USAP : Chou blanc, grise mine, idées noires
D’abord la colère, puis l’impuissance et enfin l’incompréhension. Vendredi soir, quelques minutes après l’échec face au Connacht (21-36), l’arrière Julien Farnoux laisse parler ses tripes. « Individuellement, on sait les erreurs qu’on fait. Mais pourquoi on les fait ? Pourquoi il y a tant de choses qui se succèdent comme ça et qui font qu’on file le match encore ? »
Autant de questions qui, depuis quatre mois et quinze matches sans victoire maintenant, restent sans réponse. Voici bien longtemps que même le bouillant Patrick Arlettaz ne hausse plus la voix en conférence de presse d’après-match. Il avait réservé son courroux pour les vestiaires : « ça a crié un peu à la mi-temps. »
On pouvait être fier par moments et catastrophé à d’autres
La réaction a eu lieu 25 minutes durant, preuve que la parole des coaches a du poids. Mais sur un geste, un seul (rouge de Cocagi), tout est retombé. « C’est un travail qu’ils ont aussi à faire eux, pour être toujours au niveau », responsabilise Arlettaz. Si la défaillance au pied de Jackson et le coup de sang du centre fidjien ont focalisé les critiques, un cumul de petites erreurs est le coupable le plus sûr, notamment en défense, tant dans le replacement qu’au placage.
« Vu du bord, c’était invraisemblable comme on pouvait être fier par moments et catastrophé à d’autres, grince Arlettaz. Il ne peut pas y avoir un différentiel aussi grand quand on fait un sport de haut niveau. »
On passe pas deux jours sans qu’on prenne un coup de poing dans la gueule
À défaut d’un intérêt sportif, la réception du Connacht portait une réelle valeur symbolique. Après toutes les prolongations de contrat de lundi et, cerise sur le gâteau, celle d’Enzo Forletta en forme de sacrifice, un brin d’enthousiasme avait soufflé. Mais l’USAP est vite retombée dans ses travers.
Dans les cordes, Arlettaz file la métaphore pugilistique. « Depuis le début de l’année, on passe pas deux jours sans qu’on prenne un coup de poing dans la gueule. On doit le mériter. Donc il faut monter la garde, baisser la tête et attendre que ça passe. Mais c’est vrai que ça se fait attendre. »
Fin de la parenthèse européenne. « J’aimerais arriver le lundi et avoir le sourire », implore presque Farnoux. Vœu pieux jusqu’à présent.
P. C.