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Patrick Arlettaz « Je n'osais même pas l'ambitionner »

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Patrick Arlettaz, nouvel entraîneur de l'attaque du XV de France : « Je n'osais même pas l'ambitionner »​

Successeur de Laurent Labit dans le staff de Fabien Galthié, l'ancien manager de Perpignan découvre un autre monde. Il a encore du mal à réaliser, ne cachant pas non plus une certaine impatience à confronter ses idées au niveau international.​


Jeudi, quarante-huit heures avant son départ pour Marcoussis, Patrick Arlettaz (51 ans) nous a reçus dans un restaurant catalan où il a ses habitudes. Des escargots au muscat. L'ancien manager de l'USAP s'est livré sans filtre sur sa nouvelle mission dans le staff de l'équipe de France, où il est désormais entraîneur de l'attaque. Il a été le premier surpris par les sollicitations de Fabien Galthié et ne cache pas une certaine appréhension au moment de découvrir le niveau international. Mais il se plonge dans ce nouveau challenge avec sa personnalité qu'il décrit lui-même comme « atypique » et des convictions sur le jeu offensif qu'il a forgées dès ses débuts comme joueur au début des années 1990.


« Comment vous sentez-vous au lancement de cette nouvelle aventure ?
Tout se mélange. Excité, stressé, impatient... Je découvre quelque chose de tout nouveau. On a travaillé en séminaire à Marcoussis avec le staff depuis deux mois mais le coeur du truc, ce sont les joueurs, donc j'ai hâte de bosser avec eux.
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C'est un saut dans l'inconnu ?
Oui, complètement. La nouveauté fait qu'il y a ce mélange d'excitation, d'appréhension, de stress aussi. J'y vais avec beaucoup de modestie, je ne connais pas du tout ce type de fonctionnement. Je me doute qu'on va faire du rugby. Ça, je connais un peu (sourire), mais tout ce qui entoure l'équipe de France, ce sera tout neuf pour moi.

Vous connaissez certains joueurs en dehors de ce que vous voyez d'eux de l'extérieur ?
Très peu. On s'est croisés parfois sur les terrains, où on se connaît via des connaissances communes. Sur le rugby, je les connais tous. Eux aussi me connaissent par réputation, je suppose, ça parle beaucoup dans le milieu. On va apprendre à se découvrir, avec une autre façon de travailler. J'ai un profil un peu atypique, je ne suis pas très lisse. J'en suis conscient, comme je suis conscient que je ne vais pas me changer du jour au lendemain. Il faut que ça matche.

Qu'est-ce qui vous inquiète le plus au moment de démarrer cette mission ?
J'ai toujours fonctionné comme ça : ne pas décevoir les gens qui me font confiance. Le choix de Fabien (Galthié), ce n'est pas un choix facile. Il aurait pu prendre d'autres noms, plus clinquants, plus bankable, plus lisses, plus cadrés Fédé, équipe de France, etc. Il aurait pu mais il m'a choisi moi. Donc je n'ai pas envie de le décevoir. D'un autre côté, je me dis que s'il l'a fait, c'est aussi pour ma personnalité, pour que je vienne en étant moi-même. Ça me va bien cette histoire (sourire). Je sais que la machine est énorme, que la mission est importante, qu'on reprend un travail magnifique mené depuis quatre ans, qu'il y a des attentes, de l'engouement, mais je ne vais pas changer pour autant.
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« Ce qui m'importe le plus, c'est de convaincre les joueurs. S'ils disent à un moment donné que je ne suis pas au niveau, ça me ferait mal »


Qu'est-ce que vous répondez aux sceptiques sur votre nomination ?
Je les comprends, je n'ai aucun problème avec ça. J'espère qu'il y en aura moins au bout d'un an ou deux, que j'en aurais fait changer quelques-uns d'avis. Mais ce qui m'importe le plus, c'est de convaincre les joueurs. S'ils disent à un moment donné que je ne suis pas au niveau, ça me ferait mal. Les autres, comme je n'ai ni Instagram ni Facebook, je les laisse commenter. À Perpignan, si je lisais ou écoutais tout ce qui se disait parfois sur moi, je serais devenu fou. Là-dessus, j'ai été formé à bonne école.

Comment se sont noués les premiers contacts avec Fabien Galthié ?
Quand il m'appelle la première fois, je crois qu'il veut se renseigner sur Posolo (Tuilagi, deuxième-ligne de l'USAP). Il venait de débuter en Top 14, tout le monde en parlait, donc je me disais qu'il venait aux nouvelles. Donc très vite, je lui parle de Posolo (rires). On discute et il en vient à me parler de ce poste. J'étais très surpris, je ne l'envisageais pas du tout. Je n'osais même pas l'ambitionner en fait. Je savais que j'arrêtais à Perpignan à la fin de la saison (2022-2023), c'était clair dans ma tête depuis longtemps, mais sans aucun plan derrière. Je n'ai jamais passé un coup de fil à un président pour demander du boulot, je n'ai même pas d'agent et on me parle de l'équipe de France.

Et les choses se sont donc concrétisées au printemps...
Je l'ai pris de façon très détachée au départ. Il (Fabien Galthié) m'appelait de temps en temps, on parlait rugby, je me régalais. Un moment, il m'appelait moins, donc j'avais presque oublié le truc. C'est pour dire à quel point je ne l'envisageais pas (rires). En avril, on mange ensemble. On était dans un coin là-bas (il pointe une table de l'autre côté du restaurant), on a commencé le repas à midi, on est partis à 18 heures. On a sorti les stylos, fait des schémas sur des nappes. Et là, je me suis dit que ça l'intéressait beaucoup quand même, qu'il me posait beaucoup de questions. Nos échanges ont continué et il m'a annoncé la bonne nouvelle en juin.


Comment vous sentiez-vous à ce moment-là ?
C'était quelques jours après le barrage (de maintien, gagné par Perpignan à Grenoble), donc autant dire que c'était surréaliste comme semaine. Je venais d'arrêter à l'USAP sur un maintien, laisser ce club en Top 14 m'animait tellement... Et je suis nommé en équipe de France. J'ai dit oui de suite.

Quels étaient vos rapports avec Fabien Galthié avant qu'il vous contacte pour ce poste ?
On se connaît sans se connaître, on s'est joués plusieurs fois mais c'est tout. On s'entendait bien mais on n'était pas amis.

Sur l'aspect rugby, est-ce qu'on peut dire que la Coupe du monde a consacré l'équipe à la philosophie de jeu la plus éloignée de la vôtre ?
Oui, c'est la vérité. D'ailleurs, Fabien m'a pris pour l'attaque, pas pour le jeu au pied (rires). Oui, j'ai une philosophie qui va plus vers la possession, la prise d'initiatives. Mais les tâches sont bien définies. Fabien définit le plan de jeu et je me concentre sur les moments où on aura le ballon, peu importe qu'on l'ait beaucoup ou pas. J'ai une sensibilité, je vais l'emmener avec moi, et c'est vrai qu'elle ne correspond pas à celle de l'Afrique du Sud. Ils ont été champions du monde, bravo à eux, mais les trois autres grands favoris, sans manquer de respect aux autres nations, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande et la France, avaient des philosophies plus proches de la mienne. Seule l'Afrique du Sud avait comme arme principale du jeu au pied et de la dépossession. C'était adapté à leur équipe, mais ça ne veut pas dire qu'il faut jouer comme ça pour être champions du monde.

Comment adapter votre philosophie, disons joueuse, au niveau international ?
Encore une fois, Fabien m'a pris pour qu'on soit le plus performants possible quand on a le ballon. Pas pour décider combien de temps on allait avoir le ballon. On échange là-dessus, évidemment, et je le trouve très ouvert dans nos discussions. Il faut d'abord qu'on soit efficaces quand on a le ballon, qu'on soit en capacité de tenir sur des séquences offensives un peu plus longues. Ça fait partie des axes qu'on a.

Sur les quatre dernières années, l'équipe de France a évolué vers plus de possession...
Exactement. Entre le début du mandat (en 2020) et la Coupe du monde (2023), la philosophie a pas mal évolué. Et cette évolution me satisfait déjà, il y a de quoi faire, une sacrée matière sous la main.

Comment imaginez-vous ce premier match contre l'Irlande (à Marseille le 2 février) et tout ce qui entoure une rencontre internationale ?
Je ne l'imagine pas du tout. J'ai essayé de me dire "******... le Vélodrome, la Marseillaise, le machin, le bidule" mais j'ai arrêté en me disant que j'en prendrais plein la gueule de toute façon (rire). Maintenant, j'y suis, je serai au milieu du staff, et je trouve que c'est déjà surréaliste de le dire. »

Les autres nouveautés du staff des Bleus
Laurent Sempere, 38 ans, co-entraîneur de la conquête. L'ancien talonneur succède à Karim Ghezal. Sitôt sa carrière de joueur terminée (2019), il a embrassé celle d'entraîneur au Stade Français où il a joué plus de dix ans. Il a rapidement pris du galon à la suite de l'éviction d'Heyneke Meyer en cours de saison avant de retrouver son rôle d'entraîneur des avants sous la direction de Gonzalo Quesada. L'an dernier, sous ses ordres, les Parisiens avaient le meilleur alignement (85 % de touches gagnées) et la seconde mêlée (89 % de mêlées gagnées) du Top 14. Sans doute un des points qui a convaincu le sélectionneur Fabien Galthié de le choisir.


Nicolas Jeanjean, 42 ans, directeur de la performance. L'ancien ailier ou arrière (9 sélections) travaille auprès de l'équipe de France depuis 2018 comme préparateur physique. À la suite du départ de Thibault Giroud à Bordeaux-Bègles après la Coupe du monde, il est promu au poste de directeur de la performance par Galthié. Une forme de continuité logique puisqu'il connaît les attentes du sélectionneur et suit les joueurs depuis plus de cinq ans. Il va pouvoir amener sa touche personnelle pour tenter de faire franchir un nouveau palier aux Bleus. Il a notamment une appétence particulière pour le fonctionnement du corps humain.
 

usap974

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Vraiment un super mec. Je ne suis pas sûr que tous les supporters de l’USAP se rendent compte de son apport, et de ce qu’on lui doit.
 

CatalanDu31

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Vraiment un super mec. Je ne suis pas sûr que tous les supporters de l’USAP se rendent compte de son apport, et de ce qu’on lui doit.
Si il arrive à mettre sa patte comme il faut sur l'attaque de l'EDF avec la qualité des joueurs qu'il y a. Ça fera vraiment plus rire les adversaires !
 
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