Daniel Leclercq.Pouvait on faire plus banal comme patronyme?Et pourtant lui ne le fut pas.Ce grand blond qui incarnait tellement le Nord,jusqu'à devenir quasiment un archétype de ses "tchis" tant moqués de nos jours est parti hier,loin de son Nord natal ,de son club de Lens,loin là bas en Martinique.Joueur ,entraineur,directeur sportif de ce club qu'il ménéra jusqu'au titre ,à la surprise générale en 98 aprés avoir repris une équipe qui avait évité la relégation lors de la derniére journée de la saison précédente.Dur ,intransigeant,discret,avec des convictions bien ancrées qu'il n'a jamais reniées,il était un adepte d'un football trés offensif,jusqu'au bout,contre vents et marées modes et évolutions.Sa devise ,Gagner,partout,n'importe ou ,toujours,avec les mémes convictions.On dit qu'il ne se préoccupait jamais de l'équipe en face.Seules comptaient les prestations de ces joueurs qui l'adoraient.Quelques semaines avant la fin du championnat victorieux de 98,sentant que le titre était possible,il convoqua chaque joueur pour un entretien individuel et leur demanda les yeux dans les yeux "Veux tu vraiment étre champion de France?Oui,sur,je peux compter sur toi?Alors on va le faire".J'ai toujours aimé ce personnage ,aujourd'hui anachronique,dans ce monde du football et de ses entraineurs tirés à quatre épingles en costume trois piéces,dont l'attachement au club se limite à la variabilité de l'épaisseur du carnet de chèque .Un personnage comme on n'en fait plus et à certains égards la fin d'une époque.Que les gens du Nord ,du Pas de calais et de Lens doivent étre tristes ce soir...
