Réduite à 14, l'USAP est allée chercher dans ses ressources pour vaincre Soyaux-Angoulême (17-31). À ce stade de la saison, est-ce un moment capital pour le collectif ?
Les joueurs de l'USAP ont fait corps à Soyaux-Angoulême : "Une victoire à 14 ça révèle l’état d’esprit d’un groupe. Sauf qu’il faut le faire, aller le chercher. C’est ce qu’ils ont fait", souligne leur entraîneur Patrick Arlettaz. Étouffé les ardeurs et refréné les exigences du public et des médias locaux exigeants et pointilleux après les dernières sorties des sang et or où ni leur rythme ni technicité ne parvenaient à être imposées, "Le contrat est plus que rempli car il y avait beaucoup de pression sur ce match-là, sincèrement."
Se sont mis du baume au cœur en accédant à nouveau à la première place du classement de Pro D2. Et ont retrouvé pour ainsi dire des physiques de jeunes premiers après avoir semblé harassés : "On a fait un gros travail physique il y a trois semaines et là ils sont en train de le digérer. Les préparateurs physiques avaient raison. Leur travail nous sera bénéfique. De tout de manière, on le savait mais il a été handicapant que sur deux matches."
Pour livrer le match référence de cette saison 2020-2021 en Pro D2 ?
Ils attendaient qu'on les challenge sur l'état d'esprit du groupe
14, l'homme fort. L'expression sied à l'USAP. Malgré cette infériorité numérique subie pendant 55 minutes après un carton rouge donné au talonneur Charles Géli, les Catalans "ont montré l'envie qu’ils avaient de réussir et de faire des performances. Et ils l’ont fait avec leur ADN, avec le jeu qui est le nôtre." Certainement transcendés par le discours d'un coach à l'heure des citrons : "Je voyais bien dans leurs yeux qu’ils attendaient qu’on les challenge sur l’état d’esprit du groupe. Et ils ont répondu présent car on ne peut pas tricher dans ces moments-là. C’est pas possible." Car en face, l'ailier Iban Etcheverry (aligné à la dernière minute avant le coup d'envoi du match !) venait de marquer un essai à la 40e : "En seconde mi-temps, on savait que l’on avait le vent dans notre sens, on ne s’est pas inquiété, c’est ce qui est bien. On a eu un bon esprit, on n’a rien lâché. À 10 minutes de la fin, on sentait un groupe confiant et serein", révèle le deuxième ligne Alban Roussel.
Lui qui a fait partie des joueurs décisifs lors du turn over : "A 14, forcément nos coéquipiers courraient plus. Nous aussi les remplaçants on est obligé de plus courir pour plus compenser. Ça fait du bien d’apporter tout ça à l’équipe." "Le supplément d’âme, il existe", signe le troisième ligne Pierre Reynaud. Même si certains leaders de vestiaires n'ont pu répondre à l'appel en raison de blessures (Tom Ecochard, Damien Chouly, Karl Chateau, Alan Brazo...)
Par projection et quand les coups durs reviendront, les sang et or se remémoreront Chanzy.
Laura Causanillas