TanaUmaga
Bannis
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Le groupe Toulonnais:
Les avants (15) : Steffon Armitage, Bakkies Botha, Virgile Bruni, Sébastien Bruno, Levan Chilachava, Juan-Martin Fernandez Lobbe, Carl Hayman, Mickaël Ivaldi, Gethin Jenkins, Nick Kennedy, Chris Masoe, Danie Rossouw, Andrew Sheridan, Jocelino Suta, Joe Van Niekerk
Les arrières (10) : Delon Armitage, Mathieu Bastareaud, Nicolas Durand, Matt Giteau, Vincent Martin, Maxime Mermoz, Alexis Palisson, Sebastien Tillous-Borde, Jonny Wilkinson, Rudi Wulf
Mignoni : « Un match historique »
Sur le site internet du club varois, Pierre Mignoni se félicite d’abord de l’état d’esprit de ses troupes à l’approche du premier match éliminatoire de la saison. « Il y a de l’excitation, comme avant tous les grands événements. Tout le monde a envie de jouer. Mais les joueurs sont calmes, déterminés », pose-t-il en préambule.
« Ce sont les meilleurs moments de la saison, mais sans ce qu’on a fait avant, on n’en serait pas là. On y est, maintenant, y’a plus qu’à ! » sourit-il avant d’évoquer l’adversaire, ces si expérimentés Tigers.
« Leicester, c’est une équipe qui joue ensemble depuis très longtemps. Ils alternent beaucoup leur jeu, qui est très physique. On devra être à 200%, essayer de stopper leurs avancées. Ils essayent de beaucoup dynamiser le jeu par leurs avants ou leurs trois-quarts. Mais on a aussi des atouts et on a mis une stratégie en place pour les transpercer et marquer des essais », prévient l’entraîneur des lignes arrières, récemment prolongé dans ses fonctions.
« On a confiance en nos joueurs, ils ont confiance en eux. On aura le public avec nous, c’est un match historique, un grand moment. Un peu comme la venue du Munster en match de poule. J’espère que l’issue sera la même. » C’était une victoire bien sûr (32-16), il y a deux saisons. Le RCT a depuis continué de progresser. Il veut maintenant entrer dans la cour des grands et ça passe par un bonheur face à Leicester dimanche.
Carl Hayman est prêt
Interrogé par La Provence, Carl Hayman évoque les Tigers du Leicester que le RCT affronte dimanche après-midi (17h30) en quart de finale de H Cup.
« Avec les Tigers, on a incontestablement affaire à l’une des meilleurs équipes de Premiership depuis plus de quinze ans. Elle s’est toujours caractérisée par un pack puissant. Historiquement et culturellement ce club privilégie le jeu d’avant. Combat et mêlée sont ses maîtres mots. »
Pour le pilier Rouge et Noir, la conquête sera la clé de la rencontre.
« La conquête sera primordiale. De manière générale, l’équipe qui sera la plus précise dans les déblayages autour des rucks notamment, mais aussi la plus solide défensivement prendra assurément l’ascendant. »
Le Néo-Zélandais affirme que le groupe Toulonnais est prêt physiquement pour cette fin de saison qui s’annonce passionnante.
« Beaucoup d’entre nous viennent de bénéficier d’une période de repos bienvenue. On a parfaitement récupéré et on est prêts pour les grands matchs qui restent à jouer. En fait, les prochaines confrontations vont avoir la même dimension qu’une rencontre internationale. Les duels seront intenses mais le plus beau est à venir aussi. »
Toulon: Des statistiques colossales !
Avant le choc face à Leicester, l’ERC a dévoilé les statistiques de Toulon durant la phase de poules de la H cup. Et elles sont assez impressionantes… Les Varois sont notamment les joueurs qui franchissent le plus les défenses adverses (63), un record en H cup, et ceux qui font le plus de passes (en moyenne, 156 par match). Un excellent jeu des lignes arrières mais aussi un très grosse mêlée.
En effet, les adverses du RCT n’ont remporté que 72% de leurs mêlées. De plus, Toulon a remporté ses quatre matchs contre les équipes anglaises de sa poule (Cardiff et Sale). Les hommes deBernard Laporte sont à 88% de plaquages réussis et sont très peu pénalisés (- de 10 pénalités par match).
Les individualités ne sont bien entendu pas en reste: l’ailier supersonique David Smith a ainsi disposé de 19 défenseurs en 6 matchs lorsque son compère de l’arrière, Delon Armitage, a parcouru plus de 500 m, balle en main, pour faire avancer son équipe.
Près de 5 000 Anglais devraient débarquer à Toulon
Sur son site officiel, le Rugby Club Toulonnais affirme que près de 5 000 supporters Britanniques devraient débarquer sur la Rade afin d’encourager leur équipe de Leicester, dans le cadre du quart de finale Européen contre le RCT.
Pour rappel, un village H-Cup sera installé sur la Place Besagne pour un week-end 100% rugby !
Bernard Laporte se confie avant Leicester
Vous êtes leader du Top 14, accueillez dimanche Leicester. Votre équipe est-elle, tout simplement, meilleure que la saison dernière ?
– Oui. On est plus complets. La saison dernière, on mettait beaucoup de vitesse mais on avait une lacune : on manquait de pénétration, de joueurs qui portent le ballon. Il y avait des matches où je me demandais comment on allait faire pour les gagner… On ne faisait que défendre. Aujourd’hui, on a la possibilité de jouer en pénétration, en contournement, mais on a encore des faiblesses qu’on essaie de colmater avec le recrutement. On a avancé grâce aux recrues, Chris Masoe (troisième-ligne venu de Castres) en premier. Il fait une saison extraordinaire, c’est notre joueur le plus régulier. Il bonifie tout. Après, Jonny (Wilkinson) fait une meilleure saison. Et “Basta” (Bastareaud)… Attends ! Maxime (Mermoz) nous a apporté cette concurrence au centre dont on avait besoin…
– Vous avez Bastareaud derrière et, devant, Botha, Hayman, Sheridan, Masoe… Vous aimeriez n’avoir qu’une équipe de grands et costauds ?
– J’aimerais avoir des joueurs qui ne perdent aucun duel. Si, lorsqu’il y a un ballon en jeu, tu ne l’as qu’une fois sur quatre, tu ne gagneras jamais. Voilà. Mais si tu gagnes ton duel…
– Vous n’êtes pas dans le fantasme d’avoir des monstres pour avoir des monstres ?
– Pas du tout ! On s’en fout de ça. Steffon Armitage n’est pas monstrueux, mais il fait bien ce qu’il fait.
– Personne n’est donc exclu sur son petit gabarit ?
– En équipe de France, je faisais jouer Christophe Dominici (ailier, 65 sélections entre 1998-2007), il n’en perdait pas beaucoup de duels. Je faisais aussi jouer Vincent Clerc, qui n’en perdait pas beaucoup non plus. Mais quand tu t’appelles George North, c’est plus facile, oui. Quand tu as la vélocité d’un petit, que tu es grand, que tu as la puissance d’un troisième-ligne… Sivivatu et Nalaga, ça aide à gagner quelques matches (sourire).
– Vous avez des joueurs très actifs sur Twitter. En avez-vous recadré à ce sujet ?
– Non. On n’est pas dans une dictature. Je leur ai simplement dit : “Faites attention. Ne soyez pas étonné, après, de ce qui est arrivé à Frédéric (Michalak), obligé de fermer son compte.” (*) Twitter, je trouve ça ridicule, je n’en ai pas. Le mec qui dit avoir fait un rôti de 12 kg, je ne vois pas l’intérêt… Mais j’accepte la différence.
« J’arrive encore à déconner deux heures avant le match »
– Quand Matt Giteau vous imite samedi dernier dans le train au retour de Lille (victoire 43-11 contre Paris), ça vous amuse ?
– (Il rit.) J’ai vu la photo, bien sûr que ça me fait rire ! Matt n’a pas besoin de Twitter pour faire cette photo. Mais c’est leur génération. Quand j’étais jeune, j’allais au Café des sports, pas pour boire, hein, mais parce qu’on y discutait, on jouait aux cartes, à la pétanque. Aujourd’hui, ils restent chez eux et communiquent comme s’ils étaient ensemble… mais ne le sont pas. Sans faire le vieux con, je le leur laisse.
– Dimanche, jour de match, à quelle heure vous tendrez vous comme un arc ?
– (Amusé). Sincèrement, j’ai plus l’âge de me tendre comme un arc. J’arrive encore à déconner deux heures avant, avec mon staff.
– On nous a pourtant rapporté une de vos colères dans le bus des Bleus, en 2001, avant d’aller à Twickenham, coincé dans des embouteillages…
– (Il écoute attentivement puis son visage s’éclaire.) Oui, oui, je me souviens ! Tenez, à Saint-Sébastien, où on a affronté Bayonne il y a quinze jours (défaite 28-33), le chauffeur s’est perdu… Évidemment, ça agace… et tu t’énerves le premier (il s’esclaffe). Attends ! Quand on a joué les Blacks à Marseille en 2000 (42-33), on est arrivés trois quarts d’heure avant le coup d’envoi. On avait une escorte, mais tu ne sautes pas par-dessus les voitures, dans les bouchons. Les mecs nous faisaient des doigts, klaxonnaient… Au stade, le chauffeur se trompe, “ Cali ” (Califano) descend. Non, ce n’est pas là ! Un truc de fou, j’ai cru qu’on allait se changer dans le bus…
– Dimanche, à quel moment parlerez-vous pour la dernière fois aux joueurs ?
– Au briefing, à l’hôtel, avant de partir à Mayol. Parfois, je parle aussi un peu dans les vestiaires, juste avant que les joueurs sortent.
– Ces vestiaires, vous y restez seul avant une rencontre, ne sortez jamais sur le terrain pour l’échauffement…
– Je réfléchis. Attention, s’il se passe ça… J’envisage les cas compliqués, pas si le pilier droit se blesse. Là, c’est son remplaçant qui entre, c’est facile. Mais, par exemple, je me dis : “Si on perd les deux centres, bam ! Qui y passe ?” Si tu l’as anticipé, quand ça arrive, tu te le remémores immédiatement. Je suis déjà dans le match, je me contracte un peu, forcément, car je ne joue pas : je ne tente pas de drop, je ne pousse pas en mêlée… (Il sourit.)
– Et quand vous escaladez les escaliers de la tribune pour rejoindre votre place, ça vous décontracte ?
– Je n’arrive pas à savoir. Mais il me tarde de monter, c’est un bon moment. Je vois les gens, il y a toujours un mec, sur la gauche, je ne sais pas qui c’est, qui me dit : “Bernard !” et me tape dans la main. (Il rit.) Après, le match, je le vis bien, avec ma passion évidemment, mes mots: “Fait chier !” tout ça… (Il rit.) Mais, sincèrement, je le vis bien. Partout autour de nous on s’entre-tue, et nous jouons au rugby. Que du plaisir. »
Les avants (15) : Steffon Armitage, Bakkies Botha, Virgile Bruni, Sébastien Bruno, Levan Chilachava, Juan-Martin Fernandez Lobbe, Carl Hayman, Mickaël Ivaldi, Gethin Jenkins, Nick Kennedy, Chris Masoe, Danie Rossouw, Andrew Sheridan, Jocelino Suta, Joe Van Niekerk
Les arrières (10) : Delon Armitage, Mathieu Bastareaud, Nicolas Durand, Matt Giteau, Vincent Martin, Maxime Mermoz, Alexis Palisson, Sebastien Tillous-Borde, Jonny Wilkinson, Rudi Wulf
Mignoni : « Un match historique »
Sur le site internet du club varois, Pierre Mignoni se félicite d’abord de l’état d’esprit de ses troupes à l’approche du premier match éliminatoire de la saison. « Il y a de l’excitation, comme avant tous les grands événements. Tout le monde a envie de jouer. Mais les joueurs sont calmes, déterminés », pose-t-il en préambule.
« Ce sont les meilleurs moments de la saison, mais sans ce qu’on a fait avant, on n’en serait pas là. On y est, maintenant, y’a plus qu’à ! » sourit-il avant d’évoquer l’adversaire, ces si expérimentés Tigers.
« Leicester, c’est une équipe qui joue ensemble depuis très longtemps. Ils alternent beaucoup leur jeu, qui est très physique. On devra être à 200%, essayer de stopper leurs avancées. Ils essayent de beaucoup dynamiser le jeu par leurs avants ou leurs trois-quarts. Mais on a aussi des atouts et on a mis une stratégie en place pour les transpercer et marquer des essais », prévient l’entraîneur des lignes arrières, récemment prolongé dans ses fonctions.
« On a confiance en nos joueurs, ils ont confiance en eux. On aura le public avec nous, c’est un match historique, un grand moment. Un peu comme la venue du Munster en match de poule. J’espère que l’issue sera la même. » C’était une victoire bien sûr (32-16), il y a deux saisons. Le RCT a depuis continué de progresser. Il veut maintenant entrer dans la cour des grands et ça passe par un bonheur face à Leicester dimanche.
Carl Hayman est prêt
Interrogé par La Provence, Carl Hayman évoque les Tigers du Leicester que le RCT affronte dimanche après-midi (17h30) en quart de finale de H Cup.
« Avec les Tigers, on a incontestablement affaire à l’une des meilleurs équipes de Premiership depuis plus de quinze ans. Elle s’est toujours caractérisée par un pack puissant. Historiquement et culturellement ce club privilégie le jeu d’avant. Combat et mêlée sont ses maîtres mots. »
Pour le pilier Rouge et Noir, la conquête sera la clé de la rencontre.
« La conquête sera primordiale. De manière générale, l’équipe qui sera la plus précise dans les déblayages autour des rucks notamment, mais aussi la plus solide défensivement prendra assurément l’ascendant. »
Le Néo-Zélandais affirme que le groupe Toulonnais est prêt physiquement pour cette fin de saison qui s’annonce passionnante.
« Beaucoup d’entre nous viennent de bénéficier d’une période de repos bienvenue. On a parfaitement récupéré et on est prêts pour les grands matchs qui restent à jouer. En fait, les prochaines confrontations vont avoir la même dimension qu’une rencontre internationale. Les duels seront intenses mais le plus beau est à venir aussi. »
Toulon: Des statistiques colossales !
Avant le choc face à Leicester, l’ERC a dévoilé les statistiques de Toulon durant la phase de poules de la H cup. Et elles sont assez impressionantes… Les Varois sont notamment les joueurs qui franchissent le plus les défenses adverses (63), un record en H cup, et ceux qui font le plus de passes (en moyenne, 156 par match). Un excellent jeu des lignes arrières mais aussi un très grosse mêlée.
En effet, les adverses du RCT n’ont remporté que 72% de leurs mêlées. De plus, Toulon a remporté ses quatre matchs contre les équipes anglaises de sa poule (Cardiff et Sale). Les hommes deBernard Laporte sont à 88% de plaquages réussis et sont très peu pénalisés (- de 10 pénalités par match).
Les individualités ne sont bien entendu pas en reste: l’ailier supersonique David Smith a ainsi disposé de 19 défenseurs en 6 matchs lorsque son compère de l’arrière, Delon Armitage, a parcouru plus de 500 m, balle en main, pour faire avancer son équipe.
Près de 5 000 Anglais devraient débarquer à Toulon
Sur son site officiel, le Rugby Club Toulonnais affirme que près de 5 000 supporters Britanniques devraient débarquer sur la Rade afin d’encourager leur équipe de Leicester, dans le cadre du quart de finale Européen contre le RCT.
Pour rappel, un village H-Cup sera installé sur la Place Besagne pour un week-end 100% rugby !
Bernard Laporte se confie avant Leicester
Vous êtes leader du Top 14, accueillez dimanche Leicester. Votre équipe est-elle, tout simplement, meilleure que la saison dernière ?
– Oui. On est plus complets. La saison dernière, on mettait beaucoup de vitesse mais on avait une lacune : on manquait de pénétration, de joueurs qui portent le ballon. Il y avait des matches où je me demandais comment on allait faire pour les gagner… On ne faisait que défendre. Aujourd’hui, on a la possibilité de jouer en pénétration, en contournement, mais on a encore des faiblesses qu’on essaie de colmater avec le recrutement. On a avancé grâce aux recrues, Chris Masoe (troisième-ligne venu de Castres) en premier. Il fait une saison extraordinaire, c’est notre joueur le plus régulier. Il bonifie tout. Après, Jonny (Wilkinson) fait une meilleure saison. Et “Basta” (Bastareaud)… Attends ! Maxime (Mermoz) nous a apporté cette concurrence au centre dont on avait besoin…
– Vous avez Bastareaud derrière et, devant, Botha, Hayman, Sheridan, Masoe… Vous aimeriez n’avoir qu’une équipe de grands et costauds ?
– J’aimerais avoir des joueurs qui ne perdent aucun duel. Si, lorsqu’il y a un ballon en jeu, tu ne l’as qu’une fois sur quatre, tu ne gagneras jamais. Voilà. Mais si tu gagnes ton duel…
– Vous n’êtes pas dans le fantasme d’avoir des monstres pour avoir des monstres ?
– Pas du tout ! On s’en fout de ça. Steffon Armitage n’est pas monstrueux, mais il fait bien ce qu’il fait.
– Personne n’est donc exclu sur son petit gabarit ?
– En équipe de France, je faisais jouer Christophe Dominici (ailier, 65 sélections entre 1998-2007), il n’en perdait pas beaucoup de duels. Je faisais aussi jouer Vincent Clerc, qui n’en perdait pas beaucoup non plus. Mais quand tu t’appelles George North, c’est plus facile, oui. Quand tu as la vélocité d’un petit, que tu es grand, que tu as la puissance d’un troisième-ligne… Sivivatu et Nalaga, ça aide à gagner quelques matches (sourire).
– Vous avez des joueurs très actifs sur Twitter. En avez-vous recadré à ce sujet ?
– Non. On n’est pas dans une dictature. Je leur ai simplement dit : “Faites attention. Ne soyez pas étonné, après, de ce qui est arrivé à Frédéric (Michalak), obligé de fermer son compte.” (*) Twitter, je trouve ça ridicule, je n’en ai pas. Le mec qui dit avoir fait un rôti de 12 kg, je ne vois pas l’intérêt… Mais j’accepte la différence.
« J’arrive encore à déconner deux heures avant le match »
– Quand Matt Giteau vous imite samedi dernier dans le train au retour de Lille (victoire 43-11 contre Paris), ça vous amuse ?
– (Il rit.) J’ai vu la photo, bien sûr que ça me fait rire ! Matt n’a pas besoin de Twitter pour faire cette photo. Mais c’est leur génération. Quand j’étais jeune, j’allais au Café des sports, pas pour boire, hein, mais parce qu’on y discutait, on jouait aux cartes, à la pétanque. Aujourd’hui, ils restent chez eux et communiquent comme s’ils étaient ensemble… mais ne le sont pas. Sans faire le vieux con, je le leur laisse.
– Dimanche, jour de match, à quelle heure vous tendrez vous comme un arc ?
– (Amusé). Sincèrement, j’ai plus l’âge de me tendre comme un arc. J’arrive encore à déconner deux heures avant, avec mon staff.
– On nous a pourtant rapporté une de vos colères dans le bus des Bleus, en 2001, avant d’aller à Twickenham, coincé dans des embouteillages…
– (Il écoute attentivement puis son visage s’éclaire.) Oui, oui, je me souviens ! Tenez, à Saint-Sébastien, où on a affronté Bayonne il y a quinze jours (défaite 28-33), le chauffeur s’est perdu… Évidemment, ça agace… et tu t’énerves le premier (il s’esclaffe). Attends ! Quand on a joué les Blacks à Marseille en 2000 (42-33), on est arrivés trois quarts d’heure avant le coup d’envoi. On avait une escorte, mais tu ne sautes pas par-dessus les voitures, dans les bouchons. Les mecs nous faisaient des doigts, klaxonnaient… Au stade, le chauffeur se trompe, “ Cali ” (Califano) descend. Non, ce n’est pas là ! Un truc de fou, j’ai cru qu’on allait se changer dans le bus…
– Dimanche, à quel moment parlerez-vous pour la dernière fois aux joueurs ?
– Au briefing, à l’hôtel, avant de partir à Mayol. Parfois, je parle aussi un peu dans les vestiaires, juste avant que les joueurs sortent.
– Ces vestiaires, vous y restez seul avant une rencontre, ne sortez jamais sur le terrain pour l’échauffement…
– Je réfléchis. Attention, s’il se passe ça… J’envisage les cas compliqués, pas si le pilier droit se blesse. Là, c’est son remplaçant qui entre, c’est facile. Mais, par exemple, je me dis : “Si on perd les deux centres, bam ! Qui y passe ?” Si tu l’as anticipé, quand ça arrive, tu te le remémores immédiatement. Je suis déjà dans le match, je me contracte un peu, forcément, car je ne joue pas : je ne tente pas de drop, je ne pousse pas en mêlée… (Il sourit.)
– Et quand vous escaladez les escaliers de la tribune pour rejoindre votre place, ça vous décontracte ?
– Je n’arrive pas à savoir. Mais il me tarde de monter, c’est un bon moment. Je vois les gens, il y a toujours un mec, sur la gauche, je ne sais pas qui c’est, qui me dit : “Bernard !” et me tape dans la main. (Il rit.) Après, le match, je le vis bien, avec ma passion évidemment, mes mots: “Fait chier !” tout ça… (Il rit.) Mais, sincèrement, je le vis bien. Partout autour de nous on s’entre-tue, et nous jouons au rugby. Que du plaisir. »
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