philippe78
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D'autres vont davantage sentir passer la crise ..
BRETAGNE
RÉGIONS BRETAGNE
Agroalimentaire et automobile, les deux piliers de l'économie bretonne vacillent
PSA et ses sous traitants, Doux le volailler, Gad l'abatteur de porcs, les suppressions d'emplois se succèdent.
En cinq ans, le taux de chômage a doublé dans une région longtemps épargnée par les restructurations industrielles.
Le constat est sévère et fait trembler le bassin économique rennais. A Chartres-de-Bretagne, l'usine bretonne de PSA qui a, pendant trente ans, été le principal fleuron industriel de la région, va se séparer de 1.400 salariés. A l'issue de cette restructuration annoncée l'été dernier, l'effectif de cette unité de montage spécialisée dans les véhicules de moyen haut de gamme des deux marques Peugeot et Citroën ne sera plus que de 4.200 salariés contre ... 12.000 il y a dix ans. Les élus ne se font plus d'illusion, maire de Chartres de Bretagne, et vice-président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine en charge de l'Economie, Philippe Bonnin le dit sans détour, « Peugeot-Citroën n'a pas de perspectives à court terme pour son usine de Chartres de Bretagne. » Les équipementiers de proximité sont dans la tourmente, le groupe Trèves a réduit l'emploi de son usine de Ploërmel, Cooper Standard France « pourrait diminuer ses effectifs » croit savoir le syndicat CGT de cette usine rennaise dont plus de 90 % des pièces en caoutchouc sont destinés au site PSA voisin. Globalement, indique le cabinet Trendeo, « les suppressions d'emplois ont doublé en Bretagne en 2012 par rapport à 2011. »
Dans l'agroalimentaire, jamais la Bretagne n'a autant souffert depuis plus de trente ans. En cinq ans, le taux de chômage a doublé pour atteindre 8,7 %. Le « miracle breton », qui a fait la richesse de la région après la guerre en associant une production de masse de porcs de volailles et des usines performantes de transformation, est ébranlé. Le volailler Doux s'est séparé de 1.000 salariés en août dernier laissant sur le carreau un personnel féminin souvent très peu formé. Quand au transformateur de porcs Gad SAS, il va déposer son bilan et ne pourra sans doute pas sauver ses 1.700 emplois principalement répartis entre ses deux abattoirs situés en Bretagne. Les difficultés de ces deux locomotives de l'agroalimentaire auxquelles s'ajoutent celles des usines de découpe de dindes Le Clézio et TDI en procédure de sauvegarde depuis de longs mois, ont des répercutions sur l'ensemble du tissu.
Sentiment d'être abandonné
« L'Etat ne laissera tomber personne », indiquait il y a peu Guillaume Garot, le ministre délégué à l'Agroalimentaire venu soutenir le personnel de Doux. Pour répondre à cette hémorragie sociale, élus, représentants patronaux, syndicats et pouvoirs publics cherchent la parade en tenant de réindustrialiser les sites concernés. « On a le sentiment d'être abandonné, sur les 240 personnes licenciées du site d'abattage de dindes du groupe Doux situé à Pleucadeuc dans le Morbihan, seulement 10 ont retrouvé du travail », se désole Christiane Le Gouesbe, déléguée CFDT de ce site qui risque de fermer ses portes car il est structurellement déficitaire. « Les administrateurs judiciaires du groupe Doux réclament sa cession, l'avenir des 145 salariés restants est évidemment très compromis si aucun repreneur se présente », continue la déléguée. Pour sortir l'agroalimentaire - un tiers des emplois industriels de la région - de l'ornière, « il faut parler clair », explique Jean-Luc Cade, le secrétaire général de l'Abea, association bretonne des entreprises agroalimentaires. « Nous avons besoin d'industries puissantes et concentrées susceptibles de rivaliser avec la concurrence européenne ». Autrement formulé, les fermetures d'usines sont inévitables.
Dans l'automobile, l'Etat, la région, Rennes Métropole et PSA travaillent à une réindustrialisation du site rennais. Selon des informations non confirmées, entre 600 et 900 emplois seraient proposés sur le site par des partenaires extérieurs comme la SNCF qui proposerait près d'une centaine de postes pour la maintenance des TGV. Le groupe de BTP Pigeon pourrait aussi profiter de la construction de la seconde ligne de métro à Rennes pour implanter une activité de matériaux préfabriqués en béton. A la clef : 50 emplois. L'entreprise d'électricité industrielle Distrelec qui recherche une centaine de collaborateurs à condition que le personnel puisse se reconvertir.
Chez Doux ou chez Gad, le rebond sera plus délicat à engager car la plupart des personnes licenciées occupaient des postes sans aucune qualification ni remise à niveau. « On se contentait, dit encore Christiane Le Gouesbe, de nous informer sur l'hygiène des mains et le port de la tenue. C'était un peu court dans une carrière d'opératrice. » Le dernier baromètre d'Oséo montre que moins de 44 % des PME bretonnes pensent investir en 2013 .
http://www.lesechos.fr/economie-pol...s-de-l-economie-bretonne-vacillent-540634.php
BRETAGNE
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Agroalimentaire et automobile, les deux piliers de l'économie bretonne vacillent
PSA et ses sous traitants, Doux le volailler, Gad l'abatteur de porcs, les suppressions d'emplois se succèdent.
En cinq ans, le taux de chômage a doublé dans une région longtemps épargnée par les restructurations industrielles.
Le constat est sévère et fait trembler le bassin économique rennais. A Chartres-de-Bretagne, l'usine bretonne de PSA qui a, pendant trente ans, été le principal fleuron industriel de la région, va se séparer de 1.400 salariés. A l'issue de cette restructuration annoncée l'été dernier, l'effectif de cette unité de montage spécialisée dans les véhicules de moyen haut de gamme des deux marques Peugeot et Citroën ne sera plus que de 4.200 salariés contre ... 12.000 il y a dix ans. Les élus ne se font plus d'illusion, maire de Chartres de Bretagne, et vice-président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine en charge de l'Economie, Philippe Bonnin le dit sans détour, « Peugeot-Citroën n'a pas de perspectives à court terme pour son usine de Chartres de Bretagne. » Les équipementiers de proximité sont dans la tourmente, le groupe Trèves a réduit l'emploi de son usine de Ploërmel, Cooper Standard France « pourrait diminuer ses effectifs » croit savoir le syndicat CGT de cette usine rennaise dont plus de 90 % des pièces en caoutchouc sont destinés au site PSA voisin. Globalement, indique le cabinet Trendeo, « les suppressions d'emplois ont doublé en Bretagne en 2012 par rapport à 2011. »
Dans l'agroalimentaire, jamais la Bretagne n'a autant souffert depuis plus de trente ans. En cinq ans, le taux de chômage a doublé pour atteindre 8,7 %. Le « miracle breton », qui a fait la richesse de la région après la guerre en associant une production de masse de porcs de volailles et des usines performantes de transformation, est ébranlé. Le volailler Doux s'est séparé de 1.000 salariés en août dernier laissant sur le carreau un personnel féminin souvent très peu formé. Quand au transformateur de porcs Gad SAS, il va déposer son bilan et ne pourra sans doute pas sauver ses 1.700 emplois principalement répartis entre ses deux abattoirs situés en Bretagne. Les difficultés de ces deux locomotives de l'agroalimentaire auxquelles s'ajoutent celles des usines de découpe de dindes Le Clézio et TDI en procédure de sauvegarde depuis de longs mois, ont des répercutions sur l'ensemble du tissu.
Sentiment d'être abandonné
« L'Etat ne laissera tomber personne », indiquait il y a peu Guillaume Garot, le ministre délégué à l'Agroalimentaire venu soutenir le personnel de Doux. Pour répondre à cette hémorragie sociale, élus, représentants patronaux, syndicats et pouvoirs publics cherchent la parade en tenant de réindustrialiser les sites concernés. « On a le sentiment d'être abandonné, sur les 240 personnes licenciées du site d'abattage de dindes du groupe Doux situé à Pleucadeuc dans le Morbihan, seulement 10 ont retrouvé du travail », se désole Christiane Le Gouesbe, déléguée CFDT de ce site qui risque de fermer ses portes car il est structurellement déficitaire. « Les administrateurs judiciaires du groupe Doux réclament sa cession, l'avenir des 145 salariés restants est évidemment très compromis si aucun repreneur se présente », continue la déléguée. Pour sortir l'agroalimentaire - un tiers des emplois industriels de la région - de l'ornière, « il faut parler clair », explique Jean-Luc Cade, le secrétaire général de l'Abea, association bretonne des entreprises agroalimentaires. « Nous avons besoin d'industries puissantes et concentrées susceptibles de rivaliser avec la concurrence européenne ». Autrement formulé, les fermetures d'usines sont inévitables.
Dans l'automobile, l'Etat, la région, Rennes Métropole et PSA travaillent à une réindustrialisation du site rennais. Selon des informations non confirmées, entre 600 et 900 emplois seraient proposés sur le site par des partenaires extérieurs comme la SNCF qui proposerait près d'une centaine de postes pour la maintenance des TGV. Le groupe de BTP Pigeon pourrait aussi profiter de la construction de la seconde ligne de métro à Rennes pour implanter une activité de matériaux préfabriqués en béton. A la clef : 50 emplois. L'entreprise d'électricité industrielle Distrelec qui recherche une centaine de collaborateurs à condition que le personnel puisse se reconvertir.
Chez Doux ou chez Gad, le rebond sera plus délicat à engager car la plupart des personnes licenciées occupaient des postes sans aucune qualification ni remise à niveau. « On se contentait, dit encore Christiane Le Gouesbe, de nous informer sur l'hygiène des mains et le port de la tenue. C'était un peu court dans une carrière d'opératrice. » Le dernier baromètre d'Oséo montre que moins de 44 % des PME bretonnes pensent investir en 2013 .
http://www.lesechos.fr/economie-pol...s-de-l-economie-bretonne-vacillent-540634.php