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ABONNÉS Les destins brisés de l’USAP
Atteint d’une «très grave maladie» diagnostiquée le 17 novembre, l’ouvreur sud-africain de l’USAP, Jacques-Louis Potgieter, fait désormais partie de la funeste liste des sang et or aux destins brisés. Avant lui, plusieurs joueurs -et non des moindres- virent leur saison stoppée net, quand ce ne fut pas leur carrière. De Daniel Herbert à Florian Cazenave, en passant par Steve Meyer et Dan Carter, retour sur cinq trajectoires aux accents tragiques.
¤ Daniel Herbert
Avec lui, l’USAP allait changer de dimension à coup sûr... À l’arrivée, ce fut un échec magistral. Recruté à grands coups de fanfaronnades par le président Marcel Dagrenat au sein d’un quatuor de stars comprenant les Anglais Tim Stimpson et Daniel Luger et le All Black Scott Robertson, l’Australien Daniel Herbert, champion du monde 1999 (67 sélections), ne put disputer que sept matches (deux essais), victime d’une hernie cervicale qui fit couler beaucoup d’encres.
«L’USAP? Une maison de retraite pour les éclopés», avait persiflé en direct le commentateur-vedette de France 2, Pierre Salviac. Une saillie qui valut à ce dernier la rancœur éternelle du président Dagrenat, prêt à lui interdire définitivement l’accès au stade Aimé-Giral. Quant à Daniel Herbert, l’USAP, lassée de ses allers-retours à l’infirmerie, cessera de le payer en juin 2005. S’ensuivra un marathon judiciaire à l’issue duquel l’Australien obtiendra des prud’hommes la somme de 182.000 euros. Le prix de la folie des grandeurs.
¤ Steve Meyer
Gueule d’ange au corps d’argile, le demi d’ouverture Steve Meyer est à l’origine de la
«malédiction du dix», une formule née de l’époque où le Sud-Africain collectionnait les blessures. L’épaule, le genou, la cuisse et le moral dans les chaussettes, alouette. Son parcours à l’USAP tient en un bulletin de santé. Avec, en point d’orgue, cette gravissime blessure au genou en janvier 2009, à Trévise. Dommage, car le joueur avait un cerveau et l’homme de la culture, en témoigne son français impeccable. Ayant peu à peu disparu de la circulation, Steve Meyer suivra des tribunes le titre de champion de France contre Clermont. Dans l’oubli le plus total. Il quittera l’USAP en janvier 2010, direction les Sharks, où il arrêta sa carrière pour
«raisons personnelles». À 27 ans.
¤ Daniel Carter
Plus célèbre encore que la cuisse de Zidane en 2002, le tendon d’Achille de Daniel Carter fit pleurer tout le peuple catalan le 31 janvier 2008 au Stade de France. Ce soir-là, face au Stade Français (13-13), le All Black, qui n’était pas encore double champion du monde, s’écroula à la dernière minute du match, fauché par un placage de Juan Hernandez. L’onde de choc se propagea jusqu’en Nouvelle-Zélande, où le médecin des Blacks, en panique, prit des nouvelles dans l’heure qui suit.
«I’m sorry», se fendit un Carter tout penaud dans les vestiaires, tandis que la troisième mi-temps vira à la grande déprime. Son aventure catalane se terminera au bout de cinq matches. Très cher payé pour un transfert à 700.000 euros. On connaît la suite:
«L’esprit Carter», infusé depuis le début de saison, survivra jusqu’au bout. Et le N.10 soulèvera le Brennus, avant de s’offrir 72 heures sans dormir dans le délire le plus total.
¤ Florian Cazenave
Triste fin que celle de Florian Cazenave à l’USAP. Juillet 2013, fêtes de Céret. Victime d’un accident, le demi de mêlée perd l’usage de son œil gauche. Le 6 mai 2014, la FFR lui refuse la possibilité de rejouer au rugby en France, au motif que le règlement fédéral français interdit de ne jouer qu’avec un seul organe pair (œil, rein, membre…). Mais ayant fait de son retour sur les terrains sa profession de foi, Florian Cazenave passe des mois en rééducation, puis signe en Italie, à Reggio d’Emilie (2e div.). En 2017, banco. Il est enfin autorisé à jouer dans l’Hexagone, où Brive lui offre sa chance en Top 14. Une revanche majuscule sur le handicap.
¤ Jacques-Louis Potgieter
17 novembre 2017. Un Vendredi noir pour Jacques-Louis Potgieter, dont les examens passés à Paris chez un neurochirurgien ont révélé une
«très grave maladie». Un drame de la vie qui vint frapper de plein fouet un joueur en pleine bourre, devenu en quatre mois et neuf matches le leader de jeu des sang et or. Digne et courageux face à la maladie, l’ouvreur Sud-Africain a mis fin à sa carrière sur le champ, déterminé à se battre dans les prochains mois. Sa retraite forcée fait écho cette saison aux défections de Mach (raisons de santé), Ratini (problèmes de comportement) et Tau (dopage).