Jeronimo de la Fuente à l'USAP depuis bientôt trois mois : "Un défi personnel
"Le centre argentin international, Jeronimo De la Fuente (30 ans, 1m83, 93 kg, 56 sélections), s'est confié, ce mardi 23 mars 2021, sur ses premiers mois passés en terres catalanes, son adaptation, ses challenges quotidiens et sur certains de ses coéquipiers.
Après bientôt trois mois au sein de l'effectif de l'USAP, comment vous sentez-vous ?
Je suis très heureux d'être ici. Perpignan est une jolie ville. Mais au-delà de ça, l'USAP est une grande équipe avec des gens bien qui me font me sentir bien depuis que je suis arrivé. J'aime aussi la manière de jouer et de s'entraîner de l'équipe. Elle est très professionnelle. J'espère que nous allons atteindre nos objectifs. Je suis très content de la décision que j'ai prise de venir ici.
Quel regard portez-vous sur le niveau du championnat de Pro D2 ?
Il est similaire à ce que j'ai pu trouver ailleurs. En ce qui concerne les contacts, c'est un peu comme au Super Rugby (la compétition internationale qui réunit aujourd'hui plusieurs franchises australiennes et néo-zélandaises, NDLR). Il y a des joueurs très grands, très forts, des internationaux. C'est ce qui élève le niveau des oppositions. Je suis convaincu que notre équipe peut énormément s'améliorer dans les lignes d'attaque et de défense. Il y a des joueurs qui ont le potentiel nécessaire pour faire ça et, avec du travail, élever encore la qualité de jeu. Moi je ressens le besoin d'apprendre le français pour pouvoir commencer à aider le plus de joueurs possible. Pour grandir.
Avez-vous été étonné de l'intensité des matches auxquels vous avez participé ?
Il y a des équipes de qualité car certains de leurs joueurs ont joué au niveau international ou bien ils ont énormément d'expérience dans ce championnat-là. Ce qui le rend très compétitif et attractif car tous les matches sont difficiles.
Conserver mon niveau de jeu pour les Pumas
Vous êtes-vous adapté facilement au plan de jeu de l'USAP ?
Oui ! J'ai eu quelques jours pour m'adapter puis j'ai joué très rapidement ce qui m'a encouragé à étudier un peu plus. Et j'ai commencé à apprendre certaines annonces, combinaisons, des signes aussi. J'ai dû apprendre à communiquer plus rapidement. De jour en jour, j'apprends aussi de nouvelles choses que je ne faisais peut-être pas du tout et qu'aujourd'hui je fais quasiment naturellement.
Quels objectifs personnels comptiez-vous remplir en signant à l'USAP ?
Mon objectif principal était de continuer à jouer alors qu'en Argentine c'était devenu très difficile de le faire à titre professionnel (il a joué avec les Pampas de 2013 à 2015 et les Jaguares de 2016 à 2020 la franchise argentine qui n'a pu poursuivre la compétition en Super Rugby la saison passée en raison de sa suspension en pleine crise pandémique, NDLR). J'ai donc choisi ce club, un, pour l'intérêt que j'y trouvais, deux, pour son objectif qu'il avait et qu'il a toujours de revenir en Top 14, trois, pour son histoire. Et plus que tout, car c'était un défi personnel : une première expérience hors de mon pays, dans une équipe qui cherche à revenir en Top 14. C'était aussi pour moi l'occasion de conserver mon niveau de jeu pour les Pumas (il a été le capitaine de la sélection nationale argentine en novembre dernier en Australie lors de la dernière journée de Rugby Championship, NDLR).
J'apprends plus de Mathieu et Sipa, qu'eux de moi
Comment se passent vos associations au centre avec Mathieu Acebes et Afusipa Taumoepeau ?
Ce sont deux joueurs qui m'ont beaucoup aidé depuis que je suis arrivé. Ce sont deux leaders dans l'équipe. C'est ce qui m'aide à apprendre pour savoir comment pense l'équipe, quelles sont ses caractéristiques… L'essentiel de tout ce qu'il faut savoir quand on arrive dans une équipe pour s'adapter ! En plus de ça, ce sont deux joueurs de super niveau. Malheureusement, nous sommes privés de "Sipa" à cause d'une blessure mais on attend son retour rapidement. Personnellement, ils me sont importants, mais pour le reste de l'équipe aussi. J'ai plus joué au centre avec "Sipa" mais je me sens bien avec les deux, d'autant que Mathieu parle espagnol. Ce sont des joueurs que tout le monde voudrait dans son équipe, ils rendent faciles les prises de décisions. Ils ont tous les deux joué en Top14, moi jamais, ils savent ce qu'il en est du niveau, du championnat en lui-même. J'apprends plus moi d'eux, qu'eux de moi.
Et en dehors du rugby, comment se passe votre vie à Perpignan ?
J'aime beaucoup cette ville, et j'ai l'impression que les villages autour sont incroyables… pas comme le vent qui a soufflé la semaine dernière (il rit). Il fait bon ici. Tout le monde m'aide beaucoup.
Ressentez-vous les influences hispaniques, ici ?
Cette culture aide un peu chez moi, avec la langue espagnole. Il y a beaucoup de gens qui parlent espagnol. Ça fait que l'on se sent un peu plus près de l'Argentine. Mais en même temps, ça rend difficile l'apprentissage du français.
Propos recueillis par Laura Causanillas
