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USAP-Béziers - Olivier Saïsset : "Je n’avais aucun état d’âme" - Lindependant.fr

Ancien de Béziers et de l’USAP, Olivier Saïsset livre son regard sur ces deux clubs qui s’affrontent demain.

"Ils jouent là, ce jeudi ?" À l’autre bout du combiné, Olivier Saïsset ne cache pas qu’il ne suit plus vraiment l’USAP et Béziers, qui doivent se retrouver ce jeudi à Aimé-Giral (20 h 45), si les tests des Catalans sont négatifs bien sûr. Et pourtant, il a marqué les deux clubs. Béziers bien plus, à l’évidence, lui qui y a connu six titres de champion de France, 17 sélections, quelques capitanats et un dernier titre avec la casquette de coach. 20 ans plus tard, entre 2000 et 2004, il dirige l’USAP qu’il emmène en finale de Coupe d’Europe et du Top 16. Un brin pince-sans-rire, Olivier Saïsset (71 ans) nous entraîne dans sa nostalgie.

USAP-Béziers, était-ce un rendez-vous particulier ?

Boh, pas plus qu’un autre. (rires) Les Biterrois avaient de sales habitudes, le rendez-vous pour nous, c’était la finale.

Justement, quel souvenir avez-vous de 1977, la finale entre l’USAP et Béziers ?

C’était un match bizarre. Je crois qu’ils avaient marqué d’entrée, puis on était revenus et on avait eu un essai refusé. Voyant que ça ne se lâchait pas, on avait verrouillé le jeu (victoire 12-4). Elle ne s’était pas débridée cette finale, pour autant que je me souvienne.

Était-ce tout de même un derby, Béziers-USAP ?

Le vrai, c’était quand même Narbonne. L’USAP c’était pas notre territoire, il y avait le Languedoc d’un côté et le Roussillon de l’autre. Avec les diligences, il fallait du temps pour y aller à l’époque.

Les supporters des deux clubs se ressemblent-ils ?

Un petit peu. Il y a des supporters dont les comportements sont un peu exagérés des deux côtés, mais enfin pour le moment ça n’a rien de comparable avec le football, ce sont des gens qui savent vivre. Ces deux clubs sont populaires, on parle de deux villes qui ne sont pas extrêmement riches. Les supporters étaient à l’image des alentours.

"Le professionnalisme a tout enlevé. C’est sans saveur et sans odeur"
Entraîneur de l’USAP, était-ce particulier de croiser Béziers ?

Pas du tout. Ce n’était plus l’ASB, c’était l’ASBH. Pour moi, ce n’est pas pareil. (rires) C’est plus la même boutique, c’est une ère professionnelle. Mon métier, c’était d’entraîner une équipe pour la faire gagner contre qui que ce soit. Donc il n’y avait aucune émotion, en plus on ne jouait plus à Sauclières mais à la Méditerranée, qui est maintenant le stade Raoul-Barrière. C’était totalement différent. Je n’avais aucun état d’âme.

Le professionnalisme a-t-il enlevé le sel des derbys ?

Ça a tout enlevé. C’est sans odeur et sans saveur. Maintenant, vous avez un Néo-Zélandais, un Géorgien, un Fidjien, un Samoan qui rencontrent un mec des États-Unis, un Polonais… On écrit derby, on le dit un petit peu, mais pour eux ça ne représente strictement rien. C’est peut-être de la nostalgie, mais pour moi c’est dommage, il y avait un petit piment. C’était bien. On connaissait les Catalans comme les Catalans connaissaient les Biterrois. De temps en temps ils se téléphonaient, ils s’allumaient, ils s’aguichaient… C’est ça qui était sympa.

Regardez-vous encore Béziers ou l’USAP ?

Pas très souvent.

Pourquoi ?

Parce que je m’ennuie, souvent, et que je n’y connais plus personne. Rien que pour prononcer les compositions d’équipe, bon courage au speaker. C’est l’ère du professionnalisme, c’est comme ça.

"Un souvenir ? Une belle générale"
Allez-vous au stade ?

Non, mais je vais sur les stades, ceux des séries territoriales. Là, il y a encore de la fraîcheur, ça joue bien ces gars des petits clubs. J’y trouve beaucoup plus de plaisir.

Est-ce l’absence d’argent qui vous plaît ?

Ils en ont aussi, mais pour se payer l’apéro après le match, ça ne pourrit pas le système. Et en même temps ils ne jouent pas au bowling eux. Parce que dans le Top 14, ils cherchent à faire des strikes et pas autre chose.

Un souvenir particulier d’un USAP-Béziers vous revient-il ?

Une belle générale quand j’entraînais Perpignan à Béziers, et voilà.

La fameuse de 2004…

Boh… Dans ma carrière, j’en ai connu d’autres. Mais celle-là, elle était à la télé. Et puis maintenant, à peine deux gars se chamaillent comme dans une cour d’école, on dirait que c’est un tremblement de terre. Alors qu’avant, les gars attendaient que la première mêlée soit relevée. D’où, entre parenthèses, tout le monde se relevait. Ça brassejait*, c’était sympathique. C’était la cerise sur le gâteau.

*gesticulait, en occitan
 
Dernière édition:
Pour ma part ça était le meilleur entraîneur que l'on a eu. Mais ça n'engage que moi. C'est mon point de vue
Meilleur je sais pas mais sans doute le plus charismatique.

Il me semble même qu’à un période il avait pas d’adjoint. Fallait une sacrée organisation pour gérer seul un effectif de 30 à 40 garçons au quotidien.

Ah la belle époque!
 
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