philippe78
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DÉCRYPTAGE - Parce qu'ils ont un niveau de vie plus élevé que les actifs, les retraités notamment aisés devraient voir leur pouvoir d'achat encore régresser pour remettre l'ensemble des comptes publics à flot.
Pour cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy, les choses sont entendues depuis longtemps. En plein cœur de la campagne présidentielle, ce cacique de la droite l'affirmait sans sourciller, mais sous couvert d'anonymat. «Les retraités seront les grands perdants de l'élection, quel que soit le vainqueur, assurait-il ainsi dès le mois de janvier. Leur niveau de vie, en intégrant les revenus du patrimoine, est supérieur à celui des actifs et il va bien falloir combler les déficits publics et sociaux en prenant l'argent là où il est. Comme ils ont été, pour des raisons électorales, relativement épargnés depuis quelques années, le futur président n'aura d'autre choix que de les mettre plus que tout autre à contribution».
Sa prédiction est devenue réalité. Depuis six mois, les retraités - du moins les plus aisés - sont plus souvent mis à contribution. Et la désindexation à venir des pensions de retraite complémentaire - qui peuvent représenter pour certains cadres jusqu'à 50 % de leur montant - par rapport à l'inflation n'en sont qu'une nouvelle preuve. Il subiront déjà plus que les salariés les hausses de TVA annoncées au 1er janvier 2014 pour financer le crédit d'impôt compétitivité de 20 milliards d'euros afin de permettre aux entreprises de redresser leur taux de marge. Les salariés, indirectement, tireront en effet plus profit du plan compétitivité simplement parce qu'ils seront les premiers bénéficiaires, dans les entreprises, de la baisse du coût du travail attendue.
Autre mauvaise surprise: lors du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, l'exécutif a créé un nouveau prélèvement de 0,3 % sur les pensions des retraités actifs pour boucher le trou de la sécu l'année prochaine. Le gain? 450 millions d'euros la première année et 600 à partir de 2014. Pis, cette nouvelle taxe - qui concernera la moitié des retraités en France, soit près de 8 millions de personnes, et qui a doublé en niveau au cours du débat parlementaire - sera affectée dès 2014 au financement de la dépendance.
La pression sur les retraités aisés devrait se poursuivre
Et ce n'est probablement qu'un début. Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, ne s'est jamais cachée pour critiquer l'inégalité de traitement en matière de CSG qui touche les Français, et ce à l'avantage des retraités. Les plus aisés d'entre eux (soit 47 % des pensionnés) bénéficient en effet historiquement d'un taux de CSG réduit, fixé à 6,6 % contre 7,5 % pour l'ensemble des actifs. L'idée de la ministre - mais aussi de la CFDT et de nombre d'experts - est simple: aligner les deux taux, par le haut, afin de dégager quelques recettes bienvenues pour financer l'explosion des dépenses à venir en matière de dépendance. Il faut dire que les prévisions sur ce point sont tout sauf réjouissantes. D'après les dernières projections, il manquera entre 8 et 10 milliards d'euros par an, à horizon 2030, pour financer la dépendance. Et taxer les retraités aisés, via le relèvement de leur taux de CSG, est la piste la plus consensuelle actuellement sur le tapis. Pour mémoire, un point de CSG rapporte 11 milliards d'euros aux caisses de l'État. Soit pile poil l'estimation du besoin de financement à terme de la dépendance.
Rien n'indique enfin que les ponctions sur les retraités s'arrêteront là. Une grande réflexion sur l'avenir des retraites (de base) doit en effet s'ouvrir en 2013 pour tenter, une nouvelle fois, de contenir les déficits prévus à terme. La réforme Fillon de 2010, largement édulcorée cet été par le nouvel exécutif (notamment via un retour partiel de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou eu des carrières pénibles), n'est pas financée et il va falloir trouver les voies et moyens d'équilibrer les comptes des régimes. Et là, il n'y a pas 40 solutions: continuer à jouer sur le temps d'activité (âge légal de départ ou durée de cotisations), relever les cotisations ou baisser les pensions. Ce sont jusqu'à présent les deux premières options qui ont toujours été retenues lors des réformes précédentes. Les partenaires sociaux et le gouvernement ne continueront peut-être pas dans ce sens, la barque des actifs (déjà mis à fortement contribution pour ramener à l'équilibre les comptes publics, à commencer par le budget de l'État) étant déjà bien pleine et à deux doigts de chavirer. On voit de surcroît mal le nouvel exécutif s'engager sur le chemin du seul relèvement de la durée d'activité qui a été l'axe principal de toutes les réformes menées par la droite depuis 1993.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...seront-de-plus-en-plus-mis-a-contribution.php
Relèvement de la durée de cotisation puis augmentation de la durée de cotisation puis baisse des pensions.Ce sont les prémices de la mort du système de retraites ?
Pour cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy, les choses sont entendues depuis longtemps. En plein cœur de la campagne présidentielle, ce cacique de la droite l'affirmait sans sourciller, mais sous couvert d'anonymat. «Les retraités seront les grands perdants de l'élection, quel que soit le vainqueur, assurait-il ainsi dès le mois de janvier. Leur niveau de vie, en intégrant les revenus du patrimoine, est supérieur à celui des actifs et il va bien falloir combler les déficits publics et sociaux en prenant l'argent là où il est. Comme ils ont été, pour des raisons électorales, relativement épargnés depuis quelques années, le futur président n'aura d'autre choix que de les mettre plus que tout autre à contribution».
Sa prédiction est devenue réalité. Depuis six mois, les retraités - du moins les plus aisés - sont plus souvent mis à contribution. Et la désindexation à venir des pensions de retraite complémentaire - qui peuvent représenter pour certains cadres jusqu'à 50 % de leur montant - par rapport à l'inflation n'en sont qu'une nouvelle preuve. Il subiront déjà plus que les salariés les hausses de TVA annoncées au 1er janvier 2014 pour financer le crédit d'impôt compétitivité de 20 milliards d'euros afin de permettre aux entreprises de redresser leur taux de marge. Les salariés, indirectement, tireront en effet plus profit du plan compétitivité simplement parce qu'ils seront les premiers bénéficiaires, dans les entreprises, de la baisse du coût du travail attendue.
Autre mauvaise surprise: lors du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, l'exécutif a créé un nouveau prélèvement de 0,3 % sur les pensions des retraités actifs pour boucher le trou de la sécu l'année prochaine. Le gain? 450 millions d'euros la première année et 600 à partir de 2014. Pis, cette nouvelle taxe - qui concernera la moitié des retraités en France, soit près de 8 millions de personnes, et qui a doublé en niveau au cours du débat parlementaire - sera affectée dès 2014 au financement de la dépendance.
La pression sur les retraités aisés devrait se poursuivre
Et ce n'est probablement qu'un début. Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, ne s'est jamais cachée pour critiquer l'inégalité de traitement en matière de CSG qui touche les Français, et ce à l'avantage des retraités. Les plus aisés d'entre eux (soit 47 % des pensionnés) bénéficient en effet historiquement d'un taux de CSG réduit, fixé à 6,6 % contre 7,5 % pour l'ensemble des actifs. L'idée de la ministre - mais aussi de la CFDT et de nombre d'experts - est simple: aligner les deux taux, par le haut, afin de dégager quelques recettes bienvenues pour financer l'explosion des dépenses à venir en matière de dépendance. Il faut dire que les prévisions sur ce point sont tout sauf réjouissantes. D'après les dernières projections, il manquera entre 8 et 10 milliards d'euros par an, à horizon 2030, pour financer la dépendance. Et taxer les retraités aisés, via le relèvement de leur taux de CSG, est la piste la plus consensuelle actuellement sur le tapis. Pour mémoire, un point de CSG rapporte 11 milliards d'euros aux caisses de l'État. Soit pile poil l'estimation du besoin de financement à terme de la dépendance.
Rien n'indique enfin que les ponctions sur les retraités s'arrêteront là. Une grande réflexion sur l'avenir des retraites (de base) doit en effet s'ouvrir en 2013 pour tenter, une nouvelle fois, de contenir les déficits prévus à terme. La réforme Fillon de 2010, largement édulcorée cet été par le nouvel exécutif (notamment via un retour partiel de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou eu des carrières pénibles), n'est pas financée et il va falloir trouver les voies et moyens d'équilibrer les comptes des régimes. Et là, il n'y a pas 40 solutions: continuer à jouer sur le temps d'activité (âge légal de départ ou durée de cotisations), relever les cotisations ou baisser les pensions. Ce sont jusqu'à présent les deux premières options qui ont toujours été retenues lors des réformes précédentes. Les partenaires sociaux et le gouvernement ne continueront peut-être pas dans ce sens, la barque des actifs (déjà mis à fortement contribution pour ramener à l'équilibre les comptes publics, à commencer par le budget de l'État) étant déjà bien pleine et à deux doigts de chavirer. On voit de surcroît mal le nouvel exécutif s'engager sur le chemin du seul relèvement de la durée d'activité qui a été l'axe principal de toutes les réformes menées par la droite depuis 1993.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...seront-de-plus-en-plus-mis-a-contribution.php
Relèvement de la durée de cotisation puis augmentation de la durée de cotisation puis baisse des pensions.Ce sont les prémices de la mort du système de retraites ?