Ce lundi 12 juillet, l'USAP a annoncé que Patrick Arlettaz devenait le nouveau directeur du rugby du club. Interview.
Treize joueurs qui arrivent, quel jugement portez-vous sur le recrutement de l’USAP ?
Nous avons pris notre temps et avons fait avec les moyens dont nous disposions. Je ne pleure pas, soyons clairs. Mais nous avions un budget inférieur à la plupart des clubs, nous avons débarqué sur le marché quand tout le monde était servi… bref nous cumulions les handicaps. Mais nous l’assumons complètement. Ce n’est pas un recrutement de paris comme je l’entends. Excepté le Moldave (Andreï Mahu), nous nous sommes renforcés avec des joueurs qui ont le niveau Top 14. Après vous savez, l’intégration, la forme… Nous ne nous interdisons pas de renforcer le groupe d’une ou deux unités plus tard. Pour moi, notre recrutement est meilleur qu’il y a trois ans. Nous pouvons nourrir de l’espoir quant au maintien. Et puis nous comptons sur les jeunes. Ils ont démontré qu’ils étaient dominants en Pro D2. Regardez Sacha Lotrian, sa prolongation de trois ans est un signal fort à tous ces clubs du top 6 qui le convoitaient. Il n’a pas écouté les sirènes. Et je ne vous parle pas de Melvyn Jaminet… Vous comprenez donc que je compte beaucoup sur les Verlarte, Dubois, Rodor, Maa’fu…
Vous évoquiez le maintien, il faudra donc laisser une équipe derrière vous. Biarritz ?
C’est notre rival identifié. On ne va pas se le cacher. Nous avons le même objectif que je sache. Et ils doivent dire la même chose côté basque non ? Donc oui, notre ambition, c’est de les laisser derrière et de réaliser l’exploit de remporter l’« Access match » puisque cela n’a jamais été fait ni par Oyonnax, Grenoble ou Bayonne.
David Marty va gonfler votre staff…
« Zaza », c’est une évidence. Non pas parce que c’est un personnage historique du club. Non, il a démontré, notamment auprès des Espoirs, ses compétences. Et puis, c’est un Salanquais comme moi (rires). Il aura la charge des trois-quarts, des lancements de jeu, des skills. Gérald Bastide s’occupera de la défense collective et Perry Freshwater de la conquête. Je souhaite que Damien Chouly s’investisse aussi davantage dans le domaine de la touche.
En quoi l’expérience malheureuse il y a trois ans va vous servir cette saison ?
Le Top 14, c’est chaud vous savez. Et en 2018-2019, on est sorti pas mal brûlé non ? Comme on n’est pas trop bêtes, nous avons appris de cet épisode compliqué. Déjà le recrutement est plus posé. Nous avons pris des revanchards expérimentés et avec nos jeunes, cela donne un bon groupe. Plus cohérent. On a bien appelé Dupont et Ntamack, mais bon ils n’ont pas décroché.
Allez-vous faire évoluer votre philosophie de jeu ?
La plus grosse difficulté, c’est ce qui se passe quand vous n’avez pas le ballon. Mon ADN, c’est la possession et cela ne va pas changer. En Pro D2, nous représentions l’ogre de la poule. Certains matches à Aimé-Giral, je ne dis pas que le match était parfois gagné d’avance, mais disons que certaines équipes ne présentaient pas toutes leurs armes pour nous battre. En Top 14, nous avons 26 matches. Et 26 fois, on va vouloir nous crever. Surtout quand tu es le promu. Ne pas gagner à Aimé-Giral pourra sembler être une contre-performance pour certains. Donc ils donneront 100 % de leur énergie.
Recueilli par Arnaud Hingray