LE CIEL ET BLANC
Pottoka Apprivoisé
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Top 14 : les gros clubs font leur marché
Alors qu'elle n'est censée ouvrir qu'au printemps prochain, la période des mutations est déjà entamée. Mais pour l'heure, elle ne concerne que les plus grands clubs et les plus grands joueurs.
La date de l'ouverture officielle du marché des mutations dans le rugby français n'est pas encore connue. Elle ne le sera qu'à l'issue d'une réunion du comité directeur de la Ligue Nationale de rugby, probablement en novembre ou décembre, et devrait être fixée aux alentours du 20 avril, comme la saison dernière. D'ici là, donc, il n'y a pas de « mercato » en Top 14, ni en Pro D2. Enfin, pas officiellement. Parce que, comme en témoigne le cas des entraîneurs du Castres Olympique (lire ci-dessous), plus personne n'attend le mois d'avril pour penser à la saison suivante. « Le mercato ? Mais il avait déjà commencé avant même le premier match de la saison ! Nous n'avons fait signer aucun pré-contrat pour le moment, mais certains de mes confrères l'ont fait », réagit Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon.
« Comme à Las Vegas »
« Ça commence de plus en plus tôt, parce que les gros clubs s'y prennent de plus en plus tôt, confirme l'agent sportif Jérôme Lollo, de l'agence Projexa. Même s'il y a peu de joueurs qui sont en mesure de se décider maintenant, il y a déjà des rendez-vous. Et ce sont les six ou sept mêmes clubs qui voient à peu près tous les mêmes joueurs. » Tous les clubs, en effet, ne sont pas concernés : seuls ceux qui en ont les moyens et qui peuvent d'ores et déjà donner des garanties à leurs recrues se montrent actifs dès l'automne.
« J'avais dit que, sur tous les gros joueurs, on voulait faire partie du tour de table, glisse Mourad Boudjellal. Nous sommes donc consultés. C'est comme à Las Vegas, au Caesars Palace : pour s'asseoir à la table, il faut présenter un budget de 18 millions ou plus, et jouer la H Cup, sinon, on sort de la salle. »
Palisson, Picamoles, etc.
La première phase du marché des mutations dans le rugby français ne concerne qu'un petit nombre de joueurs. « Les titulaires réguliers en fin de contrat sont aujourd'hui en discussion », résume Miguel Fernandez, agent sportif du groupe Essentially en charge du marché français. L'archétype du joueur sollicité dès l'automne est français ou estampillé « Jiff » (ces « joueurs issus des filières de formation », qui devront représenter 60 % de l'effectif de chaque club à compter de la saison prochaine), il est international ou de niveau international, et le contrat que le lie à son club actuel arrive à échéance en juin 2013.
Des pépites comme Wenceslas Lauret (Biarritz, 3 sélections), Alexandre Lapandry (Clermont, 8 sélections), Romain Taofifenua (Perpignan, 1 sélection), Sébastien Tillous-Borde (Toulon, 8 sélections), Julien Tomas (Montpellier, 3 sélections), Anthony Floch (Clermont, 3 sélections), et surtout deux vice-champions du monde 2011, Louis Picamoles (Toulouse, 28 sélections) et Alexis Palisson (Toulon, 21 sélections), font partie du lot. D'autres Français comme l'international universitaire Rémy Talès (Castres) et le récent Barbarian Camille Lopez (Bordeaux-Bègles) seront également, pour emprunter un terme au football, « transférables » en fin de saison. Ce sera aussi le cas de plusieurs internationaux étrangers, tels que le Samoan Joe Tekori (Castres) ou le Néo-Zélandais Joe Rokocoko (Bayonne).
À deux vitesses
« Pour l'heure, tous les clubs travaillent au renouvellement des contrats de leurs cadres. Et les clubs du Top 8, les plus gros, s'intéressent à ceux qui réussissent bien dans le '' Top 6'' du bas », développe Miguel Fernandez. Où l'on devine que les débuts de saisons en demi-teinte valent une forme de « double peine » : un mauvais classement se double d'un temps de retard dans ce « mercato d'automne », préjudiciable pour la saison suivante.
Président d'un club actuellement relégable, l'Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti l'admet sans détours : « C'est un gros problème, dont on avait déjà souffert la saison dernière (l'UBB n'avait assuré son maintien en Top 14 qu'à la 25e journée, NDLR). En plus de l'argent, notre classement fait que, les meilleurs, on ne nous les propose pas. Mais on est habitué à se battre. C'est facile d'aller chercher Joe Tekori et Jamie Roberts, mais ce n'est pas pour nous. Nous devons trouver un Tekori que les autres n'ont pas encore vu. »
Ce qu'il a déjà su faire avec Ole Avei, par exemple, il lui faudra le refaire cet hiver. Parce que, lorsque l'Union et les autres clubs de la deuxième moitié de tableau entreront dans le jeu, les clubs fortunés auront déjà fait leur marché et les joueurs les plus convoités auront trouvé preneur.
http://www.sudouest.fr/2012/10/09/les-gros-font-leur-marche-844152-8.php
Alors qu'elle n'est censée ouvrir qu'au printemps prochain, la période des mutations est déjà entamée. Mais pour l'heure, elle ne concerne que les plus grands clubs et les plus grands joueurs.
La date de l'ouverture officielle du marché des mutations dans le rugby français n'est pas encore connue. Elle ne le sera qu'à l'issue d'une réunion du comité directeur de la Ligue Nationale de rugby, probablement en novembre ou décembre, et devrait être fixée aux alentours du 20 avril, comme la saison dernière. D'ici là, donc, il n'y a pas de « mercato » en Top 14, ni en Pro D2. Enfin, pas officiellement. Parce que, comme en témoigne le cas des entraîneurs du Castres Olympique (lire ci-dessous), plus personne n'attend le mois d'avril pour penser à la saison suivante. « Le mercato ? Mais il avait déjà commencé avant même le premier match de la saison ! Nous n'avons fait signer aucun pré-contrat pour le moment, mais certains de mes confrères l'ont fait », réagit Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon.
« Comme à Las Vegas »
« Ça commence de plus en plus tôt, parce que les gros clubs s'y prennent de plus en plus tôt, confirme l'agent sportif Jérôme Lollo, de l'agence Projexa. Même s'il y a peu de joueurs qui sont en mesure de se décider maintenant, il y a déjà des rendez-vous. Et ce sont les six ou sept mêmes clubs qui voient à peu près tous les mêmes joueurs. » Tous les clubs, en effet, ne sont pas concernés : seuls ceux qui en ont les moyens et qui peuvent d'ores et déjà donner des garanties à leurs recrues se montrent actifs dès l'automne.
« J'avais dit que, sur tous les gros joueurs, on voulait faire partie du tour de table, glisse Mourad Boudjellal. Nous sommes donc consultés. C'est comme à Las Vegas, au Caesars Palace : pour s'asseoir à la table, il faut présenter un budget de 18 millions ou plus, et jouer la H Cup, sinon, on sort de la salle. »
Palisson, Picamoles, etc.
La première phase du marché des mutations dans le rugby français ne concerne qu'un petit nombre de joueurs. « Les titulaires réguliers en fin de contrat sont aujourd'hui en discussion », résume Miguel Fernandez, agent sportif du groupe Essentially en charge du marché français. L'archétype du joueur sollicité dès l'automne est français ou estampillé « Jiff » (ces « joueurs issus des filières de formation », qui devront représenter 60 % de l'effectif de chaque club à compter de la saison prochaine), il est international ou de niveau international, et le contrat que le lie à son club actuel arrive à échéance en juin 2013.
Des pépites comme Wenceslas Lauret (Biarritz, 3 sélections), Alexandre Lapandry (Clermont, 8 sélections), Romain Taofifenua (Perpignan, 1 sélection), Sébastien Tillous-Borde (Toulon, 8 sélections), Julien Tomas (Montpellier, 3 sélections), Anthony Floch (Clermont, 3 sélections), et surtout deux vice-champions du monde 2011, Louis Picamoles (Toulouse, 28 sélections) et Alexis Palisson (Toulon, 21 sélections), font partie du lot. D'autres Français comme l'international universitaire Rémy Talès (Castres) et le récent Barbarian Camille Lopez (Bordeaux-Bègles) seront également, pour emprunter un terme au football, « transférables » en fin de saison. Ce sera aussi le cas de plusieurs internationaux étrangers, tels que le Samoan Joe Tekori (Castres) ou le Néo-Zélandais Joe Rokocoko (Bayonne).
À deux vitesses
« Pour l'heure, tous les clubs travaillent au renouvellement des contrats de leurs cadres. Et les clubs du Top 8, les plus gros, s'intéressent à ceux qui réussissent bien dans le '' Top 6'' du bas », développe Miguel Fernandez. Où l'on devine que les débuts de saisons en demi-teinte valent une forme de « double peine » : un mauvais classement se double d'un temps de retard dans ce « mercato d'automne », préjudiciable pour la saison suivante.
Président d'un club actuellement relégable, l'Union Bordeaux-Bègles, Laurent Marti l'admet sans détours : « C'est un gros problème, dont on avait déjà souffert la saison dernière (l'UBB n'avait assuré son maintien en Top 14 qu'à la 25e journée, NDLR). En plus de l'argent, notre classement fait que, les meilleurs, on ne nous les propose pas. Mais on est habitué à se battre. C'est facile d'aller chercher Joe Tekori et Jamie Roberts, mais ce n'est pas pour nous. Nous devons trouver un Tekori que les autres n'ont pas encore vu. »
Ce qu'il a déjà su faire avec Ole Avei, par exemple, il lui faudra le refaire cet hiver. Parce que, lorsque l'Union et les autres clubs de la deuxième moitié de tableau entreront dans le jeu, les clubs fortunés auront déjà fait leur marché et les joueurs les plus convoités auront trouvé preneur.
http://www.sudouest.fr/2012/10/09/les-gros-font-leur-marche-844152-8.php