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Chronique ELS DE PARIS : En aïgua de botifarra ( USAP - Stade Français )

Els de P@ris

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1 Août 2012
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À BOUT DE SOUFFLE, LA NOUVELLE VAGUE ?

Depuis quelques semaines, et en particulier depuis ce beau vendredi toulousain, on se plairait volontiers à paraphraser Françoise Giroud à la fin des années 50 en parlant de la nouvelle vague à l'USAP. Avec un effectif profondément renouvelé et des techniciens tous neufs et nourris des influences les plus ambitieuses en termes de jeu, la révolution de l'image de l'USAP avait connu, certes, quelques succès d'estime sur le plan de l'esthétique, mais manquait de résultats tangibles. Cela n'avait pas manqué de faire rugir les gardiens du temple catalan, pour qui un tel changement bouleversait les règles qui font depuis des lustres l'identité du rugby catalan, en particulier dans le jeu d'avants, il est vrai souvent à la peine cette saison. Mais depuis quelques semaines, on sent une adhésion des acteurs à ces projets nouveaux, et la réussite aidant enfin, notre USAP commence à revoir le haut de l'affiche, et une nomination inespérée aux festivals de fin de saison. Mais pour espérer cela, encore fallait-il ne pas se rater face à Grenoble qui, après avoir joué un scénario de rêve pendant toute la première partie de la saison, a tendance à sérieusement s'essouffler, mais semblait prêt à venir faire les Quatre Cent Coups du côté d'Aimé-Giral. Pour nos joueurs, l'enjeu était double : distancer nos adversaires du jour et faire un pas décisif vers la 7e place, et commencer le script d'un happy end dont on a perdu l'habitude. Mais pour cela, l'USAP devait une dernière fois composer sans ses têtes d'affiche, avec notamment un 5 de devant parti dans la nuit irlandaise pour éviter au XV de France le Mépris total lié à la cuillère de bois... et quand on a vu nos joueurs, la semaine dernière à Mont-de-Marsan, finir sur les rotules, on pouvait nourrir quelque inquiétude...

Et quand Blair Stewart donnait le coup d'envoi du match, nos joueurs démarraient, comme d'habitude, pied au plancher et caméra à l'épaule, un dispositif spectaculaire mais pas toujours très stable, qui permettait à Grenoble de mettre la main sur le ballon et d'essayer de forcer notre ligne de démarcation, montrant immédiatement que ce samedi ne serait pas de ces jours tranquilles à Perpignan... Mais fort heureusement, Valentin Courrent, le carabinier isérois,si efficace à l'aller, commençait à laisser des points en route. Et comme l'arbitre avait tendance à jouer à « Tirez sur l'usapiste », même si Kisi Pulu mettait systématiquement son vis-à-vis hors champ en mêlée, force était de constater que l'USAP ne voyait que trop peu le ballon dans ce premier quart d'heure, Grenoble étant même à deux doigts de faire crier le public au scandale sur deux occasions nettes, qui pour le coup n'auraient pas donné lieu à des essais volés... Fort heureusement, les Cousins des îles avaient décidé de jouer les premiers rôles : à l'énorme travail de l'ombre abattu par l'attelage inédit Tao-Leo répondaient les coups de boutoir de notre Riton, dans ce rôle du Boucher du Pacifique qu'il maîtrise si bien, ainsi que ceux, plus vifs mais aussi percutant, d'un Sione Piukala qui ne déçoit que rarement. Et ce n'était que justice de les retrouver à la conclusion de la plus belle séquence du premier acte, avec une série de renversement et de passages de bras en forme de travelling avant, conclu par un Dan Leo justement récompensé. Enfin l'USAP faisait preuve de réalisme, d'autant que l'ailier fidjien de Grenoble avait la bonne idée de se faire couper 10 minutes au montage. Cela ouvrait un très gros temps fort catalan, et la température montait à Farenheit 451 pour les visiteurs. Hélas, une série de maladresses empêchait nos joueurs d'atteindre leur objectif, à savoir que la bête grenobloise meure... Malgré tout, un nouveau carton jaune isérois juste avant la pause permettait d'espérer un dénouement rapide et heureux, avec pourquoi pas un joli bonus sur le DVD du match tant la domination des nôtres semblait importante...

Ce n'était pas l'entame du second acte qui allait bousculer l'écriture du scénario telle qu'on l'imaginait. Bien sûr, une nouvelle occasion manquée, cette fois par un Joffrey Michel plus à l'aise dans le rôle d'arrière qui lui donne plus de temps pour se lancer, nous faisait enrager, mais ce n'était que partie remise. Luke Narraway nous donnait une superbe interprétation de l'Homme qui aimait les passes, avec une merveille de remise sur un Sione Piukala qui n'avait plus qu'à aller chercher la récompense de son très bon match... 20-6, 30 mn à jouer, le scénario à 5 points semblait écrit. Mais le propre de la nouvelle vague n'était-il pas de refuser les récits trop linéaires et attendus (ce à quoi l'USAP colle plutôt bien, reconnaissons-le...) ? Bien sûr, la réaction des Grenoblois pouvait se prévoir, mais la première attaque des Isérois butait sur notre défense, et notre mêlée, un peu chahutée en fin de premier acte, commençait à prendre le dessus... Et pourtant, c'est à ce moment que le FCG trouvait la faille, par le bombardement aérien : il serait excessif d'y voir un remake d'Hiroshima mon amour, mais force était de constater l'efficacité du dispositif : un premier coup de pied récupéré par Waqaseduadua envoyait Jahouer sous les perches. On connaît la chanson, se disait-on, l'USAP joue à se faire peur, va remettre la marche avant comme contre Paris, et on sera quitte pour un bonus offensif laissé en route. Hélas, on se leurrait, le mal était plus profond, et suite à une série d'offensives tranchantes, sur un nouveau jeu au pied, Coetzee profitait de l'indécision d'un Cazenave aussi dans la lune qu'Antoine Doinel pour jouer un bien vilain tour à ses anciens collègues. Et même si Valentin Courrent manquait de précision au moment d'égaliser, la dynamique du match nous faisait craindre un basculement dans ce genre si peu nouvelle vague qu'est le film catastrophe... Fort heureusement, Florian Cazenave n'est pas qu'un enfant sauvage, et une belle initiative de sa part nous remettait dans le camp adverse, avant qu'un genou ami ne le renvoie dans les étoiles de la nuit américaine... Entre temps, Nicolas Laharrague était revenu sur le terrain, accueilli par des applaudissements qui, s'ils n'étaient pas signes d'un amour à mort, changeaient des imbéciles sifflets adressés à Jérôme Porical. Mais le match devenait de plus en plus stressant, et on se disait de plus en plus vivement dimanche, au moment où arrivait le coup de Trafalgar, sous la forme d'une balle de match pour Grenoble. Notre acien ouvreur tournait autour de la balle, mais Blair Stewart s'arrogeait le rôle du jeune premier, fort heureusement sans réussite (et le vieil habitué des scenarii usapistes restera à jamais totalement convaincu que si Nicolas avait pris le but, il l'aurait passé sans coup férir...). L'USAP parvenait à remettre la main sur le ballon, et se permettait même une action de jeu incompréhensible alors que la sirène du Mississippi avait déjà retenti dans le stade, fort heureusement sans conséquence fâcheuse...

Quand le clap de fin retentit sous la forme du coup de sifflet final, un énorme ouf parcourut le stade, Perpignan, le café Six, toute la galaxie USAP en somme. Avec un scénario assez improbable, beaucoup de stress et de tension, mais au bout du compte quatre points capitaux, qui nous font faire un grand pas vers la 7e place et peuvent nous faire rêver plus haut à cette 6e place à laquelle on n'osait plus croire depuis des semaines. Bien sûr, tout cela manque de maîtrise, bien sûr, l'équipe a paru à bout de souffle, avec des manques de lucidité dans la gestion de fin de match qui auraient fait passer Pierrot le Fou pour un froid calculateur prévisible. Il est évident que ce groupe a besoin de souffler, tant la remontée dans laquelle il est engagé ne permet aucun relâchement, et ce avec des équipes devant changer sans arrêt d'organisation et de composition. Fort heureusement, une semaine de repos se profile pour nos joueurs, elle ne sera pas de trop pour recharger les batteries, ne serait-ce que psychologiquement, tant la prochaine étape semble rude, avec le Metro Racing, la seule équipe à cavaler encore plus vite que l'USAP en 2013, et dont la densité physique impressionne chaque semaine. Match fondamental, pour lequel Els de P@ris est puissamment mobilisé, mais est-ce seulement là que va se jouer le film de notre saison en Top 14 ? Par un de ces rebondissements qui correspondent plus au grand film d'aventure hollywoodien qu'à une production d'art et d'essai, ne sera-ce pas lors de la dernière journée, du côté de Montpellier, que se jouera notre destin, avec deux clubs qui, s'ils ne partagent pas l'amitié de Jules et Jim, se déchirent cependant autour du même but et de la même star, et pourraient se livrer à un terrible duel pour la survie dans ce championnat ? On en est bien loin, mais en gagnant hier, l'USAP est parvenue à garder ce scénario possible. Et même si ce genre de scénario aurait paru bien simpliste à un François Truffaut ou à un Jean-Luc Godard, il ravirait les supporters que nous sommes, et une issue heureuse serait vue comme une véritable Providence !
 

cecilmart1

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J'adore ces chroniques ! Je revis le match à chaque fois. On compte sur vous pour le match contre le Racing pour soutenir nos petits ! Visca USAP !
 

Carto

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