Rugby à XV - Top 14 : le coaching de l'USAP contre Montpellier passé au crible
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Shahn Eru et Victor Moreaux sont entrés à un quart d"heure de la fin de la rencontre. L'Indépendant - Nicolas Parent
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Publié le 26/03/2023 à 21:52 , mis à jour à 21:53
Samedi contre Montpellier (défaite 22-23) l'USAP a baissé de pied en fin de match. Pourtant, ce n'est pas un problème de coaching. Les bons choix ont été faits. Les Catalans sont seulement tombés contre un meilleur banc qu'eux.
Si l’USAP a perdu la rencontre, c’est notamment parce que l’entrée du banc montpelliérain a fait pencher les choses en faveur des champions de France. Et forcément, les changements effectués par le staff catalan, dans ces conditions, ont été moins efficaces. Mais les choix ont été faits en pleine conscience.
1 Des changements un peu plus tardifs
Dans l’emballement d’un début de deuxième mi-temps canon, avec deux essais, David Marty, l’entraîneur en chef et Patrick Arlettaz, le manager, ont fait des changements un peu plus tardifs pour ne pas casser la dynamique. Ce sont les deux piliers, Sacha Lotrian et Arthur Joly qui, logiquement, sont sortis à l’heure de jeu (remplacés par Giorgi Tetrashvili et Ma’afu Fia). Une fraîcheur nécessaire pour tenir tête à des avants montpelliérains remplaçants rentrés plus tôt. Seilala Lam, lui, est resté une petite dizaine de minutes de plus sur le terrain, remplacé à la 67e par le jeune Victor Montgaillard. En l’absence de Mike Tadjer, le jeune espoir a tenu son rang. Il a seulement été pénalisé une fois au sol dans les 22 m montpelliérains pour ne pas avoir libéré assez vite un ballon.
2 Le besoin d’un sauteur
À un quart d’heure de la fin, Genesis Mamea Lemalu, auteur d’un grand match, est sorti. Le staff avait besoin de faire entrer un sauteur. La touche ayant été contrée, il fallait apporter une nouvelle solution pour assurer la conquête, et donc faire rentrer Kelian Galletier en troisième ligne, souverain dans les airs. Pour ça, pas question de sortir Brad Shields, monstrueux en défense, et lui aussi sauteur. Il fallait donc choisir entre Mamea Lemalu et Oviedo. Le second, plus frais, a donc permuté au poste de numéro 8 et apporté son impact, déjà visible tout au long de la rencontre.
3 Rodor remplace un Deghmache touché
Il a cristallisé, dimanche, beaucoup de critiques, mais aussi d’inacceptables insultes sur les réseaux sociaux. Matteo Rodor a replacé Sadek Deghmache, touché à la cheville, à la 65e minute. Si Deghmache est un battant, difficile, à ce poste qui demande beaucoup de présence, de le laisser affaibli sur la pelouse. Surtout, en l’absence de Tom Ecochard, toujours blessé à la cheville (fracture) il ne fallait pas prendre le risque de perdre le demi de mêlée titulaire. Depuis le début de l’année, Matteo Rodor est rentré lors de tous les matches, hormis contre Bayonne. À chaque fois, il avait été propre et sécurisant pour ses coéquipiers, capable de se mettre très vite dans le bon tempo. Samedi, ça a été plus compliqué. En même temps que son équipe s’est mise à reculer, il a trop rendu de ballons au pied, notamment en toute fin de rencontre, privant ainsi les Catalans de munitions.
4 Tuilagi a fait son plus long match
Il a été perforant toute la rencontre. Il passe même pas loin de marquer un essai, en force, en deuxième période, qui aurait été son premier en Top 14 et qui aurait sans doute offert la victoire aux siens. Mais quand il est sorti, à la 66e minute remplacé par Victor Moreaux, Posolo Tuilagi était rincé. Sa débauche d'énergie ahurissante ne lui permet pas, pour le moment, de jouer au même niveau d'intensité pendant toute la rencontre. Et il ne faut pas oublier que ce n'était que le septième match de championnat du jeune deuxième ligne. Son plus long. Jusque-là, jamais il n'avait dépassé la 57e minute. David Marty qui avait deux deuxième ligne sur son banc (Moreaux et Eru) devait le remplacer pour sécuriser sa défense.
Guilhem Richaud