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Les Catalans n’ont plus gagné à domicile depuis près de dix mois. Un triste record.
Qu’elles paraissent lointaines, les scènes de liesse et d’ivresse du printemps dernier. 29 avril 2018, Perpignan accueille Mont-de-Marsan lors d’une demi-finale d’accession en tout point aboutie. Dans un stade Aimé-Giral plein à craquer (14 466 spectateurs), l’USAP s’impose 28 à 8 et fonce vers le Top 14. Les Catalans ne le savent pas encore, mais ils sont ce jour-là au point de départ d’une interminable traversée du désert.
Dix mois plus tard, ce précieux succès face au SMR cherche désespérément un successeur. Dix mois de souffrances, marqués par une série à peine croyable de douze défaites consécutives à domicile, toutes compétitions confondues. Le slogan du club, "être imbattaple", arboré à l’aube du premier match de l’exercice contre le Stade Français, aurait lui de quoi faire sourire jaune. Les Catalans ne s’attendaient sans doute pas à une balade de santé sur leur pelouse tout au long de la saison, quoique certains discours tendaient en ce sens, mais ils n’auraient encore moins imaginé vivre pareilles désillusions successives.
Les pires saisons à domicile en Top 14
Jusqu’où les sang et or traîneront-ils cet affront ultime pour leur fierté ? Alors même que les supporters, pourtant si fidèles jusqu’ici, ont subitement changé de ton après un énième camouflet, samedi contre Agen ? Dans la récente histoire de la poule unique, d’autres clubs ont vécu des saisons aussi catastrophiques. En 2005-2006, Toulon n’avait fait mieux que trois victoires à Mayol. Le public varois n’avait toutefois patienté que jusqu’au mois d’octobre pour assister à un premier succès. Même destin pour Auch quelques années plus tard, rapidement condamné à la Pro D2, mais qui avait offert à ses spectateurs une victoire de prestige face au tenant du titre parisien. En 2010-2011, Bourgoin, en proie à de grosses difficultés financières, avait signé le bilan historique de deux succès à domicile sur l’ensemble de la saison. Un record "battu" par le Stade Montois en 2013, une seule fois souverain sur sa pelouse de Guy-Boniface (contre Grenoble).
Quatre matchs pour relever la tête
Face au club isérois, que l’USAP recevra le mois prochain, les Catalans tiennent eux aussi leur meilleure chance de succès à domicile. À moins que les coéquipiers de Mathieu Acebes réagissent immédiatement face à Toulon, ce samedi. En tout et pour tout, il reste aux sang et or quatre dernières opportunités de rendre au public d’Aimé-Giral ce qu’il est en droit d’espérer sur cette fin de saison, à savoir une victoire de caractère. Quatre ultimes réceptions (Toulon, Grenoble, La Rochelle, Racing 92), qui ne changeront en rien l’avenir de Perpignan, mais qui peuvent permettre aux Usapistes de quitter le Top 14 la tête haute.
Les supporters haussent le ton
La goutte de trop. La douzième défaite de l’USAP à domicile cette saison, samedi dernier contre Agen (13-20), n’a visiblement pas été digérée par les supporters catalans. Au-delà de cet énième revers, conduisant presque définitivement le club sang et or à la relégation, les fidèles d’Aimé-Giral n’ont pas du tout apprécié l’attitude de leur équipe. Une semaine après une victoire pleine d’envie sur la pelouse de Montpellier, beaucoup se demandent comment les hommes de Patrick Arlettaz ont pu livrer une prestation aussi pauvre face au SUA, qui plus est dans un match on ne peut plus capital pour la survie du club. Si les supporters perpignanais ont fait preuve de passion ces derniers mois, soutenant leur équipe contre vents et marées, le lien semble avoir été rompu, cette fois. Sur les réseaux sociaux, certains assurent qu’ils ne retourneront pas à Aimé-Giral cette saison. D’autres ont tout simplement partagé une photo de leur carte d’abonné, découpée aux ciseaux. Alors que les coéquipiers de Tom Écochard auront besoin d’un miracle pour se maintenir en Top 14, ces derniers seront face à un plus grand défi encore : renouer avec leur public.