USAP : "La fin de saison, un enjeu énorme"
Montpellier - USAP ce samedi à 18 h. Faut-il déjà basculer vers la Pro D2 ? Comment motiver les joueurs ? Christian Lanta fixe le cap.
La question méritait d’être posée : à quoi peuvent bien servir les onze matches restant de Top 14 ? Très probablement condamnée à la Pro D2, l’USAP commence son long chemin de croix ce samedi, à Montpellier (18 h). Avant d’imaginer en faire un laboratoire pour la saison prochaine, le directeur sportif Christian Lanta a posé ses exigences : « ce groupe a le devoir de ne rien lâcher ».
Comment aborder cette fin de saison ?
Ce qui extraordinaire, c’est que tout le monde autour de nous est très abattu. Tout le monde a déjà abandonné. Nous, on est meurtris, déçu, blessés de pas y arriver, en colère contre nous. Mais en même temps, on n’a pas abandonné. Personne. Parce que c’est le sport, ce n’est pas la fin du monde et cette équipe-là se construit. La finalité, ce n’est pas quelques batailles. On les a toutes perdues jusqu’à maintenant mais on se doit de ne pas lâcher. À partir du moment où les joueurs ont fait le pacte de continuer ensemble quoi qu’il arrive, la vie de ce groupe continue (la majorité des joueurs en fin de contrat ont prolongé pour trois saisons). Or, cette fin de saison est un fort enjeu.
Ce que l’on vit, c’est exceptionnel dans la dureté
Quel est-il ?
D’abord en espérant avoir enfin quelques victoires. Ensuite l’aventure va continuer l’année prochaine, comme c’est arrivé à des tas de clubs de monter, descendre… Je ne vais pas tous les citer. Parmi eux, certains sont dans les six premiers aujourd’hui. Les choses se construisent mais l’USAP était descendue tellement bas, à tous les niveaux, sportifs, infrastructures, structures, organisation… Ce groupe continue l’aventure et il doit se construire en cette fin de saison, grandir, prendre de l’expérience, s’aguerrir, se faire mal. Il a le devoir, que ce soit le staff ou les joueurs, de ne rien lâcher. C’est un enjeu énorme. S’il lâche sur la fin de saison, ça veut dire que ce qui a été construit les deux saisons d’avant, c’est cassé. La difficulté, il faut l’affronter dignement. Ce qu’on vit, c’est assez exceptionnel dans la dureté, cette répétition de défaites. Le groupe reste quand même solidaire, c’est assez exceptionnel.
Comment motiver des joueurs qui pourraient renoncer ?
Il n’y a pas les coaches d’un côté et les joueurs de l’autre : c’est un ensemble. Les uns sans les autres n’y arriveront pas. Les joueurs sont autonomes mais les entraîneurs sont leurs guides. Pourquoi ça n’explose pas ? Aujourd’hui, malgré les défaites il y a une grande confiance entre staff et joueurs. Les joueurs ont été champions de France avec ces entraîneurs. Ce staff doit en permanence leur donner des ressources et les leaders sont porteurs des valeurs d’un groupe qui sont aussi des éléments motivants. C’est un ensemble qui avance. Sinon, ça aurait explosé depuis longtemps.
Les prochains mois ne sont-ils pas une aubaine pour tester de nouvelles choses ?
On ne pense pas à plus tard. On est fous, idéalistes, ce que vous voulez. Peut-être que gagner quatre matches c’est encore à notre portée. C’est peut-être utopique, mais s’il n’y a pas ses fortes croyances, si on n’a pas foi dans ce que l’on fait, on n’avance jamais. Se dire aujourd’hui « on prépare la saison prochaine », ce serait désastreux pour le groupe.