Macron sera très différent de Hollande. Pour commencer, il a refusé tous les arrangements pré électoraux qui ont bien plombé Hollande, obligé de composer un gouvernement en fonction des arrangements plutôt que le l'efficacité.
Je vois mal Macron reculer sur une loi parce que les verts, ou tel ou tel courant du PS l'exige.
C'est ce qui a plombé Hollande, à force de rechercher le consensus et la synthèse, il a fini par ne rien faire.
Ben j'avais cru comprendre que justement les parlementaires lui reprochaient de vouloir faire passer en force ses réformes sans trop chercher le consensus. Qu'à force de "maintenir le cap" (qui ne correspondait pas tout à fait à l'idée que s'étaient fait ses électeurs de son programme) et de ne pas céder aux exigences de l'aile gauche du parti (qui ont fini par constituer les frondeurs) il a fait passer ses lois contre l'avis de sa majorité. Que ce soit à contre cœur (CICE, réforme des rythmes scolaires,...) ou par la contrainte à coup de 49-3 (lois Macron et loi El Khomri), il a fait passer des réformes qui étaient pas populaires dans son camp. Même sur les histoires d'aéroport de Nantes ou de centrales nucléaire, il n'a pas donné l'air de vouloir faire plaisir à ses alliés écologistes. Si?
Il a reculé surtout quand il n'avait pas les moyen de ses ambitions :
- Renégociation des accords européens entre Sarkozy et Merkel -> échec des négociations car France en position de faiblesse vis à vis des partenaires européens.
- Intervention contre Al Assad -> Lâché à la dernière minute par les américains et les britanniques.
- Tranche à 75% sur l'impôt sur le revenu -> Retoqué par le conseil constitutionnel.
- Révision de la constitution -> Pas la majorité nécessaire des 60% des parlementaires (occasion trop belle pour l'UMP de mettre en échec Hollande).
Hollande avait une majorité quasi absolue avec le groupe socialiste à l'Assemblée, et une majorité confortable en ajoutant la 20aine de députés alliés. Malgré tout ça a été compliqué pour ses gouvernements. Je ne sais pas si ce sont les accords pré-électoraux qui ont rendu l'exercice difficile (pas convaincu même puisque les socialistes à eux seuls avaient la quasi majorité). Le problème est plus que les socialistes eux mêmes n'étaient pas si unis que ça.
Mais peu importe, quelque soit la situation, la case compromis/négociations est un passage obligé. Si Macron ne fait pas d'arrangement pré-électoraux, il devra en faire post-élections, ce qui n'est pas foncièrement plus avantageux. Mais surtout il est probable qu'il n'ait pas une composition de l'assemblée aussi favorable que ce qu'a eu Hollande (sur le papier tout du moins). Difficile de savoir de qui sera composée l'Assemblée dans quelques semaines, mais avec les résultats du 1er tour de la présidentielle on peut supposer que les candidats En Marche seront assez loin de la majorité à eux seuls. Peut-être même que l'UMP aura plus de députés. Pour les Socialiste, vu le score d'Hamon et la popularité du quinquennat écoulé ça risque d'être une nouvelle débâcle. Pour les candidats de Mélanchon je sais pas ce qui peut se passer. Et pour les candidats Front National, au scrutin majoritaire, on ne devrait pas en voir beaucoup à l'assemblé, mais peut être suffisamment pour modifier l'équilibre des forces et contraindre Macron à rassembler plus large.
Pour l'instant ce n'est pas trop difficile de rassembler, surtout dans un duel contre le Front National (même si être soutenu à la fois par Hue et Madelin avant le second tour, pas grand monde aurait cru ça possible), mais quand toutes les élections seront passées et qu'un gouvernement sera en place, les vieux réflexes de tout le monde referont surface et on verra bien qu'à la première réforme digne de ce nom, il sera compliqué de satisfaire des soutiens d'horizons si différents.
On verra bien mais j'ai dans l'idée que la tache sera plus difficile du point de vue législatif pour Macron que ça l'a été pour Hollande.