Rugby à XV - Top 14 : après sa victoire contre Pau, l'USAP quitte la dernière place et rebat les cartes
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Dans ce match capital pour le maintien, Mamea Lemalu, Joly et leurs coéquipiers ont montré un visage flamboyant. Les Catalans ont marqué la bagatelle de six essais. L'Indépendant - Nicolas Parent
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Les Catalans se sont imposés avec la manière contre Pau, samedi 18 février après-midi à Aimé-Giral, dans le cadre de la 18e journée du Top 14. Un succès qui leur permet de reprendre la 13e place à Brive, mais surtout, de se rapprocher de Pau et de Castres, seulement deux points devants.
Trois sur trois. Le Stade Français, Brive, et donc Pau. Samedi en fin d'après-midi,
l'USAP a poursuivi sa série de victoires en battant, avec la manière des Béarnais,
devant un Aimé-Giral à guichets fermés et en folie (49-29). Dans le rugby, les choses vont vite. Lâchés avec sept points de retard sur Brive, 13e, les Catalans
poursuivent leur spectaculaire redressement. Depuis le lancement de "l'opération commando", au retour de Clermont début janvier, ils ont un plan en tête et l'appliquent à merveille.
Les hommes de David Marty et Patrick Arlettaz ont décidé de ne plus se prendre la tête et visiblement, ça fonctionne. L'histoire est encore loin d'être terminée. Il reste encore beaucoup de pages à écrire, mais force est de constater que depuis trois matches, la roue a tourné. Pour s'en sortir, le plan était clair : hors de question de revoir les ambitions, en termes de jeu, à la baisse. Et visiblement, c'était bien la bonne stratégie. Depuis plusieurs mois, l'USAP montre de belles intentions. Mais trop souvent, ça n'a pas souri. Par manque de confiance, parfois, par manque de chance souvent, mais jamais par manque de talent.
La solution par le jeu
Samedi, la rencontre voyait s'opposer le douzième au classement, Pau, qui assurait avant de venir qu'il regardait plus haut, et le dernier, Perpignan. Mais le visage montré par l'USAP n'avait rien d'une lanterne rouge. Comme contre Paris, comme à Brive, les Catalans n'ont cessé d'envoyer du jeu, portés par des avants toujours impériaux en touche et en mêlée, capables d'offrir des ballons en or à des arrières plein d'audace. Résultat, six essais, tous marqués par les arrières, mais sur lesquels les avants ont été tout aussi importants.
L'amalgame a mis du temps à prendre. Depuis le début de saison, Arlettaz, Marty et leur capitaine, Mathieu Acebes, dans la tempête, ne cessaient de demander du temps et de souligner que par moments, dans l'animation, les mouvements étaient bons. Mais quand on lutte pour le maintien, du temps, il n'y en a pas et l'enchaînement des matches quasiment toutes les semaines entre septembre et décembre, n'a pas aidé.
Depuis le début de l'année, le rythme des rencontres s'est ralenti pendant que la vitesse du jeu catalan, elle, a accéléré. Dans leur bulle, face à l'adversité, les Perpignanais travaillent et ça marche. Cette troisième victoire consécutive, ce qui n'était pas arrivé en Top 14 depuis dix ans, en est le symbole. Tous les joueurs avancent dans le même sens et se battent les uns pour les autres. Ajoutez à ça la confiance, et c'est une équipe qui rayonne.
Un match à quatre pour le maintien
Dans un Aimé-Giral chaud bouillant, Tristan Tedder a sorti un match d'exception, Jake McIntyre a ébloui par ses fulgurances, Jerónimo de la Fuente a été un capitaine conquérant, Ali Crossdale a volé, Brad Shields a découpé à tour de bras, Arthur Joly et Giorgi Tetrashvili ont tenu la mêlée... La liste de ceux qui ont brillé contre Pau est tellement longue qu'elle doit sans doute comporter 23 noms. La totalité des joueurs présents sur la feuille de match en fait.
Samedi, l'USAP n'avait pas le visage d'un dernier du Top 14. Loin de là. Et ça tombe bien, ce dimanche, les joueurs, se réveilleront sans doute un peu cassés, mais désormais 13es du championnat. Ils ont laissé la lanterne rouge à Brive, qui a perdu au Racing 92 (34-24) et compte, à huit journées de la fin de la saison, quatre points de retard. Mieux, les Catalans reviennent à deux points de Pau et de Castres, qui a perdu à la maison contre La Rochelle (17-32). C'est bien la leçon de cette 18e journée : la lutte pour le maintien est très loin d'être terminée, et elle va concerner quatre équipes...
Guilhem Richaud
