Dans une autobiographie co-écrite avec Amanda Sthers, Johnny Hallyday s'ouvre comme jamais et dévoile ce qu'il a sur le coeur. Amours mais aussi politique. Et certains, comme son fils, risquent fort de ne pas apprécier.
Johnny Hallyday a décidé de tout dire. Dans une autobiographie co-écrite avec Amanda Sthers "Dans mes Yeux", le rockeur raconte sa vie. Et quelle vie ! Les femmes, l'alcool, la notoriété, il ne cache rien. De son enfance meurtrie à l'angoisse de la mort, on pénètre son intimité, qu'il avait tant cherché à préserver. Ce mardi, l'Express publie quelques extraits de ce livre. On y apprend notamment que la première fois qu'il a fait l'amour "c'était dans le hall de l'immeuble, à la va-vite avec (sa) voisine de palier." Un peu tard, alors qu'il commence à percer, il raconte comment il a refusé les avances d'Edith Piaf.
Installé dans un restaurant, "je sens sa main qui monte sur ma cuisse. (...) J'ai hésité, puis je suis sorti et je me suis barré en courant. J'ai fui Piaf. J'étais presque puceau, à l'époque. Je ne me voyais pas dans son lit. Pour moi, c'était une vieille dame", explique le chanteur. Il dévoile également les coulisses de sa séparation avec Adeline, qu'il qualifie "d'hystérique". Celle qui le "trompait avec tous les petits mecs de Saint-Tropez et jouait les saintes-nitouches" l'aurait menacé de chantage s'il ne lui donnait pas l'appartement qu'il avait acheté quand le couple s'aimait encore.
Après les femmes, Johnny Hallyday évoque son fils, David. Et le père n'est pas tendre avec sa progéniture. "Le problème de David, c'est ceux qu'il n'a pas eus (...) On peut pas être élevé dans le confort et avoir la rage au ventre (...) Je ne crois pas aux fils à papa qui réussissent. Il faut en avoir bavé".
Claude François draguait mes nanas
et (...) se tapait mes ex
Le rockeur distribue également les bons et les mauvais points à tous ceux qui l'ont côtoyés depuis ses débuts. Henri Salvador est taxé de "vieux con" et Claude François est dépeint comme terriblement jaloux de son succès. "Il bossait dix fois plus que moi. Mais il n'arrivait jamais à faire ce que je faisais. Ça le rendait fou. Jaloux. Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex", affirme le rockeur. Il explique aussi pourquoi il n'adresse plus la parole à Michel Sardou, à qui il reproche d'avoir traité Jade, l'une de ses filles adoptives, de "Viêt-cong" un soir sur scène.
En revanche, Eddy Mitchell est présenté comme son "plus vieux copain". Quant à Charles Aznavour, Johnny Hallyday le décrit comme un père spirituel. "Je pense que Charles aurait voulu être mon père et, moi, j'aurais adoré être son fils. J'avais toujours ma place à sa table, juste à côté de lui. Son regard sur moi m'a porté", écrit la star.
"Je n'aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça"
Johnny Hallyday rappelle aussi qu'il fut l'un des premiers à avoir remarqué Jimi Hendrix, qu'il engagea pour quelques dates en 1966 pour faire sa première partie. "C'était le mec le plus gentil du monde. Quand on est rentrés, il ne savait pas où dormir, alors je l'ai invité chez moi, à Neuilly. Jimi ne ramenait jamais de nana. Il dormait avec sa guitare. Un jour je lui ai dit que c'était un malade et il m'a répondu : "J'ai peur qu'elle prenne froid", et il a serré plus fort sa gratte", raconte-t-il.
Le rockeur évoque par ailleurs les raisons qui l'ont poussé à s'installer en Suisse en 2006. "On a souvent dit que je m'étais barré pour ne pas payer d'impôts. C'est en partie vrai, mais c'est aussi parce que c'est épuisant cette ambiance", écrit-il. Johnny Hallyday n'est pas tendre avec la France, un pays où règne "une sale mentalité" selon lui. "Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t'as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur », poursuit-il.
"Je n'aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça. Je ne suis pas pour que les gens pauvres le soient. C'est malheureux, il faut les aider. Mais pas en leur faisant l'aumone (...). Je n'aime pas les sociétés d'assistés (...). Je n'aime pas qu'on me fasse passer pour un type sans coeur sous prétexte que j'ai une sensibilité de droite", dit-il.
Johnny Hallyday possède depuis 2006 un chalet à Gstaad. Le journal Le Matin assurait en septembre dernier qu'il avait gagné 6,3 millions de francs suisses (5 millions d'euros) en 2011, mais n'avait payé qu'environ 700.000 francs suisses d'impôts.