Top 14 - USAP : Brayden Wiliame veut aller plus loin
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Longtemps blessé la saison dernière, Brayden Wiliame a envie d'enchaîner avec l'USAP. L'Indépendant - Nicolas Parent
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Brayden Wiliame, le centre australo-fidjien venu du XIII, a fêté sa première titularisation sous le maillot de l'USAP après une saison de galère. Un nez cassé d'entrée de jeu face à Brive ne l'empêche pas de voir plus loin...
Ça, c'est fait ! Depuis qu'il a signé à l'USAP, Brayden Wiliame attendait ce moment avec gourmandise. Le trois-quarts centre australo-fidjien, revenu à Perpignan après son expérience Super League avec les Dragons Catalans*, n'avait jamais été titularisé en championnat depuis l'été 2021, et son retour en terre catalane. Ce moment très attendu est arrivé face à Brive, le week-end dernier. Associé à Afusipa Taumoepeau, Wiliame a débuté une rencontre de Top 14 sous le maillot de l'USAP. Il en avait déjà démarré une, la saison dernière à Gloucester, en Challenge Cup. Mais cette expérience anglaise était restée sans lendemain. La faute à des douleurs persistantes autour du pubis, qui ont dégénéré en pubalgie. Wiliame n'a pu échapper à l'opération, survenue le 1er mars, pour enrayer ces blessures à répétition. Elles l'ont empêché de montrer l'étendue de ses qualités.
"Je ne pouvais pas m'exprimer, raconte-t-il.
Pourtant, j'ai envie de réussir à XV. C'est le but que je me suis fixé en arrivant à l'USAP. Mais pour gommer la différence entre les deux rugbys, il fallait que je joue... et je ne pouvais pas enchaîner les matches." L'opération réussie, il lui restait à rattraper le temps perdu.
Zéro minute de jouée en Top 14 la saison passée, on imagine aisément la frustration de l'international treiziste fidjien, huit sélections entre 2015 et 2019. Australien de naissance, Brayden est bien Fidjien d'origine, un père originaire de Boitaci, dans les îles Lau, qui a suivi les flux migratoires des îliens du Pacifique, partis chercher une vie meilleure en Australie ou Nouvelle-Zélande. Cette filiation, et les belles aptitudes de l'enfant de Gosford, cinquante kilomètres au sud-ouest de Sydney, lui ont valu de porter le maillot de la
Bati, surnom donné à l'équipe nationale treiziste fidjienne.
"Je dois enchaîner..."
Samedi dernier, à Aimé-Giral, Brayden Wiliame n'avait qu'une idée en tête : prouver qu'il avait eu raison de tenter l'expérience quinziste. Un nez cassé dans les dix premières minutes l'a empêché de savourer pleinement son bonheur. Pour le reste, il s'est senti à son aise en défense, un peu moins en attaque.
"Mais c'est normal, concède-t-il.
Les codes entre les deux rugbys demandent de l'adaptation. Surtout sur les phases offensives. À treize, si tu es pris avec le ballon, ça ne prête à aucune conséquence. À quinze, tu es plaqué et si tu gardes le ballon, au sol par exemple, tu peux te faire pénaliser, et mettre ton équipe en position délicate. Ce n'est qu'en répétant les situations et les séquences que tu peux parvenir à bien saisir les subtilités du rugby à XV."
À l'entraînement, tout se passe bien. David Marty et son staff se disent satisfaits du rendement de Brayden Wiliame, et pensent même qu'il peut devenir la bonne surprise de l'effectif cette saison. Comme une sorte de recrue, puisqu'il n'a pas joué une seule minute en championnat la saison dernière.
"À l'entraînement, ça va, acquiesce Wiliame.
Mais tu n'es jamais à 100 %, dans les contacts, l'engagement ou l'intensité. J'ai juste besoin de jouer davantage pour trouver les bons repères." Il se dit satisfait de ses débuts en Top 14. Confortable en défense, il n'a guère eu l'occasion de briller en attaque. Il faudra encore attendre avant de voir l'Australien mettre sur les fesses la défense adverse, par ses crochets courts et ses appuis de feu comme il le faisait si bien en NRL.
"J'ai encore besoin de me mettre en mode XV, à comprendre le bon positionnement, de mes coéquipiers et aussi de mes adversaires." Pour le reste, il a adoré l'accueil du public d'Aimé-Giral.
"Jamais, je n'avais vécu pareille ambiance en arrivant dans un stade, le passage entre les haies de supporters qui chantent et font du bruit", sourit-il. Il lui tarde de revivre pareille douce folie. Même s'il n'est pas sûr d'enchaîner à La Rochelle, Brayden Wiliame veut voir plus loin que sa première titularisation en Top 14. Elle n'est qu'une étape dans son processus d'intégration. Il s'est installé en famille à Saint-Nazaire. Sa fille aînée, Eva, est scolarisée à Perpignan. Il perfectionne avec elle son français pour mieux comprendre les subtilités. Celles de la langue l'aideront forcément à mieux appréhender celles du terrain.
* Wiliame a joué trois saisons avec la franchise perpignanaise de Super League, de 2017 à 2019. Il a joué 67 matches pour les Dragons et inscrit 35 essais.
CV express
Brayden Wiliame, né le 17 décembre 1992 à Gosford (AUS), 1,88 m, 100 kg.
Clubs :
À XIII : Parramatta Eels (2013), Newcastle Knights (2014), Manly Sea Eagles (2015-16), Dragons Catalans (2017-19), St George Illawarra (2020-21).
À XV : USAP (depuis 2021).
9 sélections avec l'équipe des Fidji XIII (4 essais).
Palmarès :
Vainqueur de la Challenge Cup avec les Dragons Catalans (2018).
Gilles Navarro
