Articles de presse
Passe sa vie sur le forum
Il faisait beau, avec un petit vent frais, et les supporters catalans, venus en nombre, enthousiastes à souhait jusqu’à l’heure de jeu, ont quitté le stade sans un mot, totalement incrédules, car à la fin, c’est Colomiers qui s’est imposé en épilogue d’un scénario hallucinant.
« Un scénario qu’on a monté de toutes pièces...On avait tout ce qu’il fallait pour tuer le match », a déclaré l’entraîneur Patrick Arlettaz, histoire de surligner l’évidence : l’USAP a mangé la feuille, laissant l’USCO de Bernard Goutta décrocher la timbale. Quel paradoxe ! Quelle amère déception pour Perpignan, auteur d’une première mi-temps référence, probablement sa meilleure de la saison, avec trois essais d’école dont le deuxième, celui de Piukala, fantastique dans sa construction et son exécution !
Et quelle leçon de réalisme administrée par Colomiers, revenu de nulle part pour crucifier son adversaire à quatre minutes de la fin, grâce à un contre rondement mené par l’inévitable arrière Thomas Ramos ! Autant d’exclamations révélatrices de l’écart séparant encore les deux formations dans la gestion de la partie. Une marge qui offre le fauteuil de leader à l’USCO, tandis que l’USAP, qui boucle ce deuxième bloc avec 17 points, patine toujours à la 11e place.
« La déception est énorme mais il serait anormal de tout remettre en question. C’est stratégiquement qu’on est sorti du match », analyse le directeur sportif Christian Lanta. Effectivement, l’USAP ressembla hier à une hydre à deux têtes. L’une pour attaquer, avec un panache certain ; l’autre pour uniquement défendre, source de frustration. Après avoir viré à la pause avec le bonus en poche (22-6), les Catalans se sont lentement étiolés, faute de lucidité et de variété tactique.
- Schizophrénie
De là, tout est allé en s’effritant à partir de la 60e minute. À force de défendre sur sa ligne, d’en-avants en petites erreurs, la bascule s’est opérée, et Colomiers ne s’est pas fait prier en envoyant Lafage (70e) et Ramos (76e) à l’essai.
Sans doute le coaching et la piètre prestation des remplaçants ont-ils aussi leur part de responsabilité dans la défaite, la première pour la paire Arlettaz-Freshwater depuis leur intronisation fin septembre. Pour une fois, le banc n’a pas été à la hauteur. Symboliquement, c’est à partir des trois lancers en touche ratés de Raphaël Carbou que l’USAP n’a plus touché terre. « On ne lâche jamais rien, c’est la preuve qu’on a du caractère. On n’a rien à envier à personne », s’est félicité le Columérin Ramos. « En première mi-temps, on maîtrise, on ne les laisse pas respirer... Quand on tient un match, il ne faut pas le laisser partir. Évidemment, ça plombe un peu le moral », regrette l’Usapiste Romain Millo-Chluski. L’un qui rit, l’autre qui pleure, parfait résumé d’un duel pour les schizophrènes.
Lire la suite ...
Dernière édition par un modérateur: