Mitigé (2 victoires, 2 défaites), le premier bloc de l’USAP a souligné ses manques pour coller au haut du tableau.
Oui, les deux derniers matches offrent un léger frémissement aux supporters catalans. « Il y a une progression entre le premier match à domicile et le second, entre le premier à l’extérieur et le second, relève le flanker Karl Chateau. Il y a du mieux mais ce n’est pas encore assez, on ne va pas se mentir. » Deux victoires, deux défaites (voir cadre) : le bilan du premier bloc est moyen, même si l’USAP l’attaquait avec un passif de relégué.
Vendredi soir, à Carcassonne, elle est passée proche d’un premier succès à l’extérieur (24-22). « On n’a pas reculé. On a avancé d’un demi-pas », a positivé Gérald Bastide, entraîneur de la défense. Bilan du bloc en cinq points.
Manque de puissance
Il est flagrant et ne dépend pas du staff : l’USAP souffre d’un manque de puissance. Vendredi soir par exemple, il n’y avait guère que Shahn Eru qui pouvait avancer dans le défi frontal. Les hommes forts sont soit sur le carreau (Leiataua, Faleafa, Mamea Lemalu, Cocagi, Mjekevu), soit à la Coupe du monde (Lam, Fa’asalele). Même la poutre Botha peine à retrouver son niveau, tandis que Tilsley ne carbure pas à plein régime.
Sans dix fixe
En 320 minutes, trois ouvreurs se sont succédé : Thibauld Suchier, Mattéo Rodor et Quentin Etienne. Si le dernier cité n’y a que brièvement œuvré (les 10 dernières minutes face à l’USC), Suchier et Rodor ont eu du temps de jeu. Forfait vendredi (mollet), Suchier n’a pas convaincu sur ses trois premiers matches, prenant l’eau face à Colomiers notamment. Plutôt inspiré lors de ce même match, Rodor n’a pas remis le couvert face à l’USC. Avec Etienne, très sûr à l’arrière pour son match de reprise, mais aussi le retour de Suchier pour le prochain bloc, ce poste reste encore très ouvert.
Dubois s’affirme, Ecochard s’impose
Non, il ne faut pas arrêter de parler de Lucas Dubois. Sur ce premier bloc, l’ailier ou arrière mérite d’être titulaire. Une nouvelle fois, son entrée face à l’USC aurait pu faire basculer le match. Décrié la saison passée, en balance avec Sadek Deghmache cet été, le demi de mêlée Tom Ecochard a réalisé trois prestations de qualité à chacune de ses titularisations.
Mieux en touche, moyen en mêlée
Franchement mauvais lors du premier match, l’alignement catalan a montré de vrais progrès. Damien Chouly a mis sa patte sur la touche et Charles Géli pris ses marques au lancer. Reste le cas de la mêlée, très irrégulière, les « gros » se plaignant d’un règlement mal appliqué selon eux.
Indiscipline et jeu offensif
L’USAP est, avec Oyonnax (qui joue aujourd’hui) et Soyaux-Angoulême, l’équipe qui encaisse le moins d’essais, mais elle concède néanmoins trop de points. La raison ? Une indiscipline chronique. « C’est un point noir qui revient sur les quatres matches », cible Chateau, dont la frustration est partagée par Lucas Bachelier : « Le match de Carcassonne, j’ai l’impression qu’on le perd tout seul. »
Balle en main, les Catalans peuvent mieux faire. À Carcassonne par exemple, ils n’ont marqué que sur une interception. « On sent qu’offensivement on n’est pas encore rôdé, assume Tom Ecochard. Quand on est dans l’avancée ça va, mais quand on est mis en danger par une bonne défense qui nous agresse, on a encore du mal à trouver les solutions. » Du mieux mais encore insuffisant. D’où la formule lapidaire du demi de mêlée au sujet des déplacements : « La progression d’après, c’est gagner. » Ça tombe bien : le prochain match aura lieu à Rouen.