Els de P@ris
USAPiste bavard
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- 1 Août 2012
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AUX SOURCES DU RENOUVEAU ?
Depuis quelques saisons, notre USAP a pris l'habitude de naviguer dans des eaux agitées, avec des montées et des descentes du sommet de la vague rugbystique aux creux les plus redoutables qui n’ont pas souvent été faites avec la douceur sympathique d'une écluse sur le canal du midi. L'an dernier n'a pas fait exception à la règle, entre un départ à sec, une folle remontée à contre-courant et une fin que certains ont jugé en eau de boudin, même si elle nous a offert un retour dans les grandes eaux du rugby européen que peu avaient espéré. De même, en coulisses, entre une trésorerie ayant nécessité des remises à flot en série, et un rayon transferts agité, avec en point d'orgue un psychodrame ayant fait couler des ruisseaux d'encre et de salive, on était plutôt dans le registre du torrent impétueux que du paisible canal de plaisance. Mais désormais, à l'heure où la Têt est aussi sèche qu'un fleuve méditerranéen peut l'être en été, l'USAP se tournait résolument vers l'avenir, entre une nouvelle présidence ambitieuse et décidée à rouvrir les vannes financières, et une équipe intelligemment renforcée, particulièrement attendue sur des fondamentaux qui avaient paru négligés l'an dernier. D'abord une charnière qui avait trop souvent grincé, avec l'arrivée de celui qui représente la nouvelle vague du rugby français en numéro 10, mais aussi un solide recrutement en 9 complété par le retour du fils prodigue suite au drame que vit Florian Cazenave, et auquel notre penya envoie tous ses voeux de rétablissement et de courage dans cette épreuve. Mais plus encore au niveau du jeu d'avants en général et de la mêlée en particulier, qui avait fini la saison dans un état de déliquescence avancée ajoutée au départ de son capitaine, qui n'aime décidément plus porter que du bleu foncé. Et dieu sait que s'il y a un domaine où le supporter catalan est exigeant, c'est bien celui-ci, et les dernières productions du pack sang et or, totalement lessivé par une longue saison et un banc limité, avaient sonné comme autant d'humiliations. Tout cela grondait au moment de recevoir le champion de France, en chantier lui aussi, mais dont les matches amicaux nous avaient rappelé la froide efficacité. Et là encore, le souvenir de l'an dernier restait particulièrement cuisant, avec deux matches que nos joueurs auraient du gagner et avaient finalement perdu, y laissant leurs espoirs de passer le barrage vers les phases finales. L'annonce des équipes annonçait un duel serré et tendu, et le stade plein comme un oeuf montrait la soif de rugby et de renouveau qui agitait les supporters catalans dans une ambiance chaude comme un soir d'août, à tel point que même la bière de la buvette paraissait merveilleuse et rafraîchissante...
On a souvent comparé l'entame de match catalane à un tsunami qui emporte son adversaire dans le premier quart d'heure. Mais on se souvient que l'an dernier, il n'avait fallu que quelques secondes au CO pour nous mettre la tête sous la flotte. On se rassurait en se disant que ce n'est jamais vraiment la même eau qui coule dans les fleuves, mais hélas, comme pour l'eau, l'entame de ce match semblait obéir à un cycle répétitif. Au lieu de 30 secondes, c'est à peine plus de 100 qu'il fallut aux Tarnais pour déferler dans notre en-but : Kirkpatrick commençait par naviguer dans nos 22, relayé par un Rory Kockott toujours aussi vif à l’abordage, avant que Marcel Garvey n'aille finir la vague blanche sur notre rive, montrant de sacrés trous dans notre digue. Nos joueurs étaient visiblement à peine en train de s'acclimater à la température de l'eau que leurs adversaires y barbotaient aussi joyeusement qu'au stade de France en juin, et la suite ne nous rassurait en rien : notre buteur gallois, repositionné à l'arrière, balançait à la mer 3 points largement à sa portée (on pouvait se rassurer en se disant que dans les bons jours, il rate toujours un seul coup de pied...), alors que son homologue ne se privait pas de nous couler encore plus avec une nouvelle pénalité. Bref, le spectre de l'année dernière revenait, et on commençait à craindre la noyade. Fort heureusement, l'USAP décidait enfin de se jeter à l'eau, avec ses recrues à la proue du navire. D'abord Duvenage relayait une action avec un Romain Terrain retrouvé, qui aboutissait à une première pénalité, que notre capitaine Crochet convertissait. Ensuite avec une inspiration géniale de notre nouvelle tête de gondole, Camille Lopez suivant une merveille de par dessus et naviguant dans la défense tarnaise pour servir un David Marty à qui il ne manquait que ses jambes de 20 ans pour déborder l'arrière-garde adverse. L'USAP maintenait sa pression, mais retrouvait aussi sa tendance à vendanger des occasions franches et à transformer le bon vin en eau, avec dans le rôle du malheureux James Hook, il est vrai très bien pris par Marcel Garvey au moment d'aplatir. Mais l'arrosage systématique de la ligne castraise finissait par porter ses fruits : d'abord sur un gros effort du pack récompensé par un drop de Lopez, puis, suite à un carton jaune reçu par l'arrière tarnais, par le premier essai de la saison. Notre recrue vedette se mettait encore en évidence, avec une merveille de passe au pied pour un Sofiane Guitoune qui concluait une action limpide comme de l'eau de source avec la rage de celui qui a laissé trop de temps en route. L'USAP était à flot, mais le CO revenait tout de suite à hauteur, montrant qu'il était touché, mais loin d'être coulé. D'autant que la domination usapiste ne donnait rien, en partie par un manque d'efficacité au sol, nos joueurs se consommant beaucoup plus dans les regroupements et ayant du mal à faire la différence ensuite. Certes, les joueurs du CO, leur casque d'or écossais en tête, avaient tendance à prendre les regroupements pour une piscine, mais cela ne semblait pas gêner M. Garcès. La mi-temps survenait sur quelques échanges de politesses, avec un match dont on sentait qu'il serait bouillant jusqu'au bout.
Il était désormais temps pour l'USAP de confirmer sa montée en puissance et de submerger les lignes castraises. Une première offensive de Piukala manquait d'envoyer Strokosch surfer dans l'en-but adverse, mais la pression de l'USAP obligeait les castrais à faire une pluie de fautes, que notre Gallois sanctionnait par deux pénalités. On pouvait penser que notre équipe se dirigeait vers des eaux plus calmes, mais il fallait se méfier de l'eau tarnaise qui ne dormait que d'un oeil, ainsi que de la capacité de notre équipe à remettre un adversaire à flot. Une première faute au sol permettait à Kockott de colmater une première voie d'eau, avant qu'une chandelle malvenue ne donne une très bonne pénaltouche aux Tarnais. Et avec un réalisme froid comme la glace, ils ne se privaient pas de nous planter une seconde banderille par l'entrant Faasaele, montrant le déficit de puissance de notre digue défensive. La barque catalane tanguait sévèrement, et une nouvelle offensive adverse aurait sans doute plié le match si notre demi de mêlée ne s'était pas sacrifié en écopant d'un carton jaune pour en-avant volontaire. Et comme Kockott connaissait dans la foulée son seul échec de la soirée, on pouvait y voir un signe. Mais à un de moins et à un quart d'heure de la fin, on se voyait repartis pour une saison de nage à contre-courant, surtout après une touche ratée dans les 22 castrais qui ne faisait que trop référence aux errements de la saison passée. Pourtant, c'était le moment que choisissaient nos joueurs pour remonter le courant et forcer leur destin. Et, clin d'oeil parfait, tout cela partait d'une mêlée enfin retrouvée : les Castrais affaiblis par les sorties de leurs poutres Wihongi et Capo étaient emportées par la vague catalane, symbolisée par la force hors normes de Sébastien Tao. Et après une touche assurée par un Justin Purll qui est déjà un magnifique capitaine des airs, la pression catalane obligeait Caballero à une faute qui le sortait définitivement du bain. Le public commençait à arriver à ébullition, mais voyait son enthousiasme douché par deux fois, par le malchanceux Pulu : d'abord trop relevé en mêlée aux yeux de M. Garcès, notre vaillant tongien échappait le ballon que le sens de la navigation de Mafi avait amené tout près de la ligne. Fort heureusement, il obtenait une revanche immédiate en mettant au supplice de la baignoire la mêlée du CO. Le décor était posé, avec pour enjeu un essai de pénalité libérateur dans le viseur. Notre mêlée continuait à noyer celle du CO, mais assurait difficilement sa sortie de balle. C'est le moment que Camille Lopez choisissait pour attaquer une ligne de défense orpheline d'un flanker et pour ouvrir la mer tarnaise en deux et plonger joyeusement sur la rive des champions de France, libérant un stade qui chavirait de bonheur comme rarement ces derniers temps. La fin de match était correctement gérée, et nos joueurs pouvaient dignement fêter leur succès avec un public chaud bouillant.
Finalement, on peut trouver beaucoup de raisons de se réjouir : la victoire bien sûr, avec un scénario digne d’un thriller, mais aussi une conquête enfin retrouvée, avec une mêlée qui est montée en puissance pour finir par submerger son adversaire, et cela sans celui qui est appelé à en être la première poutre, et une touche propre, déjà marquée par les talents aériens de Justin Purll. Outre la conquête, l’USAP a retrouvé une charnière de haut niveau et pesant sur le jeu, avec un Duvenage très propre et un Lopez étincelant, pourtant face à des vis-à-vis de très haut niveau. De l’eau avait coulé sous le pont Joffre depuis la dernière fois où l’USAP avait eu autant de solutions dans ce secteur ô combien stratégique. Et bien sûr, comment ne pas louer les ressources mentales qui ont permis à l’équipe, malmenée et en infériorité numérique, de forcer un destin qui partait pour être à nouveau contraire. Alors bien sûr, il y a des faiblesses qui seront rédhibitoires face à des adversaires au tonnage encore plus élevé : cette entame catastrophique, ces fragilités en défense et ce manque d’efficacité au sol, où l’USAP a eu bien du mal à garder la tête hors du bouillon castrais, il est vrai particulièrement indigeste… Mais dans ce roman-fleuve qu’est le Top 14 (et notre chronique par la même occasion), on peut voir dans cette victoire arrachée la source du renouveau de notre équipe, à condition cependant de confirmer samedi prochain. Les 4 points glanés samedi ne sont qu’un mince filet, tout juste un ruisseau. Mais chacun le sait, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, ce qui autorise tous les espoirs !
Depuis quelques saisons, notre USAP a pris l'habitude de naviguer dans des eaux agitées, avec des montées et des descentes du sommet de la vague rugbystique aux creux les plus redoutables qui n’ont pas souvent été faites avec la douceur sympathique d'une écluse sur le canal du midi. L'an dernier n'a pas fait exception à la règle, entre un départ à sec, une folle remontée à contre-courant et une fin que certains ont jugé en eau de boudin, même si elle nous a offert un retour dans les grandes eaux du rugby européen que peu avaient espéré. De même, en coulisses, entre une trésorerie ayant nécessité des remises à flot en série, et un rayon transferts agité, avec en point d'orgue un psychodrame ayant fait couler des ruisseaux d'encre et de salive, on était plutôt dans le registre du torrent impétueux que du paisible canal de plaisance. Mais désormais, à l'heure où la Têt est aussi sèche qu'un fleuve méditerranéen peut l'être en été, l'USAP se tournait résolument vers l'avenir, entre une nouvelle présidence ambitieuse et décidée à rouvrir les vannes financières, et une équipe intelligemment renforcée, particulièrement attendue sur des fondamentaux qui avaient paru négligés l'an dernier. D'abord une charnière qui avait trop souvent grincé, avec l'arrivée de celui qui représente la nouvelle vague du rugby français en numéro 10, mais aussi un solide recrutement en 9 complété par le retour du fils prodigue suite au drame que vit Florian Cazenave, et auquel notre penya envoie tous ses voeux de rétablissement et de courage dans cette épreuve. Mais plus encore au niveau du jeu d'avants en général et de la mêlée en particulier, qui avait fini la saison dans un état de déliquescence avancée ajoutée au départ de son capitaine, qui n'aime décidément plus porter que du bleu foncé. Et dieu sait que s'il y a un domaine où le supporter catalan est exigeant, c'est bien celui-ci, et les dernières productions du pack sang et or, totalement lessivé par une longue saison et un banc limité, avaient sonné comme autant d'humiliations. Tout cela grondait au moment de recevoir le champion de France, en chantier lui aussi, mais dont les matches amicaux nous avaient rappelé la froide efficacité. Et là encore, le souvenir de l'an dernier restait particulièrement cuisant, avec deux matches que nos joueurs auraient du gagner et avaient finalement perdu, y laissant leurs espoirs de passer le barrage vers les phases finales. L'annonce des équipes annonçait un duel serré et tendu, et le stade plein comme un oeuf montrait la soif de rugby et de renouveau qui agitait les supporters catalans dans une ambiance chaude comme un soir d'août, à tel point que même la bière de la buvette paraissait merveilleuse et rafraîchissante...
On a souvent comparé l'entame de match catalane à un tsunami qui emporte son adversaire dans le premier quart d'heure. Mais on se souvient que l'an dernier, il n'avait fallu que quelques secondes au CO pour nous mettre la tête sous la flotte. On se rassurait en se disant que ce n'est jamais vraiment la même eau qui coule dans les fleuves, mais hélas, comme pour l'eau, l'entame de ce match semblait obéir à un cycle répétitif. Au lieu de 30 secondes, c'est à peine plus de 100 qu'il fallut aux Tarnais pour déferler dans notre en-but : Kirkpatrick commençait par naviguer dans nos 22, relayé par un Rory Kockott toujours aussi vif à l’abordage, avant que Marcel Garvey n'aille finir la vague blanche sur notre rive, montrant de sacrés trous dans notre digue. Nos joueurs étaient visiblement à peine en train de s'acclimater à la température de l'eau que leurs adversaires y barbotaient aussi joyeusement qu'au stade de France en juin, et la suite ne nous rassurait en rien : notre buteur gallois, repositionné à l'arrière, balançait à la mer 3 points largement à sa portée (on pouvait se rassurer en se disant que dans les bons jours, il rate toujours un seul coup de pied...), alors que son homologue ne se privait pas de nous couler encore plus avec une nouvelle pénalité. Bref, le spectre de l'année dernière revenait, et on commençait à craindre la noyade. Fort heureusement, l'USAP décidait enfin de se jeter à l'eau, avec ses recrues à la proue du navire. D'abord Duvenage relayait une action avec un Romain Terrain retrouvé, qui aboutissait à une première pénalité, que notre capitaine Crochet convertissait. Ensuite avec une inspiration géniale de notre nouvelle tête de gondole, Camille Lopez suivant une merveille de par dessus et naviguant dans la défense tarnaise pour servir un David Marty à qui il ne manquait que ses jambes de 20 ans pour déborder l'arrière-garde adverse. L'USAP maintenait sa pression, mais retrouvait aussi sa tendance à vendanger des occasions franches et à transformer le bon vin en eau, avec dans le rôle du malheureux James Hook, il est vrai très bien pris par Marcel Garvey au moment d'aplatir. Mais l'arrosage systématique de la ligne castraise finissait par porter ses fruits : d'abord sur un gros effort du pack récompensé par un drop de Lopez, puis, suite à un carton jaune reçu par l'arrière tarnais, par le premier essai de la saison. Notre recrue vedette se mettait encore en évidence, avec une merveille de passe au pied pour un Sofiane Guitoune qui concluait une action limpide comme de l'eau de source avec la rage de celui qui a laissé trop de temps en route. L'USAP était à flot, mais le CO revenait tout de suite à hauteur, montrant qu'il était touché, mais loin d'être coulé. D'autant que la domination usapiste ne donnait rien, en partie par un manque d'efficacité au sol, nos joueurs se consommant beaucoup plus dans les regroupements et ayant du mal à faire la différence ensuite. Certes, les joueurs du CO, leur casque d'or écossais en tête, avaient tendance à prendre les regroupements pour une piscine, mais cela ne semblait pas gêner M. Garcès. La mi-temps survenait sur quelques échanges de politesses, avec un match dont on sentait qu'il serait bouillant jusqu'au bout.
Il était désormais temps pour l'USAP de confirmer sa montée en puissance et de submerger les lignes castraises. Une première offensive de Piukala manquait d'envoyer Strokosch surfer dans l'en-but adverse, mais la pression de l'USAP obligeait les castrais à faire une pluie de fautes, que notre Gallois sanctionnait par deux pénalités. On pouvait penser que notre équipe se dirigeait vers des eaux plus calmes, mais il fallait se méfier de l'eau tarnaise qui ne dormait que d'un oeil, ainsi que de la capacité de notre équipe à remettre un adversaire à flot. Une première faute au sol permettait à Kockott de colmater une première voie d'eau, avant qu'une chandelle malvenue ne donne une très bonne pénaltouche aux Tarnais. Et avec un réalisme froid comme la glace, ils ne se privaient pas de nous planter une seconde banderille par l'entrant Faasaele, montrant le déficit de puissance de notre digue défensive. La barque catalane tanguait sévèrement, et une nouvelle offensive adverse aurait sans doute plié le match si notre demi de mêlée ne s'était pas sacrifié en écopant d'un carton jaune pour en-avant volontaire. Et comme Kockott connaissait dans la foulée son seul échec de la soirée, on pouvait y voir un signe. Mais à un de moins et à un quart d'heure de la fin, on se voyait repartis pour une saison de nage à contre-courant, surtout après une touche ratée dans les 22 castrais qui ne faisait que trop référence aux errements de la saison passée. Pourtant, c'était le moment que choisissaient nos joueurs pour remonter le courant et forcer leur destin. Et, clin d'oeil parfait, tout cela partait d'une mêlée enfin retrouvée : les Castrais affaiblis par les sorties de leurs poutres Wihongi et Capo étaient emportées par la vague catalane, symbolisée par la force hors normes de Sébastien Tao. Et après une touche assurée par un Justin Purll qui est déjà un magnifique capitaine des airs, la pression catalane obligeait Caballero à une faute qui le sortait définitivement du bain. Le public commençait à arriver à ébullition, mais voyait son enthousiasme douché par deux fois, par le malchanceux Pulu : d'abord trop relevé en mêlée aux yeux de M. Garcès, notre vaillant tongien échappait le ballon que le sens de la navigation de Mafi avait amené tout près de la ligne. Fort heureusement, il obtenait une revanche immédiate en mettant au supplice de la baignoire la mêlée du CO. Le décor était posé, avec pour enjeu un essai de pénalité libérateur dans le viseur. Notre mêlée continuait à noyer celle du CO, mais assurait difficilement sa sortie de balle. C'est le moment que Camille Lopez choisissait pour attaquer une ligne de défense orpheline d'un flanker et pour ouvrir la mer tarnaise en deux et plonger joyeusement sur la rive des champions de France, libérant un stade qui chavirait de bonheur comme rarement ces derniers temps. La fin de match était correctement gérée, et nos joueurs pouvaient dignement fêter leur succès avec un public chaud bouillant.
Finalement, on peut trouver beaucoup de raisons de se réjouir : la victoire bien sûr, avec un scénario digne d’un thriller, mais aussi une conquête enfin retrouvée, avec une mêlée qui est montée en puissance pour finir par submerger son adversaire, et cela sans celui qui est appelé à en être la première poutre, et une touche propre, déjà marquée par les talents aériens de Justin Purll. Outre la conquête, l’USAP a retrouvé une charnière de haut niveau et pesant sur le jeu, avec un Duvenage très propre et un Lopez étincelant, pourtant face à des vis-à-vis de très haut niveau. De l’eau avait coulé sous le pont Joffre depuis la dernière fois où l’USAP avait eu autant de solutions dans ce secteur ô combien stratégique. Et bien sûr, comment ne pas louer les ressources mentales qui ont permis à l’équipe, malmenée et en infériorité numérique, de forcer un destin qui partait pour être à nouveau contraire. Alors bien sûr, il y a des faiblesses qui seront rédhibitoires face à des adversaires au tonnage encore plus élevé : cette entame catastrophique, ces fragilités en défense et ce manque d’efficacité au sol, où l’USAP a eu bien du mal à garder la tête hors du bouillon castrais, il est vrai particulièrement indigeste… Mais dans ce roman-fleuve qu’est le Top 14 (et notre chronique par la même occasion), on peut voir dans cette victoire arrachée la source du renouveau de notre équipe, à condition cependant de confirmer samedi prochain. Les 4 points glanés samedi ne sont qu’un mince filet, tout juste un ruisseau. Mais chacun le sait, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, ce qui autorise tous les espoirs !