Choc au sommet, ce dimanche après-midi à Aimé-Giral où les Catalans espèrent bousculer l’armada agenaise, plus que jamais candidate au Top 14. « Le plus réaliste des deux l’emportera », souligne le coach sang et or Patrick Arlettaz.
Au petit jeu des anagrammes de l’USAP, Narbonne et Agen ont toujours trouvé la parade. « SAPU », vu de Gavatxie, jamais avare d’un compliment envers son arrogant voisin catalan ; « UPSA » du côté d’Armandie, là où se trouvent les unités de production du célèbre médicament, remède bien efficace pour les migraineux après une défaite. Sauf qu’au sortir de la 21e journée de Pro D2, le RCNM a fait une belle fleur aux sang et or en stoppant net (24-22) la course de Biarritz (6e du classement) et que le SUA risque de s’administrer lui-même son aspirine en cas de revers d’infortune cet après-midi à Aimé-Giral.
La métaphore médicinale est de circonstance ce dimanche, puisque l’USAP, plus que son adversaire, est en mode survie dans ce championnat, si l’on considère qu’une non-qualification équivaudrait à une petite mort.
Dynamiques contraires
Christian Lanta, le directeur sportif des Catalans, a planté le décor sans hésitation : Agen est la meilleure équipe de la poule et l’USAP devrait affronter l’un de ses plus redoutables adversaires à domicile. Sans doute rassurés et décomplexés par la défaite (19-16) d’Oyonnax à Vannes, les Lot-et-Garonnais viendront chercher dans le « 66 » une place de leader qui leur tend les bras depuis deux journées. Encore faudrait-il qu’ils aient digéré leur désillusion de la semaine dernière contre Béziers (défaite 25-23), une prestation qui a fait tâche.
À chacun sa mauvaise passe, personne n’y coupe. Agen y est plongé jusqu’à la ceinture, tandis que l’USAP, à la faveur d’un succès à Bourgoin, a pour lui la dynamique et l’espoir d’accrocher un troisième succès consécutif. L’entraîneur Patrick Arlettaz ne boude pas son excitation d’en découdre : « On connaît la valeur d’Agen, moins la nôtre. Mais on constate une vraie progression de notre part. C’est le bon moment pour se tester sur un gros match face à une très belle équipe. Pour que l’issue soit positive, il faut que tout le monde augmente individuellement son niveau de 20 à 30 %. »
Comme un avant-goût de Top 14
Vivre, en somme, un avant-goût de Top 14. USAP-Agen semble s’en rapprocher, du moins sur la philosophie de jeu, entre deux équipes joueuses, entreprenantes, qui mettent un point d’honneur à imprimer leur rythme à la partie. Arlettaz n’a cependant pas oublié de relever la supériorité du pack agenais, plus complet que son homologue catalan. « Agen envoie du jeu mais sous des formes différentes, avec plus de combat d’avants, de rudesse et de jeu direct. Comme nous, ils aiment bien être maîtres de la possession. On partage la même mentalité : être responsable du match sans attendre la faute adverse. Le plus réaliste des deux l’emportera », avance-t-il.
Une prédiction qui fait la part belle aux zones de rucks, un secteur où l’absence du flanker Lucas Bachelier pourrait se faire sentir. Mais l’USAP, onzième du classement provisoire (46 points), n’a plus le temps de se retourner ni de cultiver des remords. La voilà symboliquement engagée dans un 110 m haies, avec obligation de ne pas trébucher plus de deux fois.
Paradoxe du week-end : une victoire pourrait lui faire gagner quatre places au classement, sans que l’écart avec le premier qualifiable (Mont-de-Marsan 57 points) bouge d’un iota (7 points) par rapport à la journée précédente. Le chemin vers les sommets s’annonce long, incertain et corvéable. En prévision, l’USAP serait bien inspirée de chaparder un petit tube d’aspirine, au cas où...>