Mr Paul
USAPiste balbutiant
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- 31 Octobre 2025
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Peuple de l'USAP
Il faudra désormais s'y faire. Le peuple de l'USAP est tombé. Pire qu'une dégradation, une dégringolade. Fini le rêve des faîtes de l'élite, à nous l'humiliation des bas-quartiers de l'Ovalie! Le peuple de l'USAP, celui auquel les sémioticiens de la touche et les nationalistes du drop cartographiaient la plus secrète et inaltérable des identités, le voilà à terre, même plus à genoux puisque prier ne sert plus à rien. Le peuple de l'USAP est souffrant. Il avance penaud, honteux, hoqueteux ... Il n'y a guère, ce fut le paradis, et puis... depuis combien d'heures à peine?.. la tombée aux enfers. Là où nous gémissions. A qui la faute? Au mauvais berger ou aux trop dociles moutons? Aux mauvais payeurs? Quel entraîneur, depuis peu en cure analytique, l'avouera? Irons-nous jusqu'à la Présidence pour interpeller et prendre par l'oreille comme bouc-émissaire? Mais que sont dirigeants devenus? Le peuple de l'USAP, tout à ses tourments de perdants, tous à ses drapeaux aux hampes brisées, tous à ses instincts convulsés par l'affront de l'exclusion, boudera-t-il -le verbe du reproche haut- la pelouse d'Aimé Giral, passé du vert au noir, en videra-t-il les tribunes et, en représailles, épargnera-t-il au quartier ses bruyantes saillies émotionnelles. Le peuple de l'USAP est en bas. Il faudra désormais s'y faire... Résister à l'abus de déliquescence... Essuyer des commentaires au vitriol des Cassandres de première et d'ultime heure (ça fait du monde!)... Rechercher les propos plus rares mais plus doux et fortifiants de celles (oui, elles pleurent également, et si naturellement) et ceux qui savent. Parce qu'ils et elles ont plus de lettres que celles qu'ils et elles arborent sur leurs T-shirts. Ils et elles savent-ils l'ont appris à pied, en voiture, en train ou en avion, sacrés supporters!- qu'il faut avoir foi en ses joueurs. En "nos petits" (comme ils et elles désignent parfois leurs héros en crampons). Oui, c'est ça, pour remonter la pente quel qu'en soit le taux de raideur. Oui c'est ça, il leur (nous) faut retrouver une nouvelle énergie. Le calice, combien de temps nous faudra-t-il pour le boire jusqu'à la lie? Qui leur dira (à ceux qui -oui les seuls- mouillent leurs maillots, qu'il pleuve, brûle ou vente sur stade) que l'histoire du Rugby -n'est jamais rubis sur ongle- est à l'image de l'histoire tout court, la Grande. Si cette dernière compte des Waterloo, des exclusions et des relégations (combien d'exemples en souhaitez-vous?), elle compte aussi des Austerlitz. Si j'utilise la torche napoléonienne c'est pour nous aider à mieux percevoir dans l'obscurité qui vient de nous tomber sur les épaule. Austerlitz, est à la fois, gens d'ici et d'ailleurs et toujours nos gladiateurs, une aube nouvelle qui se lève et... cette étoile qui prend déjà place là-haut, y déploie sa banderole et nous appelle "rejoins-moi". Le peuple de l'USAP est malade, des pieds à la tête, mais le cher infortuné, à devoir se refaire qu'il se méfie des trentaines de rois thaumaturges qui ne vont pas tarder à se rapprocher, grimés ou pas, de son chevet au thermomètre alarmant, tous voudront lui administrer des potions des temps de Molière ou des génériques d'aujourd'hui. Ressaisi-toi peuple de l'USAP, beugle une voix-off qui, par la fenêtre grande ouverte, entre dans la chambre du peuple allongé sur son lit. Ne compte que sur toi. Redresse-toi et joue bien, mieux et plus. Attaque, contre-attaque... Passe et repasse...Serre et desserre...Mais si, entre en mêlée, fonce et défonce... saute, esquive, file droit, change de pied... Gare aux gnons et aux chandelles et sprinte plus vite -sur ce côté gauche, l'espace est libre-que ton adversaire... Devient l'unique patron du ballon qui vole, plonge et donne...Gaffe aux coups de sifflets et aux autres. Des corps se poursuivent, se percutent, s'envoient à terre...La mauvaise foulée, la passe malheureuse, le trop faible coup de pied. La poisse, quoi! Combien de minutes, encore, à jouer? Le peuple de l'USAP y croit dur comme fer, celui du Canigou, dont on faisait naguère les meilleurs épées. Il n'y a pas longtemps, dans ce millénaire. L'espoir pousse et refleurit. Le genêt d'or nouveau serait-il déjà arrivé? C'est sûr, le tumulte le montre, ce dernier essai signe notre victoire. Et le peuple de l'USAP de s'époumoner à crier de nouvelles fois "On a gagné". Demain est déjà là, avec du jaune et de l'orangé sur le front et les joues. "Petits", il n'y a pas d'inaccessible étoile. Le peuple de l'USAP s'en souvient, il y a déjà goûté et comme c'était bon!. En ces instants, il panse les fractures et une kyrielle de petits bobos psychologiques causés par l'insupportable, l'injuste, la "criminelle" dégringolade. Mais ce peuple de l'USAP tiendra bon et remontera si dirigeants, journalistes et supporters nous lui servons la bonne mesure d'ouillade magique et lui signalons (oui, la signalétique de nos jours ç'est primordial) de quel côté sont plantés les buts des adversaires. Et lentement, mais inexorablement, les larmes séchèrent. On repasse les maillots, tout neufs. Des voiliers d'un nouveau monde d'espoir trottent sur l'onde méditerranéenne entre Le Barcarès et Cerbère.
Le Lièvre, dit également La Flèche, mordu des gazons.
#Met Barran
