Rugby à XV - USAP : pourquoi la sortie de Matteo Rodor sur commotion contre Lyon alimente l'immense frustration catalane
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Matteo Rodor est sorti à la 74e minute victime d'une commotion. Archives L'Indépendant - MICHEL CLEMENTZ
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Publié le 07/05/2023 à 15:29 , mis à jour à 15:35
Guilhem Richaud
En fin de rencontre samedi à Lyon (défaite 41-31), alors qu'ils menaient de quatre points, les Catalans ont perdu leur ouvreur, victime d'un choc épaule contre tête. Celui-ci, après visionnage de la vidéo, n'a pas été sanctionné. L'action a fait basculer le match...
Dimanche, 24 heures après la cruelle défaite des Catalans à Lyon (41-31), les supporters en râlaient encore. Ils étaient toujours dans l'incompréhension après une action loin d'être anodine, qui aurait pu, aurait dû, sans doute, faire tourner le match en leur faveur. On joue la 73e minute de la rencontre et l'USAP mène alors de quatre points. Après un très beau 50-22 de Boris Goutard, les sang et or se retrouvent avec la possession à multiplier les temps de jeu à l'entrée des 22 m lyonnais. Objectif : faire défiler le chrono, mais surtout tenter de passer, pour la quatrième fois de la rencontre la défense adverse afin d'assurer la victoire.
Une combinaison est alors lancée et Matteo Rodor, très à l'aise pendant une bonne partie du match à l'ouverture, tente de s'infiltrer. Il casse un premier placage, mais vient s'empaler sur l'épaule du troisième ligne du LOU, Liam Allen. Le ballon sort pour les Catalans, qui créent un nouveau ruck. Mais Rodor reste au sol et l'arbitre, Pierre-Baptiste Nuchy, à proximité de l'action stoppe le jeu et demande la vidéo. Sur le banc de touche de l'USAP, la décision semble évidente. David Marty s'est déjà saisi du tee pour l'apporter à Dorian Laborde, qui, il en est certain, va bénéficier d'une pénalité abordable, sur la ligne des 22 m à une dizaine de mètres du bord de touche. Reste ensuite à trancher la question de savoir si Allen va prendre ou non un carton pour ce placage dangereux.
Une commotion mais pas de contact à la tête selon l'arbitre...
Sur les écrans géants du stade, les images défilent. Et le contact entre le visage de Matteo Rodor et le troisième ligne Néo-Zélandais semble clair. Mais le corps arbitral, estime, lui, qu'il n'y a pas faute. Rodor, en s'infiltrant dans la défense lyonnaise est gêné et doit se baisser un peu. C'est à ce moment-là qu'il reçoit la charge d'Allen. Pour se protéger, il met la main entre sa tête et l'épaule du Lyonnais, ce qui incite l'arbitre à dire qu'il n'y a pas de choc tête contre épaule, même si l'intention y était bien. Et donc à ne pas sanctionner. Pourtant, Pierre-Baptiste Nuchy et le médecin de la rencontre, imposeront bien, dans la foulée, à Rodor de sortir sur protocole commotion. C'est donc bien que la tête a été touchée...
Une incompréhension d'autant plus frustrante que dans la foulée, son remplaçant, le jeune ouvreur des espoirs Alexandre Perez s'est fait intercepter, offrant l'essai de la victoire lyonnaise à Baptiste Couilloud. "Matteo nous a manqué, analyse Patrick Arlettaz, le manager catalan. Effectivement, j’aurais préféré qu’il soit sur le terrain à ce moment-là. Le petit jeune (Perez, NDLR), ne le voit pas, mais c’est plus Couilloud qui joue très bien la chose, que réellement Alex qui fait une erreur. Il n’est pas à incriminer."
Et sur la décision de ne pas sanctionner le contact entre Allen et Rodor, les Catalans ont préféré rester sobres après a rencontre. "On avait l’impression qu’il y avait pénalité, ce qui nous aurait fait passer à sept points", s'est contenté de dire Patrick Arlettaz. "Je n’ai pas envie de revenir à chaud, a enchaîné Mathieu Acebes. Il n’y a rien à dire. On a perdu et quand tu perds, tu la fermes et tu rentres chez toi."
Des positions sages, à deux matches de la fin de saison, tant une sanction, pour cause de propos ne plaisant pas à la commission de discipline pourrait coûter cher. Mais nul doute que dans les rangs catalans, ce fait de jeu n'a pas non plus été digéré, et servira, dès samedi prochain contre Toulouse, de ressort pour aller arracher l'acces-match.