Un peu à la bourre pour cet article mais bon ça ne mange pas de pain de le mettre en entier ^^
Remuntada. Voilà un mot qui doit plaire au président François Rivière, friand pour son USAP de « reconquista », « Legendària » et autres formules grandiloquentes. La Remuntada appartient pour l’heure - et sans doute pour des décennies - au grand Barça, auteur du plus insensé des renversements de scénario (6-1, 0-4 à l’aller) face au Paris Saint-Germain, mercredi soir dans un Camp Nou ayant chaviré dans l’hystérie et l’irrationnel. Entre cousins catalans, il n’est pas interdit de s’inspirer mutuellement. L’USAP n’est qu’un nain folklorique à côté de l’institution blaugrana mais elle aussi a besoin d’une remontée historique pour satisfaire sa soif de phases finales.
Plus prosaïquement, il lui faut caresser l’ambition de remporter six victoires pour une seule défaite si elle veut vivre à son tour l’effervescence des matches couperet au mois de mai. Ainsi, il arrive parfois que les planètes soient alignées dans le ciel catalan. Comme en 2009, année extatique, où le Barça, l’USAP et la sélection du Roussillon décrochèrent un titre de champion. Gageons qu’une place de 5e de Pro D2 et dernier qualifié suffira au bonheur des sang et or, qui n’en demandent pas tant. La tête encore à Albi (défaite 26-24), les jambes lasses d’avoir déjà beaucoup bataillé, les Perpignanais sont pourtant sommés d’assommer Montauban en ce début d’après-midi, première de leurs sept plaies.
La course-poursuite exigeant patience et persévérance, le XV de l’USAP (8e, 55 points) a l’occasion de faire coup double en cas de victoire : non seulement en revenant à hauteur de son hôte (6e, 60 points) mais aussi en taquinant de près le quintet de tête (Colomiers, 5e avec 62 points). On connaît la manière qu’ont les Catalans de s’imposer sur leur pelouse d’Aimé-Giral. Qu’importe la rigueur nécessaire, pourvu qu’ils marquent au moins un essai de plus que l’adversaire. Une philosophie « arlettazienne » qui a porté ses fruits et que ne renierait ni la « MSN » du Barça ni l’iconoclaste « MRP » (Mafi-Ratini-Piukala) de l’USAP. Puisqu’on évoque l’influence de l’ailier Alipate Ratini, une chose s’impose : en dépit de prestations plus que moyennes depuis son arrivée en janvier 2017, l’entraîneur Patrick Arlettaz continue de lui apporter un soutien inconditionnel, en attendant le déclic. La meilleure défense, c’est l’attaque, jugent cette saison les Catalans.
Défense naïve
Sauf qu’à défendre aussi naïvement depuis un mois, la troisième équipe la plus prolifique du championnat (58 essais marqués en 23 matches), pourrait bien se faire cueillir un jour comme une fleur. C’est déjà arrivé à Montauban de jouer les trouble-fête, en novembre 2015 (13-20) et en septembre 2006 (13-18). Leader de la compétition au soir de la 18e journée, l’USM est tombé à la 6e place, la faute notamment à deux revers de rang, dont le premier à domicile le week-end dernier contre Agen (18-22). Mais Montauban n’est pas le PSG. Loin de se présenter en victime expiatoire, il se doit d’avoir du répondant, sous peine de gâcher un beau parcours. Poursuivons la comparaison : floués par l’arbitrage à Albi, comme ont pu l’être les Parisiens mercredi, les sang et or compteront sur leur enthousiasme, la passion d’Aimé-Giral et un pragmatisme nouveau pour forcer la décision. A l’image du Barça. Autrement, les espoirs de « remuntada » pourraient accoucher d’un néologisme : la « demontada ».
