USAP - La 100e de Mathieu Acebes : "Il a choisi de travailler dur pour les frères"
Ailier, arrière, centre, avec le brassard de capitaine, sous les couleurs du Béarn, du Pays basque ou du pays catalan, à 18 ou à 33 ans, comme coéquipier ou poulain, Lifeimi Mafi, Jérôme Thion, Patrick Arlettaz et Karl Chateau livrent qui est “leur” Mathieu Acebes, le joueur.
Hommage à l’aube de sa 100e avec l’USAP.
De Mathieu Acebes, celui qui endosse cette semaine sa 100e cape sous le maillot de l’USAP depuis la saison 2016-2017, ils vous disent tous la même chose : il incarne le rugby. Ce qu’il est sur un terrain de rugby, il l’est dans un vestiaire de rugby, il l’est dans la vie. Entier. Courageux. Investi. Rugueux. Enthousiaste. Combatif. Généreux. Sans relâche,
« être engagé à 200 %, c’est LA caractéristique de Mathieu. » Contre vents et marées, le fougueux trois-quarts polyvalent ne fait pas les choses à moitié.
« Pas de demi-mesure avec Mathieu »
Biarritz, il y a une quinzaine d’années. Mathieu Acebes, 18 ans, intègre le centre de formation du Biarritz olympique.
« D’entrée, c’est un joueur qui nous a marqués, reconnaît Jérôme Thion, l’ancien deuxième ligne sang et or défendant alors le blason basque.
Dès lors qu’il entrait sur le terrain, il y avait beau avoir une pléiade d’internationaux, il ne se posait pas la question de savoir s’il fallait y aller tranquillement ou pas. Il n’y a pas de demi-mesure avec lui. » Pour l’anecdote,
« il fallait parfois désamorcer certaines tensions car il avait l’habitude de vite démarrer. Ce qui nous faisait marrer. »
Et aujourd’hui à 33 ans, parole d’ancien international et d’actuel consultant pour Canal +,
« Mathieu a eu une carrière admirable. » Car enragé jusqu’au bout des crampons,
« il a eu la route barrée au Biarritz olympique, il est parti à Auch, à la Section paloise et avant encore à Bayonne, il a fait du Seven avec France à VII, et à chaque fois il a été leader, il a été la parole de l’équipe. Désormais, il est un joueur majeur de cette Pro D2 depuis des années. »
« Le choix de travailler dur pour les frères »
« Chez Mathieu, ce qui a tendance à être oublié, c’est que c’est un très très bon joueur, borde, cash, l’entraîneur Patrick Arlettaz.
Il a la capacité à rendre des actions meilleures, à trouver de l’avancée tout le temps, à jouer les coups le plus sobrement et le mieux possible. C’est un régulateur d’attaque et de défense. » Dans l’animation, dans les espaces, sur les ballons hauts, tantôt au poste d’arrière, de centre, d’ailier, sans jamais rechigner d’un match à un autre, lui qui est en pleine possession de ses moyens, débarrassé enfin d'une pubalgie qu'il avait traînée.
« Et juste pour les besoins du club dont il colle à l’identité », salue le troisième ligne Karl Chateau.
« De par sa passion, il est une menace permanente, concède depuis sa Nouvelle-Zélande natale l’ancien centre et capitaine de l’USAP, Lifeimi Mafi.
Chez nous, nous avons un dicton qui dit “Fatigué est un choix.” Mathieu ne choisit jamais d’être fatigué. Il choisit toujours de travailler dur pour ses frères. » « Il peut être détesté par ses adversaires, souligne Jérôme Thion, qui est l’un de ses confidents réguliers.
Mais c’est une perle. » Et un diamant brut qui a été travaillé au point d’endosser le brassard de capitaine de l’USAP, il y a moins de deux ans.
« Persuader que l’on est de bons joueurs »
« C’est un capitaine d’exemple qui aimerait que chaque joueur ait le même niveau d’engagement qu’il met lui, confie Karl Chateau.
Il arrive à emmener les autres dans son sillage. » Et a su rendre sage sa rage :
« Tout en conservant son exemplarité, il a évolué sur la gestion des matches, le lien avec les arbitres. Dans ses discours, on l’écoute encore plus. » Et a fait passer des messages :
« Il croit en cette équipe, autant qu’il croit en lui, et en la capacité de tous à réussir. Il a transmis ce truc individuellement et collectivement de nous persuader que l’on est de bons joueurs. » « Il a une façon de se connecter à chacun en donnant de son temps, que l’on soit un jeune ou un ancien joueur. C’est ce qui le rend très spécial, dévoile l’ancien Munsterman Lifeimi Mafi.
Il se soucie de tout le monde, accorde toujours un sourire à chacun. »
« Tous les matins, il se dit chanceux de faire ce métier »
« Il est monté sur piles Duracell, il a de l’énergie pour lui et pour les autres », plaisante d’un autre côté Patrick Arlettaz qui laisse Mathieu Acebes mais aussi le deuxième ligne Piula Fa’asalele prendre les devants dans le groupe sang et or. Il poursuit :
« Le mot fatalité n’existe pas pour Mathieu. Il pense tout le temps qu’avec du travail, de l’énergie et de la volonté, on arrivera à s’en sortir. Il se lève tous les matins en se disant qu’il est très chanceux de faire ce métier-là, dans un sport qu’il aime, avec des mecs qu’il aime. C’est rare. C’est ce genre de mec qui est jaloux de rien, ni de personne, parce qu’il est ravi de la vie qu’il a. » Restera-t-il un leader incontestable dans les temps à venir pour le coach catalan ?
« Sans aucun doute. » « C’est une personne exceptionnelle », complète avec une tendresse non feinte Jérôme Thion. Quand l’inoubliable leader des champions de 2018, Lifeimi Mafi, croit dur comme fer
« que Mathieu est capable j’en suis sûr de faire cent autres matches encore. »
Découvrez l'intégralité du dossier accordé à Mathieu Acebes pour son centième match sous les couleurs de l'USAP dans l'édition papier catalane en kiosque ce mercredi 21 avril 2021.
