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Salary Cap: le point en Top 14

Albera

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Article de l'Equipe qui fait un point précis sur l'évolution du salary cap (- 300 000 euros), où l'on apprend que 10 clubs sur 14 sont au taquet et que le salaire moyen d'un joueur est de 23 000 euros brut, avec bien sûr de grandes disparités.


Si la décision de baisser progressivement le salary cap dans les clubs pouvait se justifier par le désir d'enrayer la course aux budgets inflationnistes, sa mise en place a suscité quelques tensions. Bilan.

La baisse du salary cap (plafond salarial) a été votée à l'été 2020. À l'unanimité des présidents moins Bernard Lemaître, celui de Toulon. De 11,3 millions d'euros en 2020-2021, le plafond est amené graduellement aux 10 millions pour la saison 2024-2025.

Impossible d'occulter dans cette décision le contexte anxiogène de la crise Covid, alors que la saison 2019-2020 n'était pas allée à son terme et que de longs mois de huis clos à venir mettaient en péril la santé financière des clubs.

Laurent Marti, le président de l'UBB, ajoute à ce contexte exceptionnel une tendance de fond vers cette baisse du salary cap, évoquant une « déconnexion économique : on avait plus de charges que de produits (d'exploitation), ce qui peut mener à ce qui se passe actuellement en Angleterre (1) ».

La piste du fair-play financier, qui supposerait que les dépenses n'excèdent pas les recettes, dans un Top 14 où de nombreux présidents-actionnaires-mécènes bouchent encore les trous, avait été écartée bien avant la pandémie.

Un salary cap en baisse

11,3 M€ en 2020-2021.
11 M€ en 2021-2022.
10,7 M€ en 2022-2023.
10,4 M€ en 2023-2024.
10 M€ en 2024-2025.

La régulation des dépenses s'est donc centrée sur les masses salariales, en renforçant ce salary cap mis en place en 2010 par la Ligue nationale (LNR), à hauteur de 8,1 M€ à l'époque, sous la présidence de Pierre-Yves Revol.

« Il n'y a plus ces deux ou trois équipes qui trustaient le Championnat, assure ce dernier, président de Castres. Aujourd'hui, il y a une grosse concurrence entre de nombreux clubs qui ont pu se structurer financièrement. »

Consultés, (presque tous) les présidents et managers de Top 14 ne remettent pas en cause le salary cap. C'est surtout sa baisse qui pose problème.

La crainte d'effectifs de plus en plus restreints

Après le match contre Pau fin septembre (4e j., 43-17), le coach de Montpellier, Philippe Saint-André, évoquait les rotations dans son équipe, avec un message à faire passer : « On a un Top 14 de plus en plus intense, beaucoup de blessés et moins de joueurs avec la baisse du salary cap. » Sept arrivées, dix départs, cinq prêts... « On a huit joueurs en moins dans notre effectif, calcule « PSA ». Si ça continue, on aura de plus en plus d'impasses, ce qui n'est pas une bonne chose pour le spectacle du Top 14 ni pour Canal +. »

Cette saison, le salary cap est à 10,7 M€, contre 11 M€ il y a un an. Les 300 000 euros d'écart en vigueur chaque saison jusqu'en 2024-2025 poussent certains clubs à réduire leurs effectifs professionnels. « On a perdu deux contrats pro. On suit la tendance », confirme le président du LOU Yann Roubert, partisan, lui, de la baisse du salary cap.

Des chiffres dévoilés par la LNR la semaine dernière disent pourtant le contraire. La moyenne de contrat pro par club est à 37,6 fin août 2022, contre 35,8 un an plus tôt. Étonnant quand la grande majorité des clubs a enregistré plus de départs que d'arrivées à l'intersaison. Pas vraiment si on se fie à un autre chiffre de la Ligue et la signature de 53 premiers contrats professionnels cette saison, contre 48 la saison dernière. Comprendre : les recrues en moins sont compensées en partie par des signatures internes.

« À 10 millions de salary cap, j'ai peur qu'on fasse comme les clubs anglais (contraints cette saison par un salary cap à... 5 M de livres) avec 25-26 bons joueurs bien payés et des gamins du centre de formation », ajoute Saint-André. « Cela permet de lancer des joueurs formés au club, répond Pierre-Yves Revol. Qu'on le veuille ou non, avec les Jiff (2), cela aide l'équipe de France... »

Baisse du salaire... médian

10 des 14 clubs sont quasiment au taquet du salary cap, le nombre de contrats pro est en hausse, donc la baisse des salaires est mathématique. Mais « il n'y a pas d'inquiétude dans l'ensemble, selon Mathieu Giudicelli, directeur général de Provale, le syndicat des joueurs. On se fie plutôt à l'évolution du salaire moyen qui est en constante progression depuis dix ans. » Il est estimé, en brut, à 23 000 euros environ aujourd'hui.

Selon plusieurs témoignages de dirigeants, c'est le salaire médian qui baisse. « Nos bons joueurs, on continue à bien les payer. Chez nous, ce sont les petits salaires qui trinquent, explique Philippe Saint-André. Le troisième choix dans votre hiérarchie, à 10 000 euros par mois, on va lui proposer 5 000 pour prolonger. Ça crée des tensions et s'il part, vous faites monter un Espoir ou un joueur de Pro D2 qui entre dans votre grille... »

Réduire les « petits » salaires et miser gros sur quelques joueurs ? Harmoniser les salaires quitte à laisser partir certains joueurs ? Les arbitrages sont compliqués, surtout après une forme d'âge d'or salarial auquel les joueurs s'étaient (trop ?) vite habitués.

« On fait en sorte de garder une certaine justice entre joueurs d'une même génération qui ont la même compétence rugbystique, expliquait Laurent Travers, le manager du Racing 92, dans notre podcast Crunch. « Donc l'an dernier, on doit laisser partir Tanga et Colombe vis-à-vis des Diallo, Kolingar, etc. ajoutait son président Jacky Lorenzetti. Et parce qu'on ne pouvait pas s'aligner avec La Rochelle. Sinon on cassait cette justice salariale. »

Il y a les clubs qui râlent, ceux qui s'adaptent et ceux qui voient cette baisse comme une opportunité. Demandez au président de Bayonne Philippe Tayeb : « On a un plan pour une masse salariale à 10 millions en 2025 (contre 7,8 M€ aujourd'hui), et on sera alors au salary cap. Tout en développant nos infrastructures, on aura donc les atouts pour faire revenir au Pays basque des joueurs qu'on ne peut pas faire venir aujourd'hui. »

Le danger de financements extérieurs

Bernard Lemaître, le président du RCT, promet « des discussions » au comité directeur de la Ligue, dont il fait partie. Arrêter la baisse ? Certains de ses homologues sont pour. « 10,7 millions, ça pourrait être le bon compromis », affirme le président de l'UBB Laurent Marti, favorable à la baisse il y a deux ans. Depuis, les recettes jour de match sont reparties de plus belle et les droits télé augmentent.

Pour la Ligue, encore soutenue par la majorité des clubs, dont ceux de Pro D2, il n'est pas question de revenir sur cette baisse. « J'ai mis les mains dans le cambouis pendant deux ans pour régulariser mes salaires et il faudrait revenir en arrière parce que d'autres commencent à s'étrangler ? », s'interroge un dirigeant. « Les indicateurs économiques sont plutôt favorables mais des clubs sont encore fragilisés par la crise sanitaire », ajoute le directeur général de la LNR Emmanuel Eschalier.

Les grosses écuries évoquent la fin des stars internationales grassement payées et donc un Championnat moins « bankable ». « Il ne me semble pas que les clubs français soient en difficulté vis-à-vis de la concurrence extérieure, répond Eschalier. Le salary cap n'empêche pas d'avoir des titulaires à part entière de sélections étrangères dans notre Championnat ni l'ensemble des internationaux français. »

Le vieux serpent de mer du « marquee player » - joueur dont le salaire ne compterait pas dans le salary cap - est très majoritairement repoussé par les dirigeants que nous avons consultés.

Une autre suggestion recueille un partage des voix plus équitable, celle de sortir du salary cap la masse salariale des Espoirs, qui est par exemple de 700 000 euros au Racing 92. « On limite cette enveloppe entre 800 000 et 1 million d'euros, propose Philippe Saint-André. Ce qui incite le club à former, l'aide à rester dans les clous des Jiff, tout en ayant un salary cap des pros décent. »

« Il faudrait que les joueurs formés au club soient exclus totalement ou partiellement du salary cap, soit sur le premier contrat pro, soit sur une durée limitée », nous a glissé un autre manager. « Si on sort les contrats Espoirs du salary cap, il va encore y avoir des combines », en sourit un autre, sur un sujet où la suspicion a toujours régné.

Et ce n'est pas la baisse du salary cap qui va l'atténuer... Les contrats d'images individuels seraient la nouvelle combine, qu'on murmure en pointant du doigt un autre. « Ces contrats sont inclus dans le salary cap s'ils sont conclus avec un partenaire du club », explique Eschalier.

La faille pourrait-elle alors venir de contrats signés avec des partenaires externes au club ? « On ne peut absolument pas avoir la certitude que personne ne triche. Mais nous avons considérablement renforcé nos dispositifs de contrôle et donné au salary cap manager (Samuel Gauthier) les moyens de travailler efficacement. »

Ce dernier fait en ce moment le tour des clubs. Et un président d'en rigoler : « Quand on le voit bosser, pointilleux comme il est, ça limite tout de suite les fantasmes... »
 

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Extrêmement intéressant tout ça !!!
De combien est notre masse salariale ? Quelqu’un a le chiffre exact ? Bayonne à 7.8M doit avoir plus que nous.
 

matchico

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Extrêmement intéressant tout ça !!!
De combien est notre masse salariale ? Quelqu’un a le chiffre exact ? Bayonne à 7.8M doit avoir plus que nous.
il me semble que riviére avait dit qu on avait une masse salariale a 7 m mais j en suis pas sur.
 

Blutch

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Bonne chose cette baisse, cela repartira les bon joueurs et fera jouer les jeunes.
 

Albera

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7 millions, confirmé par le président.
 

Albera

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Cet article, trop long j en conviens, résume Le chemin à parcourir pour revenir dans le 10 meilleurs clubs français .
 

jo basile

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Chouette. On va revenir à la bonne enveloppe et aux dessous de table fumeux.

Il ne faut pas oublier une chose . Quand tu as suffisamment de pognon et encore plus quand tu es as beaucoup, quelque soit le système, 'est toujours plus facile que quand tu en manques. Et nous on en manque.
 

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7 millions, confirmé par le président.

donc 800k€ de salaires à donner à des joueurs. Un joueur correct de top14 ça prend 10k par mois, chargé on fait 25k par mois soit 300k par an. On pourrait avoir 3 joueurs de bon calibre de plus pour arriver à celui de Bayonne quoi !
 
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