Els de P@ris
USAPiste bavard
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- 1 Août 2012
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SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ !
Après le thriller de samedi dernier et sa fin si réussie, avec un nouveau jeune premier en vedette, et une conquête qui avait enfin retrouvé le mode avance rapide, notamment sur la fin du match, on était sortis du stade ou du café Six avec des grandes espérances pour un retour vers le futur, tendance 2009, à la rigueur 2010. Pourtant, l’adversaire du soir nous rappelait un autre thriller, bien moins réussi celui-là quelques mois plus tôt, avec un scénario du retour du fils maudit dont on se serait bien passé, et qui avait plus que jamais mis en lumière à l’époque notre incapacité à imposer notre choix de film et à faire en sorte qu’il finisse bien. Mais comme USAP-CO II avait sonné comme une revanche, pourquoi celui contre nos meilleurs ennemis parisiens échapperait à la règle ? L’USAP n’avait-elle pas réussi son casting d’inter saison, les Parisiens n’avaient-ils pas passé leur match inaugural au ralenti contre des Grenoblois pourtant loin de leur meilleur niveau, au point que leur chef opérateur argentin avait changé 12 acteurs sur 15 ? Bien sûr, les blessures en série en seconde ligne pouvaient inquiéter, mais la compo avait quand même fière allure, avec notamment le retour de notre Pedro national, celui par qui le scandale est souvent arrivé, mais dont la réputation d’Inspecteur Harry des regroupements n’est plus à faire, et dont l’agressivité a tant manqué l’an dernier, et manque encore à nos baby stars de seconde ligne. En tous cas, le soleil brillait, brillait, brillait encore sur un stade Aimé-Giral bien rempli, et prêt pour une nouvelle représentation de ce championnat fou, fou, fou à l’image du promu oyonnaxien renversant le Volcano auvergnat. À quelques centaines de km de là, le Six faisait aussi sa rentrée, avec une affluence déjà solide et une ambiance de retrouvailles sympathiques. Ne manquait plus qu’à voir un aussi bon film que samedi dernier…
Autant dire qu’il ne fallut pas attendre la fin du générique de début pour rentrer dans le pitch. Quelques secondes et une première faute de notre part suffisaient au jeune premier parisien, Jules Plisson, pour claquer un drop, sa grande spécialité, et de faire passer sur nos échines le frisson glacé du souvenir de son illustre prédécesseur, celui dont il ne faut pas prononcer le nom en pays catalan tant sa magie a fait de mal à notre USAP 10-15 ans auparavant… Fort heureusement, notre jeune premier à nous ne tardait pas à donner la réplique : une pénalité vite jouée, des enchaînements très bien rythmés avec son partenaire de la charnière, et un service parfaitement monté pour un Sione Piukala lancé comme le bus de Speed et que personne ne chercha vraiment à faire exploser jusqu’à l’en-but. Et quand nos adversaires rataient leur renvoi, on pouvait se dire qu’on se dirigeait vers un scénario plus proche de la gentille comédie estivale que du suspense étouffant pour le palpitant… Or, c’est là que la premier rebondissement majeur survenait, puisque sur la mêlée suivant ce renvoi raté, notre 8 de devant se faisait rembobiner comme une vulgaire cassette VHS, ce qui donnait peu après à Jules Plisson l’occasion de rejouer la première action du match, avec un effet de répétition dont on n’avait pas encore éprouvé tout le potentiel de pénibilité… Cependant, nos joueurs réagissaient rapidement par deux scènes bien construites mais mal bouclées, même si un coup de pied de James Hook donnait un peu d’air à nos couleurs. Les deux équipes s’essayaient à la chevauchée fantastique, mais entre erreurs de communication, mauvaise lecture du texte, cela ne donnait rien et finissait même par donner à Jérôme Porical l’occasion de recoller au score. Alors intervenait celui qui allait devenir l’acteur essentiel de cette partie, à savoir l’arbitrage vidéo, étendu dans des proportions plus (trop ?) importantes cette année : si sa première intervention, bien que longuette, permettait de souligner le mauvais geste du premier rôle parisien en touche, la suite prêtait plus à la critique. Bien sûr, trouver le moyen d’être pris en défaut alors que l’adversaire est en infériorité numérique est digne d’une défense de série B, même si l’ailier fidjien Vuidravuwalu peut pousser très loin le bouton « avance rapide », mais passer plusieurs minutes à regarder Rabadan gêner Guitoune sous tous les angles pour finalement décider qu’il n’y avait pas de problème en pose quand même un. De même, avoir vu sous toutes les coutures le plaquage « Notre Dame de Paris » sans ballon de Sempéré agrémenté d’une gentille châtaigne pour ne rien donner de plus qu’une pénalité fait grandement s’interroger sur les bienfaits de transformer le stade en studio de cinéma… Cela n’empêchait pas la première mi-temps de se finir sur un scénario aux rebondissements dignes de Pirates des Caraïbes et des rebonds d’un ballon de rugby qui, tombant dans les mains de Guitoune au lieu de celles du décidément pénible Vuidravuwallu, donnaient à notre feu follet l’occasion de jouer les Peter Pan et de mettre Mafi puis Benvenuti sur orbite, tout en occasionnant 10 minutes de coupure à un Burban s’étant trop cru au football… La mi-temps arrivait, et on se disait que finalement, il serait dur d’échapper aux scénarios stressants cette saison, d’autant qu’on apprenait que notre nouvelle star quittait le plateau, histoire de préserver ses côtes…
Du jeu, du jeu, et une conquête défaillante, on avait l’impression de revoir un remake de la saison dernière. Pas un remake suédé comme dans le film qui donne son titre à la chronique, un très beau remake, mais quand même… Et le début du second acte nous renforçait dans cette pénible impression. Tant que Burban restait dans sa loge, la mêlée tenait tant bien que mal. Mais dès son retour, l’absence de poutre en seconde ligne se faisait cruellement ressentir, et même si les Parisiens appuyaient sur le bouton lecture un peu plus tôt qu’ils n’auraient dû, le différentiel de puissance était cruel, d’autant qu’un renvoi raté donnait aux Parisiens une munition dont on se serait bien passé. Et puisque l’USAP, comme la semaine dernière, avait les pires difficultés à faire le ménage autour de ses regroupements et à bloquer les impacts adverses, Jérôme Porical jouait tranquillement son rôle du retour du fils de la revanche pour donner 5 points d’avance à son équipe. L’USAP devait s’en remettre à ses ¾ (un scénario que les anciens supporters catalans ont un peu de mal à intégrer) et encore une fois, c’était Sofiane Guitoune qui jouait les chevaliers blancs par une belle relance qui poussait les stadistes dans leurs retranchements. C’est alors que monsieur l’arbitre décidait d’ajouter quelques lignes de son cru au script, en inventant un hors-jeu de Justin Purll et en lui faisant payer les nombreuses fautes de ses coéquipiers. Autant dire que cela n’améliorait pas le déséquilibre entre les grandes envolées de nos ¾ et le supplice subi par notre 8, pardon 7, de devant. Pourtant, nos joueurs poussaient, et décidaient même, si, si, de faire face à leur destin en dédaignant les trois points d’une pénalité pour chercher une égalisation directe. Le film du groupé pénétrant semblait écrit, mais comme souvent, la lumière se fixa ailleurs, avec une splendide passe au pied de Hook ayant vu le 2e rideau parisien aussi dégarni que le crâne d’Alfred Hitchcock et permettant à Guitoune de concrétiser son excellente prestation, même si le recours à la vidéo donnait la désagréable impression d’un arbitre fuyant ses responsabilités alors qu’il était parfaitement placé. L’USAP attaquait donc les 5 dernières minutes en position de force, d’autant que sa mêlée avait pu remettre la marche avant, en partie grâce à l’apport de Sébastien Taofifenua qui faisait montre encore une fois de son potentiel de star internationale dans son rôle de Rambo de la mêlée. Et quand nos joueurs obtenaient une pénalité à 45 mètres des poteaux parisiens, on pouvait se sentir rassurés… ou se rappeler du scénario de la saison passée. Cette fois, pas de jeu rapide inconséquent, mais pas de tentative non plus, faute de tireur d’élite à longue portée. Il était donc décidé d’aller faire un gros plan dans les 22 parisiens pour une fin de match paisible. Hélas, on avait presque oublié que notre équipe a souvent du mal à écrire la fin de ses histoires, et une litanie d’erreurs qui auraient du être coupées au montage s’enchaînèrent : d’abord le choix du banc de faire rentrer le jeune Delonca pour jouer tout de suite la touche la plus importante du match, ensuite un choix trop compliqué pour cette touche, et enfin, sur le renvoi, une faute stupide donnant à nos adversaires l’occasion de revenir dans notre camp. Dès lors, la fin du film était écrite, avec le monsieur drop parisien qui répétait déjà la scène finale dans sa tête. Le jeune Bonneval, qui décidait de cabotiner sur son aile, nous donnait un moment de répit, mais l’incapacité de notre défense à empêcher les soldats roses d’avancer nous amena à l’inéluctable, et Jules Plisson put faire planer l’esprit de celui-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-nom-de-par-chez-nous pour nous crucifier à la dernière minute, sans espoir de résurrection ni de happy end…
Cruelle défaite, aussi cruelle que celle de l’an dernier, avec l’impression de voir le même film. On croyait en avoir fini avec ces problèmes de conquête et de réalisme, mais les blessures de quelques joueurs clé nous ont ramené à la réalité, qui est celle d’un pack qui manque très fortement de puissance, notamment en 3e ligne. L’USAP a encore trop peu de joueurs capables de remettre la marche avant, voire de faire des trous dans les lignes adverses. Et si on a dans la tête le traditionnel « no scrum, no win », on peut plus encore s’inquiéter de notre incapacité à défendre au ras des points de rencontre et à empêcher nos adversaires de nous jouer Deep Impact sur chaque action. Alors bien sûr, les décisions arbitrales ont pesé sur un match aussi serré, et on a encore plus de mal à le digérer avec l’usage massif de la vidéo, qui casse le rythme et n’empêche finalement pas beaucoup d’erreurs. Mais tant que l’USAP subira autant sur les points d’impact et sur le combat, elle sera condamnée à accepter des scénarii dont elle n’aura pas la maîtrise, et sera à la merci d’équipes comme ce SF, qui ne propose rien que de vieilles recettes mais qui encaisse les points. C’est d’autant plus dramatique que la ligne de ¾ de l’USAP a montré qu’elle était capable d’écrire les plus belles superproductions rugbystiques. Mais tout réalisateur du rugby le sait, tout commence devant, et si on n’a pas l’œil du tigre dans ce championnat qui propose un Fight Club tous les week-ends, on se retrouve sur le Bûcher des Vanités en fin de saison. Les 3 représentations en une semaine qui s’annoncent prennent désormais un tour nouveau, et il faudra réagir fortement à Bayonne puis contre Grenoble pour échapper à la chronique d’une élimination annoncée !
Après le thriller de samedi dernier et sa fin si réussie, avec un nouveau jeune premier en vedette, et une conquête qui avait enfin retrouvé le mode avance rapide, notamment sur la fin du match, on était sortis du stade ou du café Six avec des grandes espérances pour un retour vers le futur, tendance 2009, à la rigueur 2010. Pourtant, l’adversaire du soir nous rappelait un autre thriller, bien moins réussi celui-là quelques mois plus tôt, avec un scénario du retour du fils maudit dont on se serait bien passé, et qui avait plus que jamais mis en lumière à l’époque notre incapacité à imposer notre choix de film et à faire en sorte qu’il finisse bien. Mais comme USAP-CO II avait sonné comme une revanche, pourquoi celui contre nos meilleurs ennemis parisiens échapperait à la règle ? L’USAP n’avait-elle pas réussi son casting d’inter saison, les Parisiens n’avaient-ils pas passé leur match inaugural au ralenti contre des Grenoblois pourtant loin de leur meilleur niveau, au point que leur chef opérateur argentin avait changé 12 acteurs sur 15 ? Bien sûr, les blessures en série en seconde ligne pouvaient inquiéter, mais la compo avait quand même fière allure, avec notamment le retour de notre Pedro national, celui par qui le scandale est souvent arrivé, mais dont la réputation d’Inspecteur Harry des regroupements n’est plus à faire, et dont l’agressivité a tant manqué l’an dernier, et manque encore à nos baby stars de seconde ligne. En tous cas, le soleil brillait, brillait, brillait encore sur un stade Aimé-Giral bien rempli, et prêt pour une nouvelle représentation de ce championnat fou, fou, fou à l’image du promu oyonnaxien renversant le Volcano auvergnat. À quelques centaines de km de là, le Six faisait aussi sa rentrée, avec une affluence déjà solide et une ambiance de retrouvailles sympathiques. Ne manquait plus qu’à voir un aussi bon film que samedi dernier…
Autant dire qu’il ne fallut pas attendre la fin du générique de début pour rentrer dans le pitch. Quelques secondes et une première faute de notre part suffisaient au jeune premier parisien, Jules Plisson, pour claquer un drop, sa grande spécialité, et de faire passer sur nos échines le frisson glacé du souvenir de son illustre prédécesseur, celui dont il ne faut pas prononcer le nom en pays catalan tant sa magie a fait de mal à notre USAP 10-15 ans auparavant… Fort heureusement, notre jeune premier à nous ne tardait pas à donner la réplique : une pénalité vite jouée, des enchaînements très bien rythmés avec son partenaire de la charnière, et un service parfaitement monté pour un Sione Piukala lancé comme le bus de Speed et que personne ne chercha vraiment à faire exploser jusqu’à l’en-but. Et quand nos adversaires rataient leur renvoi, on pouvait se dire qu’on se dirigeait vers un scénario plus proche de la gentille comédie estivale que du suspense étouffant pour le palpitant… Or, c’est là que la premier rebondissement majeur survenait, puisque sur la mêlée suivant ce renvoi raté, notre 8 de devant se faisait rembobiner comme une vulgaire cassette VHS, ce qui donnait peu après à Jules Plisson l’occasion de rejouer la première action du match, avec un effet de répétition dont on n’avait pas encore éprouvé tout le potentiel de pénibilité… Cependant, nos joueurs réagissaient rapidement par deux scènes bien construites mais mal bouclées, même si un coup de pied de James Hook donnait un peu d’air à nos couleurs. Les deux équipes s’essayaient à la chevauchée fantastique, mais entre erreurs de communication, mauvaise lecture du texte, cela ne donnait rien et finissait même par donner à Jérôme Porical l’occasion de recoller au score. Alors intervenait celui qui allait devenir l’acteur essentiel de cette partie, à savoir l’arbitrage vidéo, étendu dans des proportions plus (trop ?) importantes cette année : si sa première intervention, bien que longuette, permettait de souligner le mauvais geste du premier rôle parisien en touche, la suite prêtait plus à la critique. Bien sûr, trouver le moyen d’être pris en défaut alors que l’adversaire est en infériorité numérique est digne d’une défense de série B, même si l’ailier fidjien Vuidravuwalu peut pousser très loin le bouton « avance rapide », mais passer plusieurs minutes à regarder Rabadan gêner Guitoune sous tous les angles pour finalement décider qu’il n’y avait pas de problème en pose quand même un. De même, avoir vu sous toutes les coutures le plaquage « Notre Dame de Paris » sans ballon de Sempéré agrémenté d’une gentille châtaigne pour ne rien donner de plus qu’une pénalité fait grandement s’interroger sur les bienfaits de transformer le stade en studio de cinéma… Cela n’empêchait pas la première mi-temps de se finir sur un scénario aux rebondissements dignes de Pirates des Caraïbes et des rebonds d’un ballon de rugby qui, tombant dans les mains de Guitoune au lieu de celles du décidément pénible Vuidravuwallu, donnaient à notre feu follet l’occasion de jouer les Peter Pan et de mettre Mafi puis Benvenuti sur orbite, tout en occasionnant 10 minutes de coupure à un Burban s’étant trop cru au football… La mi-temps arrivait, et on se disait que finalement, il serait dur d’échapper aux scénarios stressants cette saison, d’autant qu’on apprenait que notre nouvelle star quittait le plateau, histoire de préserver ses côtes…
Du jeu, du jeu, et une conquête défaillante, on avait l’impression de revoir un remake de la saison dernière. Pas un remake suédé comme dans le film qui donne son titre à la chronique, un très beau remake, mais quand même… Et le début du second acte nous renforçait dans cette pénible impression. Tant que Burban restait dans sa loge, la mêlée tenait tant bien que mal. Mais dès son retour, l’absence de poutre en seconde ligne se faisait cruellement ressentir, et même si les Parisiens appuyaient sur le bouton lecture un peu plus tôt qu’ils n’auraient dû, le différentiel de puissance était cruel, d’autant qu’un renvoi raté donnait aux Parisiens une munition dont on se serait bien passé. Et puisque l’USAP, comme la semaine dernière, avait les pires difficultés à faire le ménage autour de ses regroupements et à bloquer les impacts adverses, Jérôme Porical jouait tranquillement son rôle du retour du fils de la revanche pour donner 5 points d’avance à son équipe. L’USAP devait s’en remettre à ses ¾ (un scénario que les anciens supporters catalans ont un peu de mal à intégrer) et encore une fois, c’était Sofiane Guitoune qui jouait les chevaliers blancs par une belle relance qui poussait les stadistes dans leurs retranchements. C’est alors que monsieur l’arbitre décidait d’ajouter quelques lignes de son cru au script, en inventant un hors-jeu de Justin Purll et en lui faisant payer les nombreuses fautes de ses coéquipiers. Autant dire que cela n’améliorait pas le déséquilibre entre les grandes envolées de nos ¾ et le supplice subi par notre 8, pardon 7, de devant. Pourtant, nos joueurs poussaient, et décidaient même, si, si, de faire face à leur destin en dédaignant les trois points d’une pénalité pour chercher une égalisation directe. Le film du groupé pénétrant semblait écrit, mais comme souvent, la lumière se fixa ailleurs, avec une splendide passe au pied de Hook ayant vu le 2e rideau parisien aussi dégarni que le crâne d’Alfred Hitchcock et permettant à Guitoune de concrétiser son excellente prestation, même si le recours à la vidéo donnait la désagréable impression d’un arbitre fuyant ses responsabilités alors qu’il était parfaitement placé. L’USAP attaquait donc les 5 dernières minutes en position de force, d’autant que sa mêlée avait pu remettre la marche avant, en partie grâce à l’apport de Sébastien Taofifenua qui faisait montre encore une fois de son potentiel de star internationale dans son rôle de Rambo de la mêlée. Et quand nos joueurs obtenaient une pénalité à 45 mètres des poteaux parisiens, on pouvait se sentir rassurés… ou se rappeler du scénario de la saison passée. Cette fois, pas de jeu rapide inconséquent, mais pas de tentative non plus, faute de tireur d’élite à longue portée. Il était donc décidé d’aller faire un gros plan dans les 22 parisiens pour une fin de match paisible. Hélas, on avait presque oublié que notre équipe a souvent du mal à écrire la fin de ses histoires, et une litanie d’erreurs qui auraient du être coupées au montage s’enchaînèrent : d’abord le choix du banc de faire rentrer le jeune Delonca pour jouer tout de suite la touche la plus importante du match, ensuite un choix trop compliqué pour cette touche, et enfin, sur le renvoi, une faute stupide donnant à nos adversaires l’occasion de revenir dans notre camp. Dès lors, la fin du film était écrite, avec le monsieur drop parisien qui répétait déjà la scène finale dans sa tête. Le jeune Bonneval, qui décidait de cabotiner sur son aile, nous donnait un moment de répit, mais l’incapacité de notre défense à empêcher les soldats roses d’avancer nous amena à l’inéluctable, et Jules Plisson put faire planer l’esprit de celui-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-nom-de-par-chez-nous pour nous crucifier à la dernière minute, sans espoir de résurrection ni de happy end…
Cruelle défaite, aussi cruelle que celle de l’an dernier, avec l’impression de voir le même film. On croyait en avoir fini avec ces problèmes de conquête et de réalisme, mais les blessures de quelques joueurs clé nous ont ramené à la réalité, qui est celle d’un pack qui manque très fortement de puissance, notamment en 3e ligne. L’USAP a encore trop peu de joueurs capables de remettre la marche avant, voire de faire des trous dans les lignes adverses. Et si on a dans la tête le traditionnel « no scrum, no win », on peut plus encore s’inquiéter de notre incapacité à défendre au ras des points de rencontre et à empêcher nos adversaires de nous jouer Deep Impact sur chaque action. Alors bien sûr, les décisions arbitrales ont pesé sur un match aussi serré, et on a encore plus de mal à le digérer avec l’usage massif de la vidéo, qui casse le rythme et n’empêche finalement pas beaucoup d’erreurs. Mais tant que l’USAP subira autant sur les points d’impact et sur le combat, elle sera condamnée à accepter des scénarii dont elle n’aura pas la maîtrise, et sera à la merci d’équipes comme ce SF, qui ne propose rien que de vieilles recettes mais qui encaisse les points. C’est d’autant plus dramatique que la ligne de ¾ de l’USAP a montré qu’elle était capable d’écrire les plus belles superproductions rugbystiques. Mais tout réalisateur du rugby le sait, tout commence devant, et si on n’a pas l’œil du tigre dans ce championnat qui propose un Fight Club tous les week-ends, on se retrouve sur le Bûcher des Vanités en fin de saison. Les 3 représentations en une semaine qui s’annoncent prennent désormais un tour nouveau, et il faudra réagir fortement à Bayonne puis contre Grenoble pour échapper à la chronique d’une élimination annoncée !