Il y a quelques mois,
Julien Laharrague s'était prêté au jeu de la parole d'ex...
Ah c'est vrai que je l'avais oublié lui
(rire) ! Parmi les mecs qui ont un degré de connerie élevé, je pense qu'on peut le ranger dans le top
(rire). J'ai aussi joué avec son frère Nicolas qui était pas mal non plus, ça doit être dans les gênes.
Il avait raconté une anecdote vous concernant, à base de somnifères, on aimerait avoir votre version...
(rire) C'était pendant une tournée d'été en Afrique du Sud et en Australie avec l'équipe de France où il s'était passé pas mal de choses. La première, c'est quand Julien est descendu du bus pour un entraînement. Il était en claquettes. Bernard Laporte
(alors sélectionneur) le voit et lui demande s'il souhaite s'entraîner comme ça. Et Julien lui a répondu :
« Oui, comme ça quand je cours, j'ai l'impression qu'on m'applaudit ! » (rire). Évidemment, Bernard a rigolé, parce qu'il ne l'avait pas vu venir.
Plus tard, après les deux tests en Afrique du Sud, on est arrivé en Australie un lundi, cinq jours avant le match à Brisbane. Les docs nous avaient filé des somnifères pour qu'on puisse se régler par rapport au décalage horaire. À une collation, je me lève pour aller chercher un verre et quand je reviens à ma place, je mange mes pâtes, et je ressens une petite acidité. Je trouve ça bizarre mais je ne sens pas les mecs tendus à côté, en train d'attendre que je mette ma fourchette dans la bouche. À ce moment-là, je suis un jeune au milieu de joueurs d'expérience. Du coup, je finis sans rien dire et je vais au massage. Mais j'avais la tête qui tournait en permanence et je me suis endormi sur la table du kiné.
En remontant dans ma chambre, Julien explose de rire et m'avoue qu'il a mis un somnifère dans mes pâtes ! Ça m'a rassuré de savoir ce qu'il se passait. Puis Julien me dit :
« Estime-toi heureux, Rémy Martin voulait t'en mettre trois ou quatre ! » S'il avait fait ça, il m'aurait tué
(rire) ! Puis lors du match contre l'Australie, Julien a recommencé ces conneries : il a trouvé le sifflet de l'arbitre au sol, l'a ramassé, et n'arrêtait pas de siffler pendant le match
(rire).
Julien Candelon (au centre) pendant les hymnes lors de sa première sélection contre l'Afrique du Sud, entouré par Yannick Jauzion (à gauche) et Julien Laharrague (à droite). (De Martignac/L'Équipe)
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Celui avec lequel j'étais très complice et avec qui j'ai connu pas mal de choses, c'est Cédric Rosalen, à Narbonne. On est proches géographiquement mais on n'arrive jamais à trouver le temps de se voir. On a dû se croiser seulement deux ou trois fois en dix ans. C'était un bon camarade, un ami. Si je devais citer quelqu'un, ce serait lui.
« Ça fait toujours culpabiliser de voir qu'on est cette génération qui n'a pas su maintenir Narbonne dans l'élite alors qu'il n'était jamais descendu [...] On a renversé la tasse de café sur le grand livre d'histoire du club »
Julien Candelon
La défaite la plus dure à encaisser ?
La défaite contre Brive qui envoie Narbonne en Pro D2
(21-42, le 12 mai 2007). C'est l'événement le plus marquant parce qu'il est lourd de conséquences. Depuis, le club n'a pas retrouvé son meilleur niveau. Ça fait toujours culpabiliser de voir qu'on est cette génération qui n'a pas su maintenir le club dans l'élite alors qu'il n'était jamais descendu.
Même si tout ne s'est pas joué sur ce match, c'est celui qui a scellé notre sort. C'était le jour du centenaire du club, avec des milliers de personnes venues pour fêter l'histoire du RCN et espérer un maintien. Tous les grands anciens étaient là : Walter Spanghero, François Sangalli, Didier Codorniou, Jo Maso... Ils nous avaient fait une haie d'honneur à notre entrée sur le terrain. Et nous, on avait renversé la tasse de café sur le grand livre d'histoire du club.
Julien Candelon défend face à l'Espagnol Javier Carrion lors du tournoi olympique de rugby à 7 lors des Jeux de Rio en 2016. (S. Boué/L'Équipe)