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ITW CANDELON

Mateix66

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Quel est le joueur le plus doué avec qui vous avez joué ?
Même si le moment où je l'ai côtoyé a été de très courte durée, Dan Carter (cinq matches disputés avec l'USAP en 2009) est ce qui se faisait de mieux à l'époque. Il y a aussi Benoît Baby, le plus doué techniquement avec lequel j'ai joué. Je l'ai connu au Stade Toulousain dans les équipes jeunes, avant de l'affronter. Il aurait eu une autre carrière si les blessures l'avaient épargné.



Le joueur le plus fort que vous ayez affronté ?
J'étais fan de mecs comme Shane Williams ou Christophe Dominici parce qu'ils avaient un profil qui ressemblait au mien. J'ai eu la chance de les affronter et à chaque fois, ils m'ont impressionné. Il y a aussi Vincent Clerc. Je l'ai vu arriver au Stade Toulousain quand j'y étais encore, en Espoir. Je me suis entraîné face à lui un an ou deux avant de l'affronter par la suite. C'est sûrement celui face auquel j'ai rencontré le plus de difficultés.

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Henry Tuilagi (ballon en main) et Grégory Le Corvec (au centre) font partie des joueurs qu'il ne fallait mieux pas embêter selon Julien Candelon (à droite). (A. Martin/L'Équipe)
Le joueur le plus costaud contre qui vous avez joué ?
Le plus costaud que j'ai croisé, et que j'ai évité, c'était Ali Koko, un ailier samoan qui jouait à Montpellier. Il avait très forte réputation et un gabarit monstrueux. Je faisais tout pour que le ballon n'arrive pas jusqu'à son aile. J'ai eu la chance de jouer à l'aile gauche parce que les plus gros ailiers jouaient en général de ce côté-ci, donc les Napolioni Nalaga ou Rupeni Caucaunibuca, je ne les croisais pas souvent.

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Le plus drôle ?
Je n'ai pas joué avec eux, mais j'aurais adoré : Nans Ducuing et Jean-Baptiste Dubié. Ce sont de formidables partenaires, sur l'état d'esprit. J'ai connu pas mal de mecs qui avaient chacun leurs particularités. Damien Chouly, par exemple, qui d'apparence fait très calme, très posé, mais en fait, c'est une véritable boîte à idées. Moi, j'étais plus souvent parmi les exécutants.

Après, il y a des mecs qui me faisaient mourir de rire parce qu'ils étaient capables de faire des trucs complètement stupides, comme Grégory Mahé avec qui je jouais en Espoir à Toulouse. Tous ceux qui ont évolué avec lui sont assez unanimes : on pouvait lui faire relever n'importe quel défi. Lors d'un footing de décrassage au bord d'un canal, une voix s'est élevée dans le groupe en lui lançant : « Tu ne plongeras pas dans le canal ». La phrase n'était pas ponctuée qu'il avait déjà plongé. Évidemment, il a chopé une infection puis est resté cloué au lit pendant deux jours.

Le plus méchant ?
À Perpignan, surtout à l'époque où j'y ai joué, il y avait une espèce de transmission d'agressivité entre les anciens et ceux qui venaient d'arriver. Il y avait deux-trois mecs dans l'équipe avec qui il ne fallait pas jouer. Henry Tuilagi par exemple. Je pense qu'il n'y a pas besoin de donner beaucoup d'explications quand on le croise. Si on veut jouer avec lui, il faut être sûr de soi ou être sûr d'avoir de l'espace pour prendre la fuite (rire). Des gars comme Grégory Le Corvec, Jean-Pierre Pérez ou Rimas Álvarez Kairelis étaient de très bons mecs, hyper attachants. Au moindre coup de fil, ils pouvaient débarquer pour vous sortir de n'importe quelle situation. Mais sur le terrain... On va dire qu'ils protégeaient leurs armées.

« J'avais la tête qui tournait en permanence [...] En remontant dans ma chambre, Julien (Laharrague) explose de rire et m'avoue qu'il a mis un somnifère dans mes pâtes ! »

Julien Candelon
 

Mateix66

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Il y a quelques mois, Julien Laharrague s'était prêté au jeu de la parole d'ex...
Ah c'est vrai que je l'avais oublié lui (rire) ! Parmi les mecs qui ont un degré de connerie élevé, je pense qu'on peut le ranger dans le top (rire). J'ai aussi joué avec son frère Nicolas qui était pas mal non plus, ça doit être dans les gênes.

Il avait raconté une anecdote vous concernant, à base de somnifères, on aimerait avoir votre version...
(rire) C'était pendant une tournée d'été en Afrique du Sud et en Australie avec l'équipe de France où il s'était passé pas mal de choses. La première, c'est quand Julien est descendu du bus pour un entraînement. Il était en claquettes. Bernard Laporte (alors sélectionneur) le voit et lui demande s'il souhaite s'entraîner comme ça. Et Julien lui a répondu : « Oui, comme ça quand je cours, j'ai l'impression qu'on m'applaudit ! » (rire). Évidemment, Bernard a rigolé, parce qu'il ne l'avait pas vu venir.

Plus tard, après les deux tests en Afrique du Sud, on est arrivé en Australie un lundi, cinq jours avant le match à Brisbane. Les docs nous avaient filé des somnifères pour qu'on puisse se régler par rapport au décalage horaire. À une collation, je me lève pour aller chercher un verre et quand je reviens à ma place, je mange mes pâtes, et je ressens une petite acidité. Je trouve ça bizarre mais je ne sens pas les mecs tendus à côté, en train d'attendre que je mette ma fourchette dans la bouche. À ce moment-là, je suis un jeune au milieu de joueurs d'expérience. Du coup, je finis sans rien dire et je vais au massage. Mais j'avais la tête qui tournait en permanence et je me suis endormi sur la table du kiné.

En remontant dans ma chambre, Julien explose de rire et m'avoue qu'il a mis un somnifère dans mes pâtes ! Ça m'a rassuré de savoir ce qu'il se passait. Puis Julien me dit : « Estime-toi heureux, Rémy Martin voulait t'en mettre trois ou quatre ! » S'il avait fait ça, il m'aurait tué (rire) ! Puis lors du match contre l'Australie, Julien a recommencé ces conneries : il a trouvé le sifflet de l'arbitre au sol, l'a ramassé, et n'arrêtait pas de siffler pendant le match (rire).

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Julien Candelon (au centre) pendant les hymnes lors de sa première sélection contre l'Afrique du Sud, entouré par Yannick Jauzion (à gauche) et Julien Laharrague (à droite). (De Martignac/L'Équipe)
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Le joueur perdu de vue que vous souhaiteriez revoir...
Celui avec lequel j'étais très complice et avec qui j'ai connu pas mal de choses, c'est Cédric Rosalen, à Narbonne. On est proches géographiquement mais on n'arrive jamais à trouver le temps de se voir. On a dû se croiser seulement deux ou trois fois en dix ans. C'était un bon camarade, un ami. Si je devais citer quelqu'un, ce serait lui.

« Ça fait toujours culpabiliser de voir qu'on est cette génération qui n'a pas su maintenir Narbonne dans l'élite alors qu'il n'était jamais descendu [...] On a renversé la tasse de café sur le grand livre d'histoire du club »

Julien Candelon




La défaite la plus dure à encaisser ?
La défaite contre Brive qui envoie Narbonne en Pro D2 (21-42, le 12 mai 2007). C'est l'événement le plus marquant parce qu'il est lourd de conséquences. Depuis, le club n'a pas retrouvé son meilleur niveau. Ça fait toujours culpabiliser de voir qu'on est cette génération qui n'a pas su maintenir le club dans l'élite alors qu'il n'était jamais descendu.

Même si tout ne s'est pas joué sur ce match, c'est celui qui a scellé notre sort. C'était le jour du centenaire du club, avec des milliers de personnes venues pour fêter l'histoire du RCN et espérer un maintien. Tous les grands anciens étaient là : Walter Spanghero, François Sangalli, Didier Codorniou, Jo Maso... Ils nous avaient fait une haie d'honneur à notre entrée sur le terrain. Et nous, on avait renversé la tasse de café sur le grand livre d'histoire du club.

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Julien Candelon défend face à l'Espagnol Javier Carrion lors du tournoi olympique de rugby à 7 lors des Jeux de Rio en 2016. (S. Boué/L'Équipe)
 

Mateix66

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L'action dont vous êtes le plus fier ?
Il y a une action dont je me rappelle, c'était à Narbonne en 2004-2005, une très bonne saison avec un bon groupe. On gagne à Montpellier sur un essai que je marque (19-23, le 5 novembre 2004). Cela m'a marqué parce qu'il y avait Ali Koko en face et sur cette action, la peur m'aide beaucoup. Je réussis plusieurs crochets qui mènent à l'essai de la victoire. Il a libéré d'un poids tout le groupe.

Je garde aussi en mémoire la demi-finale à Gerland contre le Stade Français, l'année du titre avec l'USAP (25-21, le 30 mai 2009). Ce jour-là, dans une des meilleures ambiances que j'ai connues, David Marty me glisse un par-dessus dans les bras, dans l'en-but. Cet essai m'a marqué parce qu'il scelle le sort du match et se passe devant la tribune la plus agitée de supporters catalans. C'est un souvenir qui génère chez moi des émotions, aujourd'hui encore.

« Quand il est arrivé à l'entraînement, Jean-Marie Bisaro a ouvert son casier et s'est retrouvé nez à nez avec la tête de cochon. Il a fait un bond en arrière. Je tenais ma vengeance ! »

Julien Candelon




L'anecdote que vous n'aviez jamais osé raconter ?
À Narbonne, je cassais souvent les pieds aux avants. Avec Mathieu Siro ou Cédric Rosalen, on était tout le temps en train de se foutre de leur gueule. Et un jour, ils m'ont attrapé, ils m'ont foutu à poil, et m'ont attaché dans un caddie. Ils m'ont ensuite amené sur le terrain puis m'ont « strappé » aux poteaux. J'étais bloqué, je ne pouvais pas sortir. Pour mettre une petite note sucrée à ce qui était en train de m'arriver, le capitaine de l'équipe, Jean-Marie Bisaro, m'a enduit de résine. Là, j'ai considéré que c'était un acte isolé et que c'était une initiative qui ne relevait pas d'une coalition (rire). Du coup, je me suis dit que si je devais me venger, je le viserai lui.

Le lendemain, je suis allé chez le boucher aux Halles à Narbonne. J'ai demandé une tête de cochon. Après l'avoir embarquée dans un carton, je l'ai planquée dans le casier de Jean-Marie Bisaro. Quand il est arrivé à l'entraînement, j'avais mis tout le monde au courant, on l'a observé ouvrir son casier et tomber nez à nez avec la tête de cochon avec la langue tirée. Il a fait un bond en arrière (rire). Je tenais ma vengeance ! Elle a très bien fonctionné.

Votre meilleur souvenir en équipe de France à 7 ?
Les Jeux Olympiques (à Rio, en 2016). Je mesure la chance d'avoir pu y participer. La plus grosse émotion a été à la cérémonie d'ouverture quand la délégation française est entrée dans le Maracana. On était dans un couloir de barrière et on a croisé des basketteurs américains qu'on a l'habitude de voir à la télé. Et en même temps, on marchait à côté de Tony Parker et Teddy Riner. C'était assez surréaliste d'être avec des gens qu'on admirait. On s'est retrouvé dans le noir, à la lumière des iPhones, et une Marseillaise s'est lancée, elle a été puissante. C'est vraiment le moment où tu rentres dans la famille France Olympique. Derrière, on n'a pas fait de médaille, mais ça reste un moment assez fort. »

Sa vie d'ex
Après sa carrière internationale à sept, Julien Candelon (41 ans) a gardé les deux pieds solidement ancrés dans le rugby. L'ancien ailier est devenu team manager des équipes de France de rugby à 7. « C'est un rôle très administratif et logistique, précise-t-il. Je n'ai aucune intervention sur le plan sportif. Je m'efface complètement, je suis là pour mettre tout le monde dans les meilleures conditions pour réussir. »
En parallèle, Candelon occupe le poste de consultant au micro de beIN Sports, avec lequel il couvre notamment la Coupe d'Europe. « C'est un moyen pour moi de mettre un pied sur le terrain, je prends ça comme du récréatif, explique-t-il. Des fois, je me reproche certains égarements... Mais j'y retrouve une vraie vie de groupe. » Cet été, il fêtera ses 10 ans à la chaîne.
 
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