Top 14 – Perpignan / Bousquet : « Notre saison, c’est du gâchis »
Publié le 27 mars 2019 à 13H06 - mis à jour le 28 mars 2019 à 00H18 Thibault Laurens
Au lendemain de la victoire contre Grenoble, la première à domicile cette saison seulement pour les Catalans, toujours bons derniers de Top 14, Jonathan Bousquet (31 ans) revient sur une saison en tout point catastrophique pour l’USAP, d’ores et déjà promise à retrouver la Pro D2 la saison prochaine. L’occasion pour l’arrière-ailier de Perpignan d’évoquer notamment le soutien indéfectible des supporters du club.
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Jonathan Bousquet, cela faisait presque un an que l’USAP n’avait pas gagné un match à domicile. Quel est le sentiment qui prédomine après cette victoire face à Grenoble ?
Du bonheur tout d’abord. Depuis la demi-finale contre Mont-de-Marsan (28-8) l’an dernier, on n’avait plus gagné. C’est vrai que ça commençait à faire long. On avait réalisé certains matchs aboutis sans la victoire au bout, d’autres non-aboutis toujours sans la victoire … On voit que ce n’est pas en jouant très bien que l’on gagne le match. Il n’y a pas de logique dans le sport.
L’USAP n’a pas livré son meilleur match de la saison. Mais contrairement à plusieurs rencontres, vous avez enfin réussi à empocher la victoire. L’entame de match a-t-elle été déterminante ?
C’est ça. On a souvent attaqué les matchs en demi-teinte, comme à Castres la semaine dernière (36-17), où on est mené 19-3 à la pause. Pour gagner des matchs à ce niveau-là, ça devient compliqué. Il faut redoubler d’efforts pour se raccrocher au score. Contre Montpellier (10-28), on réalise une grosse entame et on est victorieux à la fin. On a beaucoup insisté toute la semaine sur les quinze premières minutes et c’est vrai que ça nous a souri.
Durant le dernier quart d’heure, vous avez plié sans rompre. Une satisfaction alors que l’USAP a également souvent craqué en fin de rencontre…
Défensivement, on s’est accroché. Dans les vingt dernières minutes, Grenoble a franchi quatre ou cinq fois notre défense. On a toujours su rattraper le coup cette fois-ci. Normalement, en Top 14, ça paye cash ces erreurs-là. Mais ce week-end, notre état d’esprit a été irréprochable. On s’est battu jusqu’au bout.
C’est également la victoire de tout un peuple, qui ne vous a pas lâché alors que les résultats depuis le début de saison sont plus que décevants.
Les supporters catalans, il faut les remercier. Ils ont fait preuve d’abnégation tout au long de l’année en venant au match chaque week-end, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. C’est ça qui est énorme. Quand on est joueur et que l’on traverse une spirale négative, ce n’est jamais facile. Ce soutien des supporters permet, dans des situations parfois désespérées, d’avoir toujours envie. Cette victoire, c’est également une récompense pour le peuple catalan.
https://twitter.com/top14rugby/status/1110829785016610816
Bousquet : « Nos résultats ne démontrent pas la manière dont on travaille »
Contre Grenoble, vous étiez capitaine pour la deuxième fois de l’année. Vous êtes au club depuis cinq ans. Porter le brassard est-il à vos yeux un accomplissement personnel ?
Pour tout dire, je ne le ressens pas comme cela. Au contraire, j’ai été très étonné. Ça m’est déjà arrivé d’être capitaine en Challenge Européen dans une équipe remaniée. En début de saison, j’ai été beaucoup remplaçant. Les blessures des capitaines (Mathieu Acebes, Tom Ecochard) ont sans doute pesé dans la balance. J’ai pris ce rôle à cœur, même si je ne parle pas beaucoup (rires). J’essaie de trouver les mots justes. Après, ce n’est pas un rôle que je désire à 100%, mais ça me touche. Ça prouve que tu comptes dans le club et aux yeux des coachs.
Vous avez également inscrit un essai en première main suite à un mouvement magnifique. Cette combinaison-là avait-elle été travaillé préalablement ?
Ça on le sait que c’est notre premier essai en première main ! (rires). Dès le lundi précédant la rencontre, on a bossé cette combinaison après avoir visionné des images de Grenoble. On a vu que le numéro 8 faisait l’effort sur la mêlée et que le troisième ligne avait du mal à se détacher et voilà … J’ai envie de dire enfin. Nos résultats ne démontrent pas la manière dont on travaille la semaine. Marquer un essai en première main, récompense tout le boulot effectué. Ça donne envie de travailler encore plus et de trouver des petites combinaisons qui feront la différence.
Parlez-nous de Paddy Jackson, très décrié depuis le début de saison et auteur d’un bon match contre Grenoble.
Paddy a fait un très bon match ce week-end. Il faut féliciter le garçon. Ce qu’il vit aujourd’hui, dans sa vie personnelle et à l’USAP, c’est un peu compliqué. Le voir à ce niveau-là, ça fait plaisir pour lui. C’est un ****** de mec, adorable et attachant. Il ne mérite que de bonnes choses.
Malgré la victoire, l’USAP reste à huit points de Grenoble. Enzo Selponi a récemment déclaré qu’il fallait viser les barrages. Est-ce toujours envisageable ?
Il y a toujours de l’espoir, des exploits et des miracles dans le sport. Il se passe toujours quelque chose tant que ce n’est pas mathématiquement fini. En tout cas, je suis très content qu’Enzo réagisse comme ça, parce que cela prouve que l’on va regarder devant. Il nous reste six gros matchs (Bordeaux, Lyon, La Rochelle, Clermont, Racing 92, Toulouse). Ça prouve que l’on veut encore se battre.
Bousquet : « Le match face au Stade Français, on le traîne comme un boulet depuis le début de saison »
Comment Perpignan s’est retrouvé à cette position de lanterne rouge après une année passée exceptionnelle ?
Je pense que le premier match contre le Stade Français à Aimé-Giral (défaite 46-15) nous a fait le plus grand mal. Toute la confiance que l’on avait accumulée pendant deux ans et demi en Pro D2 s’est envolée. Il y avait tellement d’attentes … On s’est mis une pression supplémentaire et on est passé complètement à côté de la plaque, notamment physiquement. Ce match, on le traîne comme un boulet depuis le début de saison. On avait les armes pour aller chercher autre chose que la dernière place.
Lors de la prochaine journée, vous allez affronter Bordeaux-Bègles qui sort d’une grosse défaite au Racing 92 (45-27). Comment l’USAP peut-elle une nouvelle fois créer la sensation ?
On va essayer d’être les plus performants possible pour essayer d’accrocher quelque chose. Si on doit prendre un point, on prendra un point. Si on prend une valise, on prendra une valise. Mais j’espère que l’on gagnera le match. Le but, c’est de rendre la meilleure copie à Bordeaux et d’accrocher quelque chose. Si on voit qu’on a les moyens de le faire, il ne faut pas que l’on passe à côté.
Cette saison, on a l’impression que vous jouez mieux lorsqu’il y a moins de pression…
A chaque fois que l’on a parlé de résultats obligatoires, on est passé à côté. A l’image des rencontres contre Pau (24-30) et Agen (13-20) à domicile. On s’est raté à chaque fois. A Montpellier, on venait de perdre contre Pau. C’était un peu notre dernière chance. On a joué de manière libérée et ça a fonctionné. Alors pourquoi ne pas réitérer l’exploit face à Bordeaux ? On y croit mais ça va être dur.
Publié le 27 mars 2019 à 13H06 - mis à jour le 28 mars 2019 à 00H18 Thibault Laurens
Au lendemain de la victoire contre Grenoble, la première à domicile cette saison seulement pour les Catalans, toujours bons derniers de Top 14, Jonathan Bousquet (31 ans) revient sur une saison en tout point catastrophique pour l’USAP, d’ores et déjà promise à retrouver la Pro D2 la saison prochaine. L’occasion pour l’arrière-ailier de Perpignan d’évoquer notamment le soutien indéfectible des supporters du club.
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Jonathan Bousquet, cela faisait presque un an que l’USAP n’avait pas gagné un match à domicile. Quel est le sentiment qui prédomine après cette victoire face à Grenoble ?
Du bonheur tout d’abord. Depuis la demi-finale contre Mont-de-Marsan (28-8) l’an dernier, on n’avait plus gagné. C’est vrai que ça commençait à faire long. On avait réalisé certains matchs aboutis sans la victoire au bout, d’autres non-aboutis toujours sans la victoire … On voit que ce n’est pas en jouant très bien que l’on gagne le match. Il n’y a pas de logique dans le sport.
L’USAP n’a pas livré son meilleur match de la saison. Mais contrairement à plusieurs rencontres, vous avez enfin réussi à empocher la victoire. L’entame de match a-t-elle été déterminante ?
C’est ça. On a souvent attaqué les matchs en demi-teinte, comme à Castres la semaine dernière (36-17), où on est mené 19-3 à la pause. Pour gagner des matchs à ce niveau-là, ça devient compliqué. Il faut redoubler d’efforts pour se raccrocher au score. Contre Montpellier (10-28), on réalise une grosse entame et on est victorieux à la fin. On a beaucoup insisté toute la semaine sur les quinze premières minutes et c’est vrai que ça nous a souri.
Durant le dernier quart d’heure, vous avez plié sans rompre. Une satisfaction alors que l’USAP a également souvent craqué en fin de rencontre…
Défensivement, on s’est accroché. Dans les vingt dernières minutes, Grenoble a franchi quatre ou cinq fois notre défense. On a toujours su rattraper le coup cette fois-ci. Normalement, en Top 14, ça paye cash ces erreurs-là. Mais ce week-end, notre état d’esprit a été irréprochable. On s’est battu jusqu’au bout.
C’est également la victoire de tout un peuple, qui ne vous a pas lâché alors que les résultats depuis le début de saison sont plus que décevants.
Les supporters catalans, il faut les remercier. Ils ont fait preuve d’abnégation tout au long de l’année en venant au match chaque week-end, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. C’est ça qui est énorme. Quand on est joueur et que l’on traverse une spirale négative, ce n’est jamais facile. Ce soutien des supporters permet, dans des situations parfois désespérées, d’avoir toujours envie. Cette victoire, c’est également une récompense pour le peuple catalan.
https://twitter.com/top14rugby/status/1110829785016610816
Bousquet : « Nos résultats ne démontrent pas la manière dont on travaille »
Contre Grenoble, vous étiez capitaine pour la deuxième fois de l’année. Vous êtes au club depuis cinq ans. Porter le brassard est-il à vos yeux un accomplissement personnel ?
Pour tout dire, je ne le ressens pas comme cela. Au contraire, j’ai été très étonné. Ça m’est déjà arrivé d’être capitaine en Challenge Européen dans une équipe remaniée. En début de saison, j’ai été beaucoup remplaçant. Les blessures des capitaines (Mathieu Acebes, Tom Ecochard) ont sans doute pesé dans la balance. J’ai pris ce rôle à cœur, même si je ne parle pas beaucoup (rires). J’essaie de trouver les mots justes. Après, ce n’est pas un rôle que je désire à 100%, mais ça me touche. Ça prouve que tu comptes dans le club et aux yeux des coachs.
Vous avez également inscrit un essai en première main suite à un mouvement magnifique. Cette combinaison-là avait-elle été travaillé préalablement ?
Ça on le sait que c’est notre premier essai en première main ! (rires). Dès le lundi précédant la rencontre, on a bossé cette combinaison après avoir visionné des images de Grenoble. On a vu que le numéro 8 faisait l’effort sur la mêlée et que le troisième ligne avait du mal à se détacher et voilà … J’ai envie de dire enfin. Nos résultats ne démontrent pas la manière dont on travaille la semaine. Marquer un essai en première main, récompense tout le boulot effectué. Ça donne envie de travailler encore plus et de trouver des petites combinaisons qui feront la différence.
Parlez-nous de Paddy Jackson, très décrié depuis le début de saison et auteur d’un bon match contre Grenoble.
Paddy a fait un très bon match ce week-end. Il faut féliciter le garçon. Ce qu’il vit aujourd’hui, dans sa vie personnelle et à l’USAP, c’est un peu compliqué. Le voir à ce niveau-là, ça fait plaisir pour lui. C’est un ****** de mec, adorable et attachant. Il ne mérite que de bonnes choses.
Malgré la victoire, l’USAP reste à huit points de Grenoble. Enzo Selponi a récemment déclaré qu’il fallait viser les barrages. Est-ce toujours envisageable ?
Il y a toujours de l’espoir, des exploits et des miracles dans le sport. Il se passe toujours quelque chose tant que ce n’est pas mathématiquement fini. En tout cas, je suis très content qu’Enzo réagisse comme ça, parce que cela prouve que l’on va regarder devant. Il nous reste six gros matchs (Bordeaux, Lyon, La Rochelle, Clermont, Racing 92, Toulouse). Ça prouve que l’on veut encore se battre.
Bousquet : « Le match face au Stade Français, on le traîne comme un boulet depuis le début de saison »
Comment Perpignan s’est retrouvé à cette position de lanterne rouge après une année passée exceptionnelle ?
Je pense que le premier match contre le Stade Français à Aimé-Giral (défaite 46-15) nous a fait le plus grand mal. Toute la confiance que l’on avait accumulée pendant deux ans et demi en Pro D2 s’est envolée. Il y avait tellement d’attentes … On s’est mis une pression supplémentaire et on est passé complètement à côté de la plaque, notamment physiquement. Ce match, on le traîne comme un boulet depuis le début de saison. On avait les armes pour aller chercher autre chose que la dernière place.
Lors de la prochaine journée, vous allez affronter Bordeaux-Bègles qui sort d’une grosse défaite au Racing 92 (45-27). Comment l’USAP peut-elle une nouvelle fois créer la sensation ?
On va essayer d’être les plus performants possible pour essayer d’accrocher quelque chose. Si on doit prendre un point, on prendra un point. Si on prend une valise, on prendra une valise. Mais j’espère que l’on gagnera le match. Le but, c’est de rendre la meilleure copie à Bordeaux et d’accrocher quelque chose. Si on voit qu’on a les moyens de le faire, il ne faut pas que l’on passe à côté.
Cette saison, on a l’impression que vous jouez mieux lorsqu’il y a moins de pression…
A chaque fois que l’on a parlé de résultats obligatoires, on est passé à côté. A l’image des rencontres contre Pau (24-30) et Agen (13-20) à domicile. On s’est raté à chaque fois. A Montpellier, on venait de perdre contre Pau. C’était un peu notre dernière chance. On a joué de manière libérée et ça a fonctionné. Alors pourquoi ne pas réitérer l’exploit face à Bordeaux ? On y croit mais ça va être dur.
