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La tristesse d’Alan, la frustration de Julien

Carança

USAPiste impliqué
Brazo est assis sur le bord du terrain, l’arcade ouverte et recousue, le regard dans le vide de celui qui sait que quelque chose est en train de lui échapper, et peut-être de s’achever. Il vient de rentrer et, sur la première action, un crampon catalan selon l’arbitre lui a mis le visage en sang. Le soigneur essaye d’arrêter le flux sur le terrain. Impossible. Ce ****** de sang ne va pas se calmer avec un peu de crème hémostatique. Brazo sort, pensant revenir vite sur le terrain. On lui bande la tête à la hâte. Il est sur le bord de touche, le crâne ceint d’un strap bleu, il brule d’en découdre à nouveau. Il s’impatiente ou feint de l’être. Il a compris que son match est fini. Château, rentré à sa place, finira la partie. Alan s’assied, accablé. A quoi pense-t-il ? Pas à son arcade, c’est sûr. A son envie de jouer, de pousser, de plaquer, dont ce crampon le prive ? A ce besoin irrépressible d’être sur la pelouse et d’en être, de la victoire ? A la fin de la saison et à ce qu’il pressent ? A la petite mort qui le guette ?

Farnoux, tout seul sur son aile, hurle. Qui l’entend ? Tout le monde dans ce stade désert qui sonne creux. Qui l’écoute ? Personne. Il a un boulevard devant lui. En face, les Nivernais sont regroupés sur l’autre moitié de terrain. Si Pato ajuste son coup de pied, il va à dame, à coup sûr. On est doit être à la soixantième. Mais non, l’équipe fait un autre choix : passer par le sol, gagner centimètre par centimètre, conserver, se rassurer. Julien s’impatiente, il trépigne, il râle. Lui aussi veut être dans le jeu, porter la balle, la faire vivre, et pourquoi pas s’écrouler dans l’en-but et sauter dans les bras de ses potes. Depuis le début du match, il n’a même pas eu de miettes. Rien, juste un ballon volleyé sans conviction par Tom. Il n’y est pour rien Tom si Julien n’a rien eu à se mettre sous la dent. Il a bougé pourtant, Julien, il est allé au soutien, suivi le ballon, s’est mêlé à bien des actions. Il s’est rendu disponible. Il a défendu comme un beau diable. Il s’est accroché. Lucas, lui, a marqué parce qu’il est allé faire un hold-up au milieu du terrain, à la barbe des Nivernais. Julien n’a rien eu. Alors, ce boulevard qui s’ouvre devant lui, c’est un cadeau. Qu’il n’aura pas. A quoi pense-t-il en trépignant de rage ? Qu’on l’oublie ? Que lui aussi a envie de jouer ? Qu’il a soif de ballon ? A la frustration de celui qui n’est pas souvent invité et, quand il l’est, est le plus mal servi de la tablée ? A la fin de saison et à ce qu’il pressent ?

Alan et Julien ont un rêve : toucher le ballon encore une fois, et batailler avec les amis. Même à ce stade de la saison, le rugby reste d'abord un jeu. Ce désir a quelque chose d’enfantin. Mais les joueurs sont des hommes. Ils savent. Il ne faut pas leur raconter des fables.
 
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Arlettaz....le mettra contre Rouen il va encore faire tourner
Farnoux???ce sera plus compliqué
 
Brazo est assis sur le bord du terrain, l’arcade ouverte et recousue, le regard dans le vide de celui qui sait que quelque chose est en train de lui échapper, et peut-être de s’achever. Il vient de rentrer et, sur la première action, un crampon catalan selon l’arbitre lui a mis le visage en sang. Le soigneur essaye d’arrêter le flux sur le terrain. Impossible. Ce ****** de sang ne va pas se calmer avec un peu de crème hémostatique. Brazo sort, pensant revenir vite sur le terrain. On lui bande la tête à la hâte. Il est sur le bord de touche, le crâne ceint d’un strap bleu, il brule d’en découdre à nouveau. Il s’impatiente ou feint de l’être. Il a compris que son match est fini. Château, rentré à sa place, finira la partie. Alan s’assied, accablé. A quoi pense-t-il ? Pas à son arcade, c’est sûr. A son envie de jouer, de pousser, de plaquer, dont ce crampon le prive ? A ce besoin irrépressible d’être sur la pelouse et d’en être, de la victoire ? A la fin de la saison et à ce qu’il pressent ? A la petite mort qui le guette ?

Farnoux, tout seul sur son aile, hurle. Qui l’entend ? Tout le monde dans ce stade désert qui sonne creux. Qui l’écoute ? Personne. Il a un boulevard devant lui. En face, les Nivernais sont regroupés sur l’autre moitié de terrain. Si Pato ajuste son coup de pied, il va à dame, à coup sûr. On est doit être à la soixantième. Mais non, l’équipe fait un autre choix : passer par le sol, gagner centimètre par centimètre, conserver, se rassurer. Julien s’impatiente, il trépigne, il râle. Lui aussi veut être dans le jeu, porter la balle, la faire vivre, et pourquoi pas s’écrouler dans l’en-but et sauter dans les bras de ses potes. Depuis le début du match, il n’a même pas eu de miettes. Rien, juste un ballon volleyé sans conviction par Tom. Il n’y est pour rien Tom si Julien n’a rien eu à se mettre sous la dent. Il a bougé pourtant, Julien, il est allé au soutien, suivi le ballon, s’est mêlé à bien des actions. Il s’est rendu disponible. Il a défendu comme un beau diable. Il s’est accroché. Lucas, lui, a marqué parce qu’il est allé faire un hold-up à la barbe des Nivernais au milieu du terrain. Julien n’a rien eu. Alors, ce boulevard qui s’ouvre devant lui, c’est un cadeau. Qu’il n’aura pas. A quoi pense-t-il en trépignant de rage ? Qu’on l’oublie ? Que lui aussi a envie de jouer ? Qu’il a soif de ballon ? A la frustration de celui qui n’est pas souvent invité et quand il l’est est le plus mal servi de la tablée ? A la fin de saison et à ce qu’il pressent ?

Alan et Julien ont un rêve : toucher le ballon encore une fois, et batailler avec les amis. Même à ce stade de la saison, le rugby reste d'abord un jeu. Ce désir a quelque chose d’enfantin. Mais les joueurs sont des hommes. Ils savent. Il ne faut pas leur raconter des fables.

Parfait !

Deux hommes qu'on voit batailler depuis 2014, deux types sympas, touchants.

Le premier est un thésard, un anachronisme dans le rugby d'aujourd'hui et aurait sans doute pu faire sans tout ça ; le second court derrière ses vieux rêves d'espoir à Clermont, qui devait un moment de sa vie espérer devenir le nouveau Jean-Marcellin Buttin.

Deux destins de joueurs broyés par le cauchemar du Top 14, un ballon contré par Hamdaoui contre le Stade Français et une passe en-avant de 5 mètres pour Sau à la Rochelle qui ont sonné comme le glas : ce niveau-là est sans doute un peu trop haut.

Depuis, ils cherchent leur place, mais ils savent que si plan fonctionne, l'Usap fera sans eux. Ils le savent trop bien.

Deux hommes, artisans du titre de 2018, qu'on a appris à aimer et qui racontent l'Usap des années 2010.
 
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