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Top 14 / USAP-Montpellier : "Enzo gagnera s'il a des Nike aux pieds" - Lindependant.fr

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cazac

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Top 14 / USAP-Montpellier : "Enzo gagnera s'il a des Nike aux pieds"
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    Mathieu Acebes et Enzo Forletta, anciens coéquipiers avec le maillot de l’USAP entre 2016 et 2020, se retrouvent samedi à Aimé-Giral. Maxppp
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    Mathieu Acebes et Enzo Forletta, anciens coéquipiers avec le maillot de l’USAP entre 2016 et 2020, se retrouvent samedi à Aimé-Giral. Maxppp
Rugby à XV, USAP, Top 14
Publié le 31/03/2022 à 21:28
Deux potes vont se retrouver sur le terrain ce samedi 2 avril pour le derby Perpignan-Montpellier (17 heures) : Mathieu Acebes (34 ans), trois-quarts et capitaine de l'USAP, d'un côté, et Enzo Forletta (28 ans), pilier du MHR, de l'autre. Ces deux-là ont joué quatre ans ensemble sous le maillot catalan (2016-2020) tissant des liens d'amitié fort. Rencontre avec deux joueurs qui ont imposé leur personnalité dans leur vestiaire respectif.

Il faut imaginer la scène. Le rendez-vous est calé en visio pour 15 h 30. Mathieu Acebes, propre sur lui, "stylé" même, casquette vissée sur la tête, répond dans sa voiture. "Attends je me gare". La sécurité avant tout. Trente secondes plus tard, Enzo Forletta apparaît sur l'écran. "Oh biondo, que fas ?" (Oh le blond, qu'est-ce que tu fais ?) lui lance Acebes, mort de rire. "Je profite du soleil sur ma terrasse tranquille", répond "Forlett'", le torse saillant et les poils apparents. "T'es aussi rouge que la chemise journaliste, mets de la crème !". L'entretien commence dans la bonne humeur. Et ce, jusqu'à ce que l'appel se termine.

Comment définiriez-vous la personnalité de l'autre ?

Enzo Forletta : oh put*** il y a tellement à dire… Déjà, sa générosité. Il est fédérateur. C’est quelqu’un qui va toujours faire en sorte que les gens soient bien autour de lui. Le bien-être de son entourage l’importe. Et dans un groupe, c’est précieux.

Mathieu Acebes : la première des choses qui me vient à l’esprit, c’est attachant. Il est différent. Il est important dans un groupe par son charisme naturel, sa prestance et cette bonne humeur qui me manque aujourd’hui. Par contre, Enzo, et je suis un peu pareil, il ne faut pas le décevoir. Il te donne beaucoup mais il peut te reprendre beaucoup. C’est ça que j’aime, c’est qu’il est droit.

Que diriez-vous sur sa carrière ?

E. F. : il se fait passer pour un vieux briscard. D’où son surnom "La braise". Parce qu’il est chaud sur le terrain. Après, ça fait partie de son jeu. Tous les gens croient que c’est le trois-quarts chaud, prêt à chambrer constamment. Alors que si on le regarde, il joue beaucoup au ballon, il sait faire jouer autour de lui et a des appuis.

M. A. : c’est le pilier gauche moderne par excellence. C’est quelqu’un qui est aussi capable de jouer les coups que d’assurer les bases du rugby, notamment la mêlée et le combat. Il ne va pas calculer ses efforts. Il peut enchaîner les tâches. C’est ce qui a fait qu’il a pu être international et jouer au plus haut niveau.

Comment préparez-vous un match ?

E. F. : lui, tous les matches, c’est la porte de prison dès le matin à 11h alors qu’on joue à 21h. Au repas, on ne rigole pas. Moi aussi je n’aime pas parler, mais à partir de 18h, après le discours du coach.

M. A. : j’apprécie chez Enzo la notion de respect. Du maillot, des anciens, de l’entité. Moi, j’ai toujours eu cette valeur forte parce que j’ai été éduqué comme ça. Ce truc de "rester à sa place", je trouve que ça se perd un peu. Et c’est vrai que moi, je ne me sens pas bien, pas à ma place, si je rigole le jour d’un match. Mais ça ne tient qu’à moi. Je respecte la façon d’être des autres. Mais quand je juge qu’elle est un peu trop extravertie, je recadre un peu.

Qui gagne en un-contre-un ?

E. F. : petit ou grand espace ? Grand espace, je gagne c’est sûr. Je lui mets un petit tchik-tchak, il ne comprendra pas.

M. A. : je vais te dire la vérité. Enzo gagnera s’il a des Nike au pied. S’il a des Adidas, il n’avancera pas.

Comment ça ?

E. F. : ah... Disons que c’est important d’avoir le style sur un terrain.

M. A. : en fait, Enzo est dégoûté parce que Nike ne fait pas des beaux crampons pour les piliers. Du coup, il joue avec des Adidas, on dirait des bottes. Et s'il ne trouve pas le modèle blanc, il les peint.

E. F. : après, il dit ça mais tous les deux on aime bien être un peu stylé sur le terrain, bien habillé tu vois. Lui, il a trop de chance. Il joue derrière donc il peut mettre ce qu’il veut.

M. A. : lui peut se targuer d’avoir des cheveux. Moi je n’en ai plus mais j’ai les yeux bleus. Lui, il a des yeux moyennasses (rires).

Et à l’apéro, qui gagne ?

M. A. : ah, là, il n’y a pas match. Forlett’, c’est un pilier. C’est costaud. Ça ne bouge pas. Tu peux le prendre de côté, par-derrière, devant, c’est imbougeable. Moi je bois trois verres, je suis dans le dur.

E. F. : (Il acquiesce avec fierté) Je suis content de te le dire.

Sur un coup de pied, il me tamponne sans ballon et me dit : "Dégage, gros porc !"

Est-ce que ça va chambrer un peu durant le match ?

M. A. : non, moi non.

E. F. : arf, je ne suis pas trop comme ça.

M. A. : je lui dirai juste que sa coupe de cheveux est infâme. Mais plus sérieusement, Enzo, je l’aime. Certains disent qu’il n’y a pas d’amis sur le terrain. Mais, si un peu. Je parlais tout à l’heure de respect et je ne ferai plus des choses que j’ai pu faire par le passé. J’arrive sur la fin de ma carrière donc je préfère profiter de ce genre de retrouvailles.

E. F. : ce qu’on ne t’a pas dit, c’est que notre amitié a démarré un jour de Usap-Pau, quand il était Palois. Sur un coup de pied, il me tamponne sans ballon et me dit : "Dégage, gros porc !" (Rires)

M. A. : et je ne suis pas un menteur. Aujourd’hui, il est affûté mais avant c’était vraiment un gros porc ! (Rires)

Est-ce qu’Aimé-Giral a préparé un accueil particulier pour Enzo ?

M. A. : déjà, nous, on est dans l’obligation de points. C’est le principal. Après, je suis vraiment honoré qu’Enzo revienne à Aimé-Giral. Il est parti sur une année Covid et n’a pas eu le départ qu’il méritait après avoir autant donné pour ce club. J’espère que ce match sera un bon moment de sa carrière.

E. F. : si ça se trouve, je ne serai pas retenu dans le groupe hein… Après, oui tu y penses. J’ai toujours été à Perpignan avant Montpellier. Ça m’avait déjà fait bizarre à l’aller. Jouer contre ses potes, c’était étrange. C’était la première fois que je vivais ça.

Vous êtes partis en Italie tous les deux début février. C’était comment ?

M. A. : "Mah, tutto bene !" (Rires)

E. F. : on a mangé des pâtes. On a marché. On a vu de beaux monuments…

M. A. : bon, on ne va pas mentir. On a bu quelques gin tonics quand même !

Des vacances Forletta-Acebes, ça donne quoi ?

E. F. : ah, c’est sympa. Sans prise de tête. Tu sais, des fois, quand des amis partent en vacances, ça part un peu en vrille après trois jours. Là, jamais.

M. A. : moi ça ne m’étonne pas parce que tous les gens qui partent avec moi n’ont jamais de problèmes (rires). Toi, je ne sais pas !

E. F. : ouais, c’est vrai, peut-être.

M. A. : plus sérieusement, je te disais avant qu’Enzo me manquait. Mais c’est vraiment le cas. Un rien nous rend heureux et voilà, "tutto bene" mon "biondo" !

Recueilli par Paul Seindenbinder
 
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