Le Monde.fr | 01.10.2013 à 10h33 • Mis à jour le 01.10.2013 à 10h54 |
Par Laurent Telo
La Rugby Champions club, le projet de compétition européenne parallèle que voulait créer les ligues nationales anglaise (Premiership Rugby) et française (LNR), n'a aucune chance d'exister un jour.
Selon nos informations, le projet de compétition dissidente à l'actuelle H Cup ne recevra pas l'agrément de l'IRB (International Rugby Board, l'instance suprême du rugby dirigée par le Français Bernard Lapasset), quitus indispensable pour mettre sur pied une telle compétition.
En revanche, l'IRB est prête à faire des concessions sur une nouvelle répartition des bénéfices générés par l'actuelle H Cup, sur une éventuelle modification du format des compétitions et sur une refonte en profondeur de l'ERC (European rugby club), la société organisatrice qui gère, sous l'égide de l'IRB, la Coupe d'Europe, mais qui n'apparaît plus comme un interlocuteur crédible face aux clubs.
"LES FÉDÉRATIONS DOIVENT RESTER MAÎTRES DU JEU"
Concernant le volet financier, nœud gordien de la crise qui secoue le rugby européen, l'IRB est prête à donner des gages aux ligues française et anglaise en modifiant la répartition actuelle : 25 % pour la LNR, 25 % pour la Premiership Rugby et 50 % pour les nations de la Ligue celtique (Irlande, Pays de Galles, Ecosse et deux clubs italiens). Un système de "trois tiers" (33% chacun) devrait être adopté.
L'IRB est donc encline à faire des concessions sur certains points mais ne transigera pas sur un principe fondamental : le pouvoir du rugby européen doit rester entre les mains de l'IRB et des fédérations et ne doit pas tomber dans celui des clubs. Sur le modèle de la gouvernance du football international, régentée par la FIFA. Le 23 septembre, Bernard Lapasset, président de l'IRB s'était exprimé sur le sujet :
"Les fédérations doivent rester maîtres du jeu. Que les clubs soient pris en compte, c'est normal, c'est souhaitable, ils font partie du paysage international mais gardons la priorité aux fédérations. Elles sont la référence dans toutes les grandes fédérations sportives internationales."
EN PLEINES NEGOCIATIONS
Dirigées par le médiateur Graeme Mew, les négociations entre l'IRB et les clubs sont entrées dans une phase critique. Car, contrairement aux déclarations de Bruce Craig, vice-président de la Ligue anglaise, qui avait assuré ne pas vouloir parler au médiateur et excluait de revenir à la table des négociations, les deux hommes se sont déjà rencontrés. Bernard Lapasset, avait affirmé que "la négociation sera la solution" à la crise actuelle et qu'il souhaitait voir le processus de médiation actuellement en cours être mené à son terme.
L'IRB "veillera à ce qu'on ait une compétition européenne qui remplit son nom, qui ne soit pas confisquée par quelques nations", avait-il ajouté. De son côté, la Fédération française (FFR), qui détient le pouvoir d'autoriser ou interdire la participation des clubs français aux compétitions, a qualifié de "hors de propos et inadapté" le projet des clubs franco-anglais.
Le rugby européen pique sa crise depuis que les clubs anglais et français ont fait appel au boycottage de l'actuel Coupe d'Europe (existante depuis 18 ans) et menacé, le 20 septembre, de créer leur propre compétition européenne à partir de la saison 2014-2015. Une forme de représailles face au blocage de leurs demandes de réforme de l'actuelle Coupe d'Europe.
Cette annonce scellait la fin des négociations entamées en 2012 pour la réforme de la Coupe d'Europe, au point mort depuis plusieurs mois. "Les négociations n'ont pas abouti pendant quinze mois, elles ne vont pas aboutir en quinze jours", ironisait récemment Paul Goze, président de la LNR, pour justifier le refus des clubs de discuter avec l'ERC. La partie de poker menteur semble n'être pas tout à fait terminée.
Laurent Telo
Par Laurent Telo
La Rugby Champions club, le projet de compétition européenne parallèle que voulait créer les ligues nationales anglaise (Premiership Rugby) et française (LNR), n'a aucune chance d'exister un jour.
Selon nos informations, le projet de compétition dissidente à l'actuelle H Cup ne recevra pas l'agrément de l'IRB (International Rugby Board, l'instance suprême du rugby dirigée par le Français Bernard Lapasset), quitus indispensable pour mettre sur pied une telle compétition.
En revanche, l'IRB est prête à faire des concessions sur une nouvelle répartition des bénéfices générés par l'actuelle H Cup, sur une éventuelle modification du format des compétitions et sur une refonte en profondeur de l'ERC (European rugby club), la société organisatrice qui gère, sous l'égide de l'IRB, la Coupe d'Europe, mais qui n'apparaît plus comme un interlocuteur crédible face aux clubs.
"LES FÉDÉRATIONS DOIVENT RESTER MAÎTRES DU JEU"
Concernant le volet financier, nœud gordien de la crise qui secoue le rugby européen, l'IRB est prête à donner des gages aux ligues française et anglaise en modifiant la répartition actuelle : 25 % pour la LNR, 25 % pour la Premiership Rugby et 50 % pour les nations de la Ligue celtique (Irlande, Pays de Galles, Ecosse et deux clubs italiens). Un système de "trois tiers" (33% chacun) devrait être adopté.
L'IRB est donc encline à faire des concessions sur certains points mais ne transigera pas sur un principe fondamental : le pouvoir du rugby européen doit rester entre les mains de l'IRB et des fédérations et ne doit pas tomber dans celui des clubs. Sur le modèle de la gouvernance du football international, régentée par la FIFA. Le 23 septembre, Bernard Lapasset, président de l'IRB s'était exprimé sur le sujet :
"Les fédérations doivent rester maîtres du jeu. Que les clubs soient pris en compte, c'est normal, c'est souhaitable, ils font partie du paysage international mais gardons la priorité aux fédérations. Elles sont la référence dans toutes les grandes fédérations sportives internationales."
EN PLEINES NEGOCIATIONS
Dirigées par le médiateur Graeme Mew, les négociations entre l'IRB et les clubs sont entrées dans une phase critique. Car, contrairement aux déclarations de Bruce Craig, vice-président de la Ligue anglaise, qui avait assuré ne pas vouloir parler au médiateur et excluait de revenir à la table des négociations, les deux hommes se sont déjà rencontrés. Bernard Lapasset, avait affirmé que "la négociation sera la solution" à la crise actuelle et qu'il souhaitait voir le processus de médiation actuellement en cours être mené à son terme.
L'IRB "veillera à ce qu'on ait une compétition européenne qui remplit son nom, qui ne soit pas confisquée par quelques nations", avait-il ajouté. De son côté, la Fédération française (FFR), qui détient le pouvoir d'autoriser ou interdire la participation des clubs français aux compétitions, a qualifié de "hors de propos et inadapté" le projet des clubs franco-anglais.
Le rugby européen pique sa crise depuis que les clubs anglais et français ont fait appel au boycottage de l'actuel Coupe d'Europe (existante depuis 18 ans) et menacé, le 20 septembre, de créer leur propre compétition européenne à partir de la saison 2014-2015. Une forme de représailles face au blocage de leurs demandes de réforme de l'actuelle Coupe d'Europe.
Cette annonce scellait la fin des négociations entamées en 2012 pour la réforme de la Coupe d'Europe, au point mort depuis plusieurs mois. "Les négociations n'ont pas abouti pendant quinze mois, elles ne vont pas aboutir en quinze jours", ironisait récemment Paul Goze, président de la LNR, pour justifier le refus des clubs de discuter avec l'ERC. La partie de poker menteur semble n'être pas tout à fait terminée.
Laurent Telo