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Top 14 - USAP : Siua Halanukonuka, à droite toute
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Le Tongien Siua Halanukonuka fait partie des tauliers du paquet d'avants catalan. Michel Clementz - L'Indépendant
Rugby à XV,
USAP,
Top 14,
Perpignan
Publié le 04/10/2022 à 20:58
Siua Halanukonuka, le droitier de l'USAP, est en grande forme. À ce poste si important, clé de voûte de la mêlée, le Tongien fait parler son expérience et sa science du jeu. Il va falloir qu'il reste sur cette dynamique car, derrière lui, c'est un peu le grand vide.
Lors du stage de Falgos, pour lancer la saison de l'USAP, la silhouette de Siua Halanukonuka (1,86 m, 122 kg), le pilier droit international tongien (13 sélections depuis 2014), était apparue sacrément affinée. "Hala" se présentait à la reprise de l'entraînement délesté d'une bonne dizaine de kilos. Une bonne surprise, confirmée lors des premiers entraînements et qui méritait confirmation sur le terrain. Une mi-temps en amical contre le Racing 92 et quatre matches de Top 14 plus tard, le Tongien de 36 ans est dans une forme resplendissante. Titulaire en pilier droit, il est la clé de voûte de la mêlée catalane. Quand on connaît l'importance du droitier en mêlée... Didier Sanchez, qui fut longtemps le référent des joueurs de première ligne de Perpignan, était à Aimé-Giral samedi, à l'invitation de Gaby Velarte, père de Lucas. Et ce qu'il a vu de la performance du Tongien l'a séduit. "Il est drôlement solide, reconnaît-il, admiratif.
Et l'âge (36 ans, NDLR)
ne joue pas. Ce qui importe, c'est ce que tu fais et réalise sur le terrain. Ses prestations en ce début de championnat sont tout simplement énormes !"
Derrière lui, c'est un peu le désert
La performance d'Halanukonuka n'est pas étrangère à la bonne tenue de la mêlée de l'USAP en ce début de saison. "Le rôle du droitier est essentiel, explique Didier Sanchez. Il a le mauvais rôle car il doit encaisser la pression du gaucher adverse sur son épaule droite, et celle du talonneur d'en face sur son épaule gauche. Si le droitier est en difficulté, c'est la mêlée qui devient bancale. Et dans la poussée, son rôle est de sortir le gaucher de la mêlée. Pas en poussant de travers, c'est interdit. Mais avec la tête et le haut du corps..." On vous laisse imaginer la puissance que doit avoir un bon droitier pour imposer cette puissance. Lorsqu'il prend le dessus, son talonneur est plus à son aise, et le pilier gauche soulagé.
"Le droitier, poursuit Didier Sanchez, est la poutre maîtresse, celle qui stabilise l'édifice dans un premier temps, avant de tenter de disloquer l'adversaire dans un second temps." La mêlée dominante oblige la troisième ligne adverse à s'arc-bouter pour ne pas subir, et le numéro 9 doit jouer en reculant. Où débute l'avantage d'une mêlée démarrent les ennuis pour celle d'en face, sous pression.
Jacques Fouroux, lorsqu'il était à la tête de l'équipe de France et composait son quinze de départ, disait ceci :
"Vous mettez qui vous voulez en mêlée, moi je mets "Garuche" à droite..." Jean-Pierre Garuet était le droitier de la première ligne tricolore, un roc difficile à bouger. Indéboulonnable aux yeux de son entraîneur. Halanukonuka est le "Garuche" de l'USAP en ce début de Top 14. Il joue 54 minutes en moyenne par match et dans une forme resplendissante. On le voit dans le jeu courant, comme sur cette action qui amena l'essai de Taumoepeau contre Castres. Seul petit hic, derrière le Tongien, c'est un peu le désert. Ma'afu Fia, son compatriote, est rentré de La Rochelle touché aux côtes. "Il en a encore pour 2-3 semaines de repos, annonce Perry Freshwater, l'entraîneur des avants perpignanais, ancien pilier gauche de l'USAP.
Quand on joue pilier et que l'on souffre des côtes, il n'y a rien à faire d'autre que d'attendre que la douleur disparaisse. Heureusement Siua est en forme et ça change tout. Il est le "papa" d'Akato (Fakatika)
, qui est Wallisien. Ils arrivent à communiquer en tongien. Et puis il bosse. Il est en forme. On doit le gérer. "
Fia, lui aussi international tongien (12 sélections) était une bonne alternative, mais il faudra faire sans lui pour le moment. Arthur Joly, décevant, évolue un cran en dessous, ce qui commence à agacer le public catalan, qui l'a sifflé lors de son entrée sur le terrain face aux Castrais. Akato Fakatika, le droitier des Espoirs était prometteur, mais le staff de l'USAP l'a fait travailler à gauche pour pallier à la blessure de Giorgi Tetrashvili. Quant au Géorgien Vakhtang Jintcharadze, il n'est pas dans la rotation. Tant qu'Halanukonuka tient la forme, la mêlée de l'USAP restera compétitive. Mais gare au retour de bâton.
Gilles Navarro
