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USAP : "A huis clos, Aimé-Giral est très froid" selon Lucas Velarte - Lindependant.fr

USAP : "A huis clos, Aimé-Giral est très froid" selon Lucas Velarte
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    Sans public, le talonneur Lucas Velarte se sent plus seul lors des lancers en touche. Michel Clementz
Pro D2, Coronavirus, USAP
Publié le 19/04/2021 à 18:23 , mis à jour à 18:30
En cette période de crise sanitaire de la Covid-19 où les stades sont fermés au public et les matches se déroulent à huis clos, que donne un Aimé-Giral qui sonne creux ? Sans l'appui du public, le 16e homme, peut-on réellement parler de matches à domicile et à l'extérieur ? Autant de questions auxquelles le talonneur Lucas Velarte (en convalescence actuellement pour une blessure au genou) a accepté de répondre tandis que jeudi 22 avril face à Nevers (coup d'envoi à 20 h 50), l'USAP sera toujours privée de son public.

Lucas Velarte, avant cette crise sanitaire de la Covid-19, saviez-vous à quoi ressemblait un match à huis clos ?


J’avais entendu parler de huis clos imposé dans des stades à la suite de problèmes de comportement de supporters mais je n’avais jamais vécu ça. Malheureusement, maintenant oui.

Lorsque l’on apprend que l’on ne va plus jouer devant du public, que se passe-t-il dans la tête ?

La première fois, on a l’impression de faire une séance d’entraînement dirigée contre une équipe. Quand on commence à jouer et à se frotter aux adversaires, on réalise vite que ce n’est pas le cas ! Surtout compte tenu des contacts. Puis, tout est très vide, on a aucun soutien, aucune aide. C’est compliqué.



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Sans public, le talonneur Lucas Velarte se sent plus seul lors des lancers en touche. Michel Clementz


Prépare-t-on différemment un match à huis clos que ce soit à domicile ou à l’extérieur ?

Non pas du tout ! Moi, je ne suis pas pour cette sensation de se dire "On va à l’extérieur, on n’est pas censé gagner." Ce n’est pas du tout mon optique. Il faut se sentir fort quoi qu’il arrive. Il ne faut pas avoir cette sensation d’aller à l’extérieur, de jouer à la maison. On joue un match point. Il faut se le dire à tous les matches. Et rien à voir avec le huis clos. C’est de manière générale ça ! De toute façon, pour moi, quand on part à l’extérieur et que des supporters gueulent contre nous, ça me motive plus qu’autre chose.

Dans cette configuration, peut-on même parler de match à l’extérieur ?

J’ai l’impression que c’est comme un match en phases finales lorsque l’on est jeunes en Crabos ou en Cadets. Il y a peu de supporters, à droite et à gauche. Pas vraiment de soutiens. Et pas une équipe qui est favorisée par rapport à l’autre.

Les compteurs sont-ils mis à zéro lors d’une rencontre sans public ?

On voit que oui en Top 14 et en Pro D2, il y a beaucoup plus de matches gagnés à l’extérieur. Obligatoirement, on dirait que seul le huis clos fait ça. Car il n’y a pas ce supplément d’âme, le 16e homme comme on dit et que l'on aimerait avoir à nos côtés, ça c’est vrai. Après bon nous, on se déplace bien depuis le début de l’année (30-7 à Mont-de-Marsan, 31-17 à Soyaux-Angoulême, 35-28 à Oyonnax, 28-20 à Grenoble, 27-27 à Aurillac, 19-14 à Béziers). Pour les équipes qui reçoivent, c’est moins facile que s’il y avait les supporters, surtout chez nous.



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Sans public, le talonneur Lucas Velarte se sent plus seul lors des lancers en touche. Michel Clementz


Le stade Aimé-Giral vide, ça donne quoi ?

C’est très triste, c’est très froid. Alors qu’avec tout le bruit, tous les supporters qui nous poussent, ça le rend chaud. Quand on arrive, personne ne vient nous encourager comme d’habitude. Personne nous interpelle par notre prénom alors que ça fait toujours plaisir. Mais on reçoit beaucoup de messages, les supporters restent proches de nous. Ils se rapprochent de nous avant et après les matches comme ils peuvent. Ils essaient aussi de communiquer via le club, et plus qu’avant parfois sur les réseaux sociaux. C’est peut-être aussi parce que je suis plus dans le groupe qu’avant, je n’ai fait que six matches l’an dernier.
Et les SELFANS® (les silhouettes de supporters dans les travées d'Aimé-Giral, NDLR), je trouve ça exceptionnel. Au final, quand on est dans un match, les cris on les entend, mais de loin. Le plus important c’est de se sentir soutenu. Et là, en voyant des pancartes avec des gens qui ont pris des photos d’eux, c’est génial. On les a derrière nous.

À votre poste de talonneur spécifiquement, quand le public ne pousse pas, c’est différent ?

Complètement ! Quand je vais lancer, personne ne me soutient. Personne ne me dit « Allez Lucas ! » On se sent moins soutenu. On se sent plus seul.

Et inversement, est-ce qu’il n’y a pas moins de pression ?

Un petit peu moins oui je pense. Bon après moi je l’ai encore beaucoup car je suis un jeune joueur.



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Sans public, le talonneur Lucas Velarte se sent plus seul lors des lancers en touche. Michel Clementz


Depuis le terrain, qu’est-ce que l’on entend comme "nouveau" bruit ?

La communication des joueurs. Les impacts aussi. Donc là, on doit se concentrer encore plus. On perçoit qui donne les consignes. Nous, en tant que jeunes joueurs, on en a besoin. De se parler, de se connecter en attaque, en défense. Les cadres nous aident beaucoup plus.

Que l’adversaire entende mieux les combinaisons, ça joue en votre défaveur ?

Si un joueur dit des mots significatifs comme « dos » et qu’il se prépare à agir, on comprend. Si on demande un ballon à l’aile, le mec d’en face va se décaler exprès. Sur des coups comme ça, c'est sûr. Mais sinon, non, pas spécialement.

Propos recueillis par Laura Causanillas
 
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