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Nouveau pilier droit de l’USAP, l’international tongien Siua Halanukonuka s’est (un peu) dévoilé à L'Indépendant.
On peut peser 114 kg (de muscle) pour 1,80 m et se faire tout petit, mais alors vraiment tout petit lorsqu’il s’agit de parler de soi. Ce vendredi, accoudé chez Espi en début d’après-midi, Siua Halanukonuka n’était clairement pas dans son élément. Perry Freshwater, coach de la mêlée et interprète officiel d’un jour, a résumé le personnage : « Quand on pose une question, il faut y aller pour avoir une réponse ».
D’un petit anglais inaudible, le nouveau pilier droit de l’USAP a bredouillé quelques réponses, mais « Aiguafresca » s’est lui-même chargé du portrait du remplaçant de Paea Fa’anunu, recalé à la visite médicale.
C’est un bœuf
Né au Tonga, Siua rejoint la Nouvelle-Zélande à l’âge de dix ans. Passé professionnel avec la province de Tasman, il pige en 2014 pour Narbonne (10 matches) avant de rentrer au pays pour découvrir le Super Rugby avec les Highlanders de Dunedin. 2017, le pilier grimpe à nouveau vers l’hémisphère nord, du côté de l’Écosse et Glasgow plus précisément. « Il a fait quelques très bonnes années avec les Highlanders, note Freshwater. Et puis il y a un match référence, Glasgow contre les Saracens de Vunipola, Itoje, etc. Il a vraiment cabossé la mêlée des Saracens (triples champions d’Europe) quasiment à lui tout seul. C’est un bœuf. »
Pote de Fa’asalele
« Avec le staff, on est aptes à juger du niveau d’un joueur. Mais ça ne suffit jamais. Il faut connaître l’homme, son état d’esprit et ses motivations », ajoute le manager général Christian Lanta. Au-delà des vidéos de matches, le staff n’a pas eu à chercher loin pour se rencarder. Le deuxième ligne Piula Fa’asalele a grandi avec lui, il connaît bien le troisième ligne Michael Faleafa et a déjà joué contre le talon Lam et le centre Taumoepeau. « Il avait un poster de moi dans sa chambre », taquine même ce dernier. Il a même côtoyé, certes brièvement, Quentin Etienne à Narbonne. « Il est en pays connu », résume Lanta.
10 mois sans jouer
Que doit-il et que peut-il apporter à l’USAP pour les deux prochaines saisons ? Sa force en mêlée, déjà, son expérience aux jeunes piliers qui l’entourent, aussi. « C’est un vrai pilier de métier. On voit au quotidien que c’est un mec doué, très fort en mêlée »,salue le coach des gros. À 33 ans, le droitier vient de disputer la Coupe du monde avec les Tonga (13 sélections au total) et n’a pas fait une croix sur sa carrière internationale, mais il n’a plus joué depuis, la faute à une déchirure au mollet puis au confinement. « Il avait quelques haltères dans le garage et c’est tout », soupire Freshwater, décrivant le programme adapté qu’il a suivi pour retrouver la forme. D’ici septembre, Siua Halanukonuka devrait être en mesure de parfaitement s’exprimer. Sur le terrain, bien sûr.