Entre l’arrêt de Brice Mach et l’attente d’un recrutement à son poste, le talonneur Raphaël Carbou n’est pas fixé sur son statut.
En prolongeant son contrat, il se savait exposé. Un pacte en clair-obscur contracté avec l’USAP, puisque la venue de Brice Mach (31 ans) le condamnait à grandir ou mourir dans l’ombre du talonneur international, enrôlé pour trois ans. Un an ferme, plus deux avec sursis : le bail qui lie Raphaël Carbou à l’USAP ne laisse pas d’équivoque. Le club catalan donne sa confiance au jeune talonneur (24 ans), qui devra lui rendre sur le terrain pour prolonger avec les sang et or. Dans l’idéal, une lente passation de pouvoir entre Mach et Carbou. Badaboum, l’ancien castrais s’efface (cervicales). Le château s’écroule. Les cartes sont redistribuées.
À Font-Romeu, Raphaël Carbou est apparu affûté comme jamais. « On touche le bout de la préparation physique, glissait-il au sortir d’une opposition intense. On sait que lorsqu’on arrive là, on franchit une autre étape dans la préparation. » Jour après jour, au gré des exercices, les sensations reviennent. Mais « les matches amicaux ne seront pas de trop. » Dans deux semaines, premier rendez-vous face au Stade Français de Laurent Sempéré, autre talon 100 % catalan. Avec Carbou dans la peau du titulaire ?
« Je veux m’imposer »
Pour l’instant, Brice Mach n’a pas été remplacé, ne serait-ce que numériquement. Des différentes pistes évoquées, menant de l’hémisphère sud jusqu’à Sonia Koto Vuli, aucune n’a débouché sur un engagement ferme. À ce jour, l’USAP recense donc un seul talonneur professionnel, Carbou, un espoirs-pro, Yann De Fauverge et pourquoi pas un troisième avec Quentin Walcker, pilier de métier mais qui travaillait encore cette semaine une éventuelle reconversion. Sur le dossier du talonneur, le club ne s’est pas fixé de deadline. Mais quel statut pour Carbou ? L’USAP veut ou peut-elle recruter un numéro 1 au prix fort ? Ou bien parier sur une explosion de son produit maison, couvé par un vieux briscard ? Autant de questions épineuses dont s’éloigne sagement Raphaël Carbou.
À ces interrogations, une seule réponse, douce et ferme à la fois : « Je ne sais pas si la venue de Brice m’aurait fait du bien ou pas. Je ne me pose pas trop de questions. Je travaille. » Son job ? Chasser les bémols qui s’accolent à son nom. Principale pomme de discorde, ses lancers en touche, exercice sur lequel il sera scruté à l’aube de sa troisième saison avec les pros. « Mon but, c’est de progresser d’année en année, de jouer le plus possible d’année en année. Je veux m’imposer. » Au sein d’un groupe à l’ossature stable, Raphaël Carbou tient peut-être une nouvelle occasion de s’imposer comme le boss au talon.