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Rugby à XV / Pro D2 : Deroeux va quitter l'USAP - Lindependant.fr

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C’est désormais officiel : Sylvain Deroeux quittera l’USAP à la fin de la saison. Après cinq années difficiles traversées par la relégation en Pro D2, le directeur général des sang et or s’est échiné à restructurer le club, quitte à laisser une image controversée. À l’image du mystérieux personnage, la nouvelle a filtré en... Lire la suite

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C’est désormais officiel : Sylvain Deroeux quittera l’USAP à la fin de la saison. Après cinq années difficiles traversées par la relégation en Pro D2, le directeur général des sang et or s’est échiné à restructurer le club, quitte à laisser une image controversée.

À l’image du mystérieux personnage, la nouvelle a filtré en toute discrétion : Sylvain Deroeux, le directeur général de l’USAP, va quitter le club à la fin de la saison, en juin prochain. L’intéressé en a informé le conseil d’administration il y a trois semaines, lequel a pris acte de sa décision de prendre du recul pour se consacrer à ses propres affaires (il possède deux salons de thé à Perpignan). Deroeux ne coupe pas tout à fait les ponts non plus avec l’institution sang et or, puisqu’à la demande du président François Rivière, il devrait intégrer ce même conseil d’administration la saison prochaine, en se voyant confier des missions ponctuelles.

Fin d’un mandat de cinq ans, débuté le 7 décembre 2011 sous l’autorité de Paul Goze alors que l’USAP était déjà gravement engagée dans une voie décadente.La chute de l’institution catalane fut brutale : une descente historique en Pro D2, une profonde crise d’identité, un procès en « décatalanisation » auront été les éclats les plus visibles de l’aventure de « SD ». La partie immergée de son action décrit pourtant un travail en profondeur de restructuration du club à tous les niveaux - un poste indispensable à la survie du club -, mais cette révolution se heurtera toujours à l’incarnation du Père Fouettard de ses débuts, un rôle ingrat qui le poursuivra jusqu’au bout.


Moi et surmoi


« Deroeux, c’est Kayser Söze », ironisait avec amertume la génération crépusculaire du titre 2009 (Le Corvec, Alvarez-Kairelis, Tincu, Olibeau...). Dans leur esprit, Docteur « Sly » (son surnom) se devait d’être à leurs côtés. Car « Sly », ex-président du syndicat des joueurs Provale (2006-10), homme engagé aux idées socialisantes et humanistes, avait toujours été l’avocat des joueurs. Mais la fonction fait l’homme. Et Mister Deroeux, devenu un dirigeant annonciateur de mauvaises nouvelles, fut celui qui leur indiqua la porte de sortie. « Je ne peux pas verser dans l’affectif, ma fonction me l’interdit. J’aurais préféré payer des bières aux joueurs, mais ce n’était pas le but. Quand il faut dire à l’un d’entre eux que le club ne souhaite pas le conserver, forcément, t’es pas le mec le plus apprécié », confie-t-il en privé. Pas toujours facile d’étouffer son moi au profit du surmoi... L’exécutif ne fait pas de sentiment et Deroeux, cristallisant sur sa personne les frustrations de la fin d’une époque, fut unanimement accusé par les anciens d’avoir voulu flinguer les champions de France.

La pression des finances exsangues, couplée à un projet de modernisation des hommes et des structures, ne pouvaient qu’aboutir à cet imbroglio. Un sentiment conforté par les mauvais résultats, le départ progressif de tous les historiques du club et cette déclaration à tiroirs de l’intéressé : « Le discours de la catalanité n’est intéressant que s’il apporte un plus. Mais s’il faut que les gens se replient sur eux-mêmes, ne communiquent plus entre eux, ou que ça devienne l’ultime et unique but de l’évolution de notre équipe, je ne suis plus d’accord. On ne peut plus se contenter de dire qu’on va remplir le stade avec des vertus catalanes.(L’indépendant 11 mai 2012)

Restructuration et polémiques


Deroeux évoquait là le jeu stricto sensu de l’USAP, mais la confusion fut telle que le malentendu infiltra les rangs des supporters, et son image de fossoyeur fut actée - à tort - dans l’imaginaire collectif. À l’USAP, rien n’est plus vrai que l’absence de solidarité et la jalousie entre les générations. Comme il est tout aussi vrai que Deroeux travailla d’arrache-pied pour ouvrir les frontières du club à d’autres influences. Louable dans l’intention, complexe dans la réalisation. Surtout, beaucoup moins visible, tapageur et gratifiant qu’un rôle d’homme de terrain. Ainsi, son positionnement fut-il difficilement identifiable.

Bien que le directeur général ait délaissé le sportif dès juin 2012 pour se consacrer quasi exclusivement aux affaires administratives de l’USAP, l’image d’un Deroeux interventionniste dans la marche sportive du club resta. « Je ne suis jamais intervenu sur un choix d’équipe ou de contenu d’entraînement », jure-t-il depuis le début. En revanche, François Rivière lui confia la responsabilité de négocier financièrement les transferts, ce qui contribua au mélange des genres. En août 2013, l’épisode « Els hi fotrem » acheva de convaincre ses détracteurs.

En supprimant la chanson de Jordi Barre créée au début des années 80 pour fêter les essais catalans, Deroeux provoquera la fronde d’une partie du public, déboussolée par la perte d’une chanson plus populaire qu’identitaire. Tout un symbole. Les Catalanistes le prirent pour eux, quand Deroeux jugea cette polémique vaine au regard des contigences sportives et économiques.


Bâton et carotte


Constamment muni de son petit carnet où il consigne tout, l’intransigeant ne déviera jamais de son cap, hermétique aux critiques, convaincu de la nécessité de réorganiser le club de fond en comble. « L’USAP était en retard sur tout. Je suis fier du travail accompli sur le plan administratif, marketing, financier...»

Caution sportive du patron Rivière, souvent coincé entre le marteau et l’enclume, Deroeux vécu comme un drame la relégation en Pro D2. Il proposa alors sa démission à François Rivière, laquelle fut refusée. Deux ans et demi plus tard, l’USAP semble enfin stabilisée autour d’un projet cohérent. Bingo ! Enfin. « Je suis un galérien », confie « Sly » à ses proches, à l’évocation de son parcours à l’USAP. Le silence médiatique qu’il s’est imposé depuis 2014 contribue à lui forger une aura mystérieuse. Usapiste jusqu’au bout des ongles, controversé au sein de la famille sang et or, ce forçat du rugby aura traversé cinq années de crise, au diapason de l’air du temps. Mais après avoir longtemps manié le bâton, « Sly » est peut-être sur le point de manger la carotte, si d’aventure l’USAP retrouvait cette saison sa grandeur passée.
 
Merci l'indep pour une info que nous connaissions depuis pratiquement un mois .:D
 
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