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Pyrénées-Orientales - Olivier Lambert : "Le sport sur ordonnance est un enjeu de santé...

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cazac

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Pyrénées-Orientales - Olivier Lambert : "Le sport sur ordonnance est un enjeu de santé public vital"
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    Olivier Lambert a été le médecin de l'USAP. L'INDEPENDANT Harry Jordan - L'Indépendant HARRY RAY JORDAN
Santé, Coronavirus, USAP
Publié le 09/01/2022 à 17:44 , mis à jour à 17:48
Écrans, confinements, travail... jamais la sédentarité n'a autant pesé sur la santé des Français. L'État accélère les programmes Sport sur ordonnance autour notamment des Maisons sport-santé, au nombre de deux dans les Pyrénées-Orientales. Olivier Lambert, médecin généraliste et du sport, ancien médecin de l'USAP, enseignant en Staps, milite pour "cette volonté impérieuse".

La sédentarité, accélérée par les confinements et l'omniprésence des écrans, est un danger majeur. Et vraiment une priorité médicale en France ?

Il existe une grosse inquiétude au sommet de l'Etat sur les conséquences de la sédentarité des Français. Une étude de l'INSERM, après compilation des travaux de 400 universitaires, confirme. Une autre étude de santé publique scolaire dévoile qu'il y a 20 ans un gamin courrait en moyenne le 800 mètres en 3 minutes, aujourd'hui, il le boucle en 4,15 minutes. La dégradation est énorme et très rapide.

Le maître mot de l'activité c'est la continuité, la permanence, il n'y a pas d'acquis durable. C'est comme se laver les dents, ça ne sert rien de se les laver six fois le dimanche, si on ne se les lave pas une fois dans la semaine. Une grosse activité physique le dimanche ne compense pas une semaine sans rien. La société française de cardiologie, de pneumologie, la médecine scolaire et d'autres tirent la sonnette d’alarme. On va dans le mur.

Le professeur François Carré, qui consacre sa vie aux rapports sport et santé, dit que le manque d'activité physique intervient dans 34 maladies chroniques comme facteur aggravant. Tout, le développement cognitif, la dureté des os, la qualité des poumons... tout dépend du mouvement. Aucun organe ne s'en sort bien sans mouvement. Le professeur Carré résume : le manque d'activité physique tue plus que le tabac. Le tabac tue en gros 70 000 personnes par an en France, on peut considérer que l'inactivité en tue 100 000. La clope est un killer (tueur) identifié, mais, le canapé est un silent killer (tueur silencieux). Comme les écrans. Parce que pendant les deux heures que tu as passées sur ton canapé devant tes séries, tu aurais dû aller courir ou marcher au parc.

Les confinements ont-ils terni le tableau ?

Le confinement a accéléré les prises de conscience. Avec les parcs et même les plages fermés, alors que le sport ou l'exposition au soleil aide à prévenir des formes graves du Covid, les gens ont augmenté leurs addictions. La prise de conscience a été telle que le Conseil national de l'ordre des médecins vient de signer une charte fin octobre avec le gouvernement français pour inciter les médecins à prescrire l'activité physique.

L'Alsace est la première région où cette activité physique est remboursée. La Finlande l'a fait il y a déjà 20 ans. Aujourd'hui, l'espérance de vie finlandaise est identique à la nôtre (83-84 ans), mais, en moyenne les Finlandais touchés par une maladie chronique deviennent invalides à 75 ans en moyenne. Et nous à 64 ans. La maison de retraite se prépare à l'école maternelle. Il n'y a pas de solution sans dimension politique, sans prise de conscience globale. C'est rassurant de voir que l'État français en fait une priorité. Je crois que la proximité des Jeux Olympiques 2024 à Paris n'est pas innocente.

Rien qu'avec la diabésité, on va faire craquer la Sécu

Quel dispositif se met en place ?

L'outil majeur est l'implantation dans toute la France des Maisons sport-santé. Déjà 300 existent, dont deux dans les P.-O. C'est un lieu de ressources, d'informations, d'orientation, avec des coachs reconnus compétents pour encadrer les gens. Il se met en place une mutualisation, une labellisation des forces et des compétences. Nous avons eu des réunions avec l'inspecteur général du primaire pour rendre prioritaire l'activité physique à l'école. C'est un mot d'ordre national.

Sinon, rien qu'avec la diabésité (contraction de diabète et obésité), on va faire craquer la Sécu. L'activité physique chez les seniors aide pour l'équilibre et la prévention des chutes qui peuvent avoir des conséquences graves de perte d'autonomie. Médecins et coachs sportifs doivent se connaître, se rencontrer. L'idée est de créer un registre national des associations, structures, piscines, maîtres nageurs, coachs sportifs... On peut imaginer un site internet qui regroupe toutes ses infos et permette à chacun de trouver, près de chez lui, les outils de ce sport santé.

Tout part d'une ordonnance médicale...

Le médecin réalise, après consultation, une ordonnance médicale avec un nombre d'heures de sport hebdomadaire. Le patient se tourne vers ces maisons sport-santé et trouve son coach ou sa structure. Les programmes Bougez sur ordonnance, Sports sur ordonnance existent déjà. Tout cela nécessite une réflexion décentralisée et adaptée aux territoires. Le panel des activités physiques est large et différent du Haut-Vallespir à Saint-Cyprien. L'avenir est de mettre en place un réseau de médecins qui seront quoi mettre sur leur ordonnance en maîtrisant les notions d'endurance, résistance, vitesse... et des coachs labellisés qui sauront y répondre dans une démarche de sport-santé.

Les médecins engageront leurs responsabilités s'ils ne prescrivent pas de sport, car ce peut être une perte de chance pour le malade. Après, bien sûr, les examens cardio ou autres si nécessaires. Les prescriptions de sport seront les mêmes que pour un médicament : type de sport, posologie, contre-indication, effets secondaires... Et bien sûr un suivi régulier du patient et un retour avec le coach pour adapter s'il le faut la pratique. Tout compris, travail, vie quotidienne, loisirs... il y a 50 ans, le Français moyen consacrait 5 heures par jour aux activités physiques, actuellement, il y consacre 20 minutes.

Thierry Bouldoire
 
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