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2009-2019, l'odyssée de l'USAP - Olivier Olibeau : "Ça a changé nos vies de sportifs et...

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2009-2019, l'odyssée de l'USAP - Olivier Olibeau : "Ça a changé nos vies de sportifs et d'hommes"
L’ancien deuxième ligne, dit Bouli, a remporté trois Boucliers de Brennus dans sa carrière, mais celui gagné avec l’USAP, par son attente, sa passion et sa folie est, à ses yeux, définitivement à classer dans les exploits à part, presque hors du temps.
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"Je me souviens très bien de la causerie de l’après-midi. Parfois, tu sens que l’ambiance est lourde, que les mecs sont marqués mais là, on sentait malgré tout de la sérénité. Quelques joueurs avaient des sourires de bien-être, les mecs étaient prêts. Et puis il y a eu cette fameuse phrase de Jacques (Brunel, le manager), qui a surpris et touché tout le monde. Il nous a dit : 'Clermont vient pour ne pas perdre, nous, on vient pour gagner.' C’est la force de Jacques, il avait des mots justes. Il est allé à l’essentiel, cette phrase a tout résumé."


Olivier, si on vous dit finale 2009, vous répondez quoi ?


L’essai de Zaza (David Marty).

Vous parliez d’essentiel. Et l’accessoire ?

A chaque déplacement, on n’avait pas encore dépassé le péage, que Sebastian Bozzi nous imposait sa musique avec « La Mano de Dios ». On se cognait tout le temps sa ****** de vidéo sur Maradona ! Au début, c’était anecdotique mais c’est devenu un truc important pour les plus superstitieux. On parle de vidéo mais, dans le vestiaire, certains avaient un protocole bien réglé, s’ils se trompaient de couleur de slip, ils devenaient fous. Cette chanson était la touche sympathique qui a permis aux supporters de se fédérer autour de nous. Je pense que Maradona peut reverser des royalties à Bozzi (rires).

"Voir des joueurs se mettre à poil intérieurement et vider leur sac devant quarante personnes, ce n’est pas donné à tout le monde"
Il vous manque ce vestiaire ?

Oui, pour toutes les émotions qu’il représente, dans les bons comme dans les mauvais moments. Dans un vestiaire, tu vis des choses extraordinaires. Voir des joueurs se mettre à poil intérieurement et vider leur sac devant quarante personnes, ce n’est pas donné à tout le monde. Seule la fraternité permet de se dévoiler ainsi, parce que tu es avec des mecs proches, qui sont dans la même situation que toi à l’instant T. La force qu’on avait, c’est que personne ne gardait les choses pour soi. Chacun était capable d’entendre les choses et de dire les choses sans pour autant aller au clash. Dans un vrai vestiaire, tu vas à la réussite.

D’où son caractère sacré ?

Ça ne me gênait pas trop qu’il soit ouvert mais, avec le recul, je trouve bien que certains joueurs aient mis un point d’honneur à ce que le vestiaire reste le vestiaire, que ce ne soit pas le défilé d’après-match. Je n’ai rien contre les mecs en cravate, mais c’est un lieu qui doit rester sacré.

Votre dernière pensée avant d’entrer sur le terrain ?

Mon père.

[…]

Ensuite, vivement que ça démarre. Depuis 7 heures du mat', on est debout, l’attente est interminable. On a juste hâte d’y être pour de bon. J’ai fait le signe de croix, comme j’en avais l’habitude, c’était parti.

Où se joue la victoire selon vous ?

Je pense que la pénalité de "Popeye" (Porical) avant la mi-temps fait basculer le match, parce qu’en définitive, Clermont inscrit un essai qui nous oblige à beaucoup défendre. Mais ce tir aux buts montre qu’on n’est pas si loin, ce qu’a très bien exprimé David (Marty) à la pause au micro de Canal +. C’est là aussi que la phrase de Jacques prend tout son sens. Ils ont fini par prendre un gros coup sur la tête.

Quelle émotion remonte au coup de sifflet final ?

Un gros soulagement. Contrairement à d’autres, je ne suis pas un expansif. J’ai eu une pensée pour mon père et j’ai pensé à tout notre parcours, tous nos sacrifices pour arriver à cet aboutissement. C’est une belle ascension.

"Le titre, c’est vingt ans de travail concentrés en 80 minutes"
Question traditionnelle : le Bouclier, vous aussi vous l’avez martyrisé ?

Bof, pas grand-chose, je suis assez sage. J’ai peut-être mangé une entrecôte dessus à 6 heures du matin mais je pense qu’il y a eu pire. Après, il appartenait à tout le monde, y compris aux supporters, c’est ça aussi la particularité de notre USAP.

Sentiez-vous le poids de l’histoire ?

Je ne sais pas… Je sais juste que j’ai passé vingt ans dans ce club, où j’ai démarré à côté de Barend Britz, Alain Fourny, Renaud Peillard, Éric Tréséné. Tous ces mecs avaient vécu des phases finales. Quand j’étais jeune je suivais aussi l’USAP qui, malheureusement, finissait par trébucher en quart ou en demie. Donc là, ouais, je mesure les efforts du club depuis toutes ces années. Le titre, c’est vingt ans de travail concentrés en 80 minutes.

C’est aussi une attente de 54 ans, de quoi donner le vertige.

Totalement. Il faut se remettre dans le contexte. J’étais ce matin à Argelès pour le boulot et je suis passé devant une boucherie où trônait un petit Bouclier. J’adore, c’est notre fierté, car ce fut loin d’être facile. Je suis fier que ça procure autant de plaisir et d’émotions aux supporters encore aujourd’hui et que ça dure.

Ce titre a-t-il changé votre vie ?

Ça a surtout été un aboutissement qui a changé nos vies de sportifs et d’hommes. Tu as beau faire une belle carrière, si à la sortie il n’y a rien… Aujourd’hui, ce qui fédère ce groupe, c’est le titre. Il nous relie tous.

En quoi est-il différent des deux Brennus que vous avez remportés avec Biarritz (2005 et 2006) ?

Biarritz avait déjà été sacré en 2002, alors que les Catalans attendaient depuis un demi-siècle. Du coup, l’enthousiasme des supporters sang et or était sans proportion. La preuve, on en parle encore avec passion dix ans après.

À quoi ressemblait le Olibeau de 2009 ?

Je me voyais plutôt sérieux, parfois trop même, certains me taquinaient avec ça. Comme je ne suis pas un grand expansif, je n’ai peut-être pas su profiter de moments où il fallait lâcher les chevaux avec les copains. Je pensais toujours à faire mieux. Après, je pense avoir été plutôt un bon mec dans le groupe, sans être dans les extrêmes. Je pense avoir fait les bons choix. Mon éducation fait que je préfère avancer à petits pas mais avancer longtemps.




Vincent Couture
 
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