Requiem pour l’USAP
Clermont - USAP ce samedi à 18 h. Dans un match totalement déséquilibré, les Catalans vont affronter la meilleure attaque de France.
Certains rêvent d’une machine à remonter le temps, les Usapistes en voudraient peut-être une pour l’accélérer et vite, le plus vite possible, évacuer les trois derniers matches de Top 14 qui lui restent, ou plutôt les trois dernières séances de torture : Clermont ce soir, le Racing 92 et Toulouse plus tard. Logiquement, le staff ne prend plus de risques avec les blessés. À quoi bon perdre des joueurs en route et hypothéquer la préparation de la prochaine saison de Pro D2 ?
L’autre enjeu pourrait être de s’éviter une trop grande place dans le Guinness des records du 21e siècle : le plus grand nombre de points encaissés (64 en décembre dernier au Racing) et la plus large défaite (55-9 au Stade Français lors de la saison 2000-2001). Mais jusqu’au 25 mai, c’est écrit, Perpignan sera la capitale de la douleur.
Cette saison permet à l’USAP d’explorer des degrés de souffrance psychologique très rarement atteints dans le sport. Impossible ou presque d’imaginer ce que ressentent joueurs et staff. En pareilles circonstances, les retrouvailles avec Franck Azéma, Bernard Goutta et Damien Chouly (absent de la feuille de match), champions de France 2009 avec l’USAP, sont très anecdotiques, tout comme la titularisation d’Enzo Forletta, l’homme qui a dit non à l’ASM. Dans la douleur de la défaite face à La Rochelle (29-49), la semaine dernière, le coach Patrick Arlettaz s’était ouvert : "
Je vous rassure, il me tarde que ça finisse. Je suis pas maso non plus, je ne fais pas ce métier-là pour souffrir." Dans la foulée, il exhortait néanmoins ses joueurs à profiter du Top 14 jusqu’à la dernière minute. Dans un antre mythique du rugby français, le stade Marcel-Michelin, l’USAP est à nouveau confrontée à ses manques, à son histoire stationnaire, presque arrêtée depuis le 6 juin 2009.
Cette semaine, parce qu’il faut bien s’accrocher à une branche, le refrain a tourné autour des performances individuelles. "
Faut pas se mettre la tête à l’envers mais rester dans le match, être concentré, encourage l’ailier Jean-Bernard Pujol. Essayer de montrer ce qu’on a aussi. On est pas des peintres, on a des qualités." Face à la meilleure attaque de France et avec 96 points encaissés sur les deux derniers matches, gare à ne pas finir en nature morte.
Pierre Cribeille
Requiem pour l’USAP
Clermont - USAP ce samedi à 18 h. Dans un match totalement déséquilibré, les Catalans vont affronter la meilleure attaque de France.
Certains rêvent d’une machine à remonter le temps, les Usapistes en voudraient peut-être une pour l’accélérer et vite, le plus vite possible, évacuer les trois derniers matches de Top 14 qui lui restent, ou plutôt les trois dernières séances de torture : Clermont ce soir, le Racing 92 et Toulouse plus tard. Logiquement, le staff ne prend plus de risques avec les blessés. À quoi bon perdre des joueurs en route et hypothéquer la préparation de la prochaine saison de Pro D2 ?
L’autre enjeu pourrait être de s’éviter une trop grande place dans le Guinness des records du 21e siècle : le plus grand nombre de points encaissés (64 en décembre dernier au Racing) et la plus large défaite (55-9 au Stade Français lors de la saison 2000-2001). Mais jusqu’au 25 mai, c’est écrit, Perpignan sera la capitale de la douleur.
Cette saison permet à l’USAP d’explorer des degrés de souffrance psychologique très rarement atteints dans le sport. Impossible ou presque d’imaginer ce que ressentent joueurs et staff. En pareilles circonstances, les retrouvailles avec Franck Azéma, Bernard Goutta et Damien Chouly (absent de la feuille de match), champions de France 2009 avec l’USAP, sont très anecdotiques, tout comme la titularisation d’Enzo Forletta, l’homme qui a dit non à l’ASM. Dans la douleur de la défaite face à La Rochelle (29-49), la semaine dernière, le coach Patrick Arlettaz s’était ouvert : "
Je vous rassure, il me tarde que ça finisse. Je suis pas maso non plus, je ne fais pas ce métier-là pour souffrir." Dans la foulée, il exhortait néanmoins ses joueurs à profiter du Top 14 jusqu’à la dernière minute. Dans un antre mythique du rugby français, le stade Marcel-Michelin, l’USAP est à nouveau confrontée à ses manques, à son histoire stationnaire, presque arrêtée depuis le 6 juin 2009.
Cette semaine, parce qu’il faut bien s’accrocher à une branche, le refrain a tourné autour des performances individuelles. "
Faut pas se mettre la tête à l’envers mais rester dans le match, être concentré, encourage l’ailier Jean-Bernard Pujol. Essayer de montrer ce qu’on a aussi. On est pas des peintres, on a des qualités." Face à la meilleure attaque de France et avec 96 points encaissés sur les deux derniers matches, gare à ne pas finir en nature morte.
Pierre Cribeille