Damien Chouly
Contrairement à ses yeux un peu fermés, et son air ensuqué, il ne dort pas du tout. Son surnom, c’est « DJ Chouly », passionné des platines. Lui aussi, il a un compte dans un magasin de farce et attrapes. Et dans un autre contexte, il aurait été président du comité des fêtes. ça, c’est soft. Pour le reste, je ne vivais pas assez la nuit pour en raconter d’autres.
Jean-Pierre Pérez
Le genre de gars qu’on a envie d’avoir parmi ses amis. Quand tu joues avec des mecs moins courageux, comme je l’étais, il en faut d’autres qui compensent : Jean-Pierre faisait la balance. Je l’aime beaucoup. Il n’a jamais cherché à prendre la lumière, n’a jamais pensé à lui avant l’équipe. Et je me demande même s’il a déjà pensé à lui.
Greg Le Corvec
Quand tu croises des gens et que tu parles de Greg, personne ne le connaît vraiment. Tu restes sur cette image de joueur à la grande férocité. Mais c’est un mec très intelligent, qui ne veut rien d’autre qu’être au sein de l’équipe. Un vrai homme. Par contre, des blagues de mauvais goût, on ne lui en faisait pas. Une question de survie. Les confettis dans la voiture, tu ne les mets pas dans la sienne.
Olivier Olibeau
La science. Le sage. Le juge. Et pas forcément de paix. Un des avants qui partageait le plus mais, si un mec sortait du rang, lui, il provoquait un conseil pour fracasser le trois-quarts qui cassait les pieds. Il fallait se tenir à carreaux.
Rimas Alvarez-Kairelis
Rimas était énormément craint sur le terrain mais en dehors, il ne peut pas avoir d’ennemi. Il est la gentillesse, le cœur sur la main, l’ami. Un passionné qui ne véhicule que des ondes positives. Dernièrement, j’ai ouvert L’Indép, et j’ai vu qu’il était nommé team manager. Si quelqu’un est dans la transmission, c’est bien lui.
Marius Tincu
Il y a eu Forestier, Thion, Imanol, les ouvreurs et les trois-quarts ensuite, mais au début, il y avait Tincu : Marius était dans le Top 2 des premières lignes qui jouaient avec des mitaines. On le branchait souvent par rapport à ça parce que ce ne le rendait pas forcément plus adroit. On le branchait beaucoup avec son accent aussi, sachant qu’il pouvait nous assommer. Des fois, il le faisait.
Perry Freshwater
La classe. Droit. Réglo. Calme. Mais on ne jouait pas avec, parce qu’il a quand même du sang anglais. Il avait cette hauteur et faisait la particularité de ce groupe, un melting-pot de tous ces caractères qui arrivaient à bien vivre ensemble.
Guilhem Guirado
Il représente beaucoup de choses et, notamment, cette catalanité qu’il transporte au fil de sa carrière. Il a ce pouvoir de ne jamais renoncer et ne parle pas pour ne rien dire, contrairement à moi. Mais il était aussi capable de basculer du gang des sages au gang des fous, tout en gardant le contrôle. Je ne suis pas surpris qu’il en soit là aujourd’hui. C’est un vrai fidèle. Un vrai pote. Et il ne se gêne pas pour dire les choses dans un rugby où ça se fait de moins en moins.
Kisi Pulu
Avec Henry Tuilagi, ils étaient les deux types à éviter quand on bossait les rucks. On se mettait en colonne et souvent, au moment de passer, on était plusieurs à se refaire les lacets ou à sauter notre tour quand il était en face.
Gerrie Britz
On ne lui parlait pas beaucoup car lui ne parlait pas non plus. Je pense que si je lui avais marché sur le pied avec des crampons en 18, il n’aurait même pas bronché. La seule fois où j’ai dû l’entendre, c’est quand il m’a dit de la fermer parce que moi, je parlais trop.
Guillaume Vilaceca
Il a vécu un rêve éveillé, sans complexe, après avoir signé son contrat sur un coin de nappe. Une histoire dont seul Paul Goze a le secret. C’est « Scarole », en référence à ses bouclettes. Un mec comme ça, je n’ai pas envie de trouver une anecdote qui pourrait le faire plonger.
David Mélé
Celui qui avait la moindre inspiration pour un coup fourré pouvait s’adresser à son bureau. Il incarne la boîte à idées et accueille toute bonne idée de l’extérieur. Il est difficile à suivre, parce qu’il peut partir dans tous les sens. C’est paradoxal, parce que c’est un joueur qui bossait beaucoup et qui n’a jamais râlé d’être sur le banc. Un grand cœur assez insaisissable.
Jean-Philippe Grandclaude
Jean-Phi s’attache énormément aux gens qui l’entourent, animé par le bien vivre ensemble. Un des grands acteurs des retrouvailles des 10 ans. Un sacré joueur promis très jeune à un bel avenir. Il était très proche de Nicolas Durand. Du coup, quand Nico partait pour faire des bêtises, il était capable de le suivre sur ce terrain-là.
Philipp Burger
Je pense qu’il était fou. Et si c’était assez difficile de savoir ce qu’il avait dans la tête, par contre, dans ses jambes, on voyait très vite ce qu’il se passait sur le terrain. Je me souviens d’un essai au Munster où il dépose tout le monde. Un défenseur essaie de le rattraper mais il remet la gomme et part dans une célébration qui nous a valu un match retour épais.
Sebastian Bozzi
Le premier jour de la préparation estivale, il entre dans le vestiaire et dit : « Cette année, on est Champion de France ». Le lendemain, pareil. Et puis, tous les jours ensuite. Après, il a amené « La Mano de Dios » dans le vestiaire. Et on gagne un match. « Cette année, on est champion de France ». La Mano de Dios. Une victoire de plus, la chanson, « on est champion de France », etc. À force, c’est entré dans nos disques durs. Et comme tu gagnes, tu commences à y croire. « Papy », c’est l’extravagance. Il pouvait jouer avec des crampons fluo, porter un jean slim et un débardeur moulant. En tout cas, un conseil, ne lui laissez jamais un micro. C’est comme moi, il vous fera l’animation toute la nuit.
Julien Candelon
Né à Agen, 38 ans
USAP (2007-12) Saison 2008-09
Poste : N. 11 (x16) 19 matches, 16 titularisations, 1 276 minutes, 9 essais 2 sélections avec le XV de France, 229 sél. avec France 7
Demain : Jean-Philippe Grandclaude
Matthieu Terrats