USAP : « Retrouver l’ADN du club »
Le coach des avants Perry Freshwater promet un « énorme combat » face au SU Agen, demain à Aimé-Giral.
Perry, y a-t-il eu du soulagement dans la semaine après ce premier succès à Montpellier (28-10) ?
On est tous soulagés, mais aussi méfiants. Je n’ose pas célébrer cette victoire contre Montpellier, même si c’était chouette. Si jamais on fait une contre-performance contre Agen… Je ne suis pas pessimiste, mais c’est notre job de temporiser. Il n’y a aucun doute sur les joueurs. Tout le monde a fait une grosse semaine, en étant très concentré. Ça montre le respect qu’on a pour cette équipe d’Agen, qui se bat depuis des années, qui connaît le maintien et ce qu’il faut faire pour remporter les matchs à l’extérieur, comme à Castres.
À l’image de cette mêlée à la 65e minute à Montpellier, vous avez su répondre dans le combat et montrer du caractère…
C’est un secteur qu’on travaille énormément, avec beaucoup de séances vidéo. Je n’aime pas trop parler d’individualités, mais chapeau au jeune Quentin Walcker, qui a morflé comme tout le monde sur ces mêlées à cinq mètres. Au final, on a su renverser Montpellier. Il faut rester humbles. Moi, j’ai joué jusqu’à presque quarante ans et j’ai appris des choses jusqu’au bout. Il faut rester concentré. Je suis désolé, c’est un peu le thème de la semaine, il y a de la retenue mais ce n’est pas qu’avec les journalistes. Avec les joueurs aussi, on est toujours derrière eux. Il faut se méfier, surtout avec un match à Aimé-Giral. Tout le monde croit en nous maintenant. Restons dans ce même état d’esprit. On a parlé du caractère, de la défense… Il faut rendre la même copie samedi (demain), et encore plus parce que nous serons devant notre public, qui n’a pas encore vu de victoire cette saison.
Pour gagner, il faut tabasser les mecs
Êtes-vous satisfait de retrouver enfin un tel visage de l’USAP ?
Oui. Et c’est un peu frustrant, parce que nous sommes en février ! Je ne m’occupe pas trop de la défense, mais pour nous, les entraîneurs, c’est difficile. Pour gagner les matches, il faut tabasser les mecs. Jusqu’ici, on n’avait pas ça. Je suis fier que les joueurs se soient rendu compte qu’il fallait ces ingrédients pour gagner. Ce sont des bonnes sensations à avoir. C’est un bon signe d’avoir des courbatures après avoir bien travaillé. Certains joueurs marchaient car ils avaient bien défendu. C’est à ce prix-là.
Avez-vous davantage de certitudes à l’aube de ce match capital, voire décisif ?
Ce ne sont pas des certitudes, parce qu’on n’a réalisé ça qu’une seule fois. Qu’on gagne contre Agen, que l’on fasse la même chose contre Toulon, et peut-être que cela deviendra une certitude. Mais on a fait un seul match. La seule certitude dans la tête de tout le monde, c’est qu’il faut ce caractère pour gagner des matches. Tout le temps.
S’il y a 3-0 à la fin, je prends
Peut-on parler, en revanche, de révélation ?
J’espère que c’est une révélation. Patrick a dit que nous avions battu une formation de Montpellier avec beaucoup de stars. Mais Agen, ils se battent jusqu’au bout. Ce sont des chiens. Ils sont difficiles en mêlée, en touche… Des joueurs difficiles à plaquer, comme le petit Laporte qui est un très bon joueur. Ils ont un peu de mal à enchaîner les victoires mais, défensivement, ils sont en place. S’il y a 3-0 à la fin du match, je prends. Le spectacle, moi… Venez nombreux, ça va taper fort. Je sais que les Catalans aiment ça.
On vous sent confiants dans vos propos ?
Ce n’est pas une histoire de confiance non plus. On fait le dos rond, on n’a rien gagné. L’USAP est dernière et nous n’avons pas le droit d’être confiants. C’est vraiment le discours : être humble, attaquer le match d’entrée avec le couteau entre les dents. Ce n’est pas une question de confiance, mais plutôt une question de retrouver l’ADN du club. Pour moi, c’est de la détermination.