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Pro D2 - Acebes : "On ne sait pas où on va" - Lindependant.fr

J'aime beaucoup tout ce qu'il dit , j'aimais son engagement sur le terrain , je trouve que son raisonnement se tient , loin de l'image de "cap boix" qu'il semble donner PARFOIS en match !
Merci et Bravo MATHIEU !
 
Mathieu Acebes n’a qu’une hâte : reprendre le rugby et se projeter sur la saison prochaine. Entre fatalisme et introspection, le capitaine de l’USAP livre ses réflexions sur le rugby, ses excès et ses espoirs, avec le virus au cœur de la vie…


Connaissant votre tempérament, on vous imagine comme un lion en cage…

J’en peux plus là… J’essaie de garder une activité entre guillemets normale mais c’est compliqué de passer d’un quotidien à m’entraîner, être avec les copains, partir en déplacement, à une vie où je m’occupe 24h/24 de mes enfants puisque mon épouse travaille (infirmière à Médipôle). Cette crise est inimaginable, elle restera marquée dans les livres d’histoire.

Qu’est ce qui vous manque le plus ?

Le vestiaire avant de sortir sur le terrain. L’adrénaline, cette faculté à se transcender, à se mettre dans des états extrêmes, à rentrer dans cette bulle où tu as l’impression qu’il ne peut rien t’arriver. Tu te sens alors intouchable. Avec le recul, tu réalises que c’est une chance inouïe de pouvoir vivre ça.

Le rugby, sport de contacts par excellence, est-il plus impacté que les autres dans une perspective de reprise ?

Honnêtement, je n’aurai pas peur des contacts, au contraire, j’ai hâte de les retrouver. Bien sûr, il faut faire attention et réunir les conditions pour éviter de diffuser le virus, mais j’espère qu’on va avancer et pouvoir reprendre une vie à peu près normale. Les médecins de clubs l’ont assuré : sans tests, pas de reprise possible. On parle du sportif mais je pense qu’au niveau sociétal on aurait déjà dû tester beaucoup plus de personnes, comme l’ont fait d’autres pays. On a perdu du temps en tournant autour du pot, on entend tout et son contraire, c’est ce qui me dérange. Du coup, le monde du sport est durement impacté, on navigue à vue. Je suis en attente de faire des tests ou tout ce qu’il faut pour pouvoir rejouer. Si on me disait qu’il fallait faire 500 bornes en courant, je le ferais.
  • Nous ne sommes pas des rats de laboratoire
Le projet actuel prévoit pour la Pro D2 des phases finales sans accession à l’élite. Quelle est votre position ?

J’ai clairement évoqué mon mécontentement au niveau des assemblées qu’on a eues. Mon point de vue est simple : reprendre les phases finales pour le Top 14, avec le Brennus au bout, c’est quand même le Graal du rugby français. Je peux le comprendre, même si ça crée des injustices, notamment pour Toulouse. Mais faire reprendre la Pro D2 sous prétexte de récupérer trois sous alors qu’il n’y aura personne au stade, c’est complètement stupide. Nous ne sommes pas des rats de laboratoire. Je ne vais pas jouer pour le bon plaisir de gagner trois sous alors que le but suprême est de monter dans l’élite. Le titre de champion de France de Pro D2 n’est valable que s’il y a l’élite au bout. Si tu prives la pro D2 de ce billet-là, c’est une catastrophe sans nom pour l’image de ce championnat ultra-compétitif qui apporte beaucoup de choses au rugby français. Les gros clubs sont les premiers à puiser dedans pour récupérer des joueurs, donc il ne faut pas nous léser. C’est la catastrophe parce que les présidents n’arrivent pas à se mettre d’accord.

Votre verdict final ?

Si vraiment ils bloquent les montées, je trouve ****** de reprendre. Ça fait mal mais il vaut mieux geler la saison, repartir à zéro et basta, on bascule sur une autre ambition. Là, finir la saison comme ça… Il faut renoncer à la saison en cours.

L’économie s’impose devant l’équité sportive ?

C’est clair. Certains présidents du Top 14 ont refusé un Top 15 ou un Top 16 sous prétexte d’avoir à partager les droits télés en plus de parts. Par contre, ça ne les dérange pas qu’on fasse monter deux clubs de Fédérale en Pro D2 et que cette dernière se partage les droits en dix-huit. À un moment, il faut se regarder en face et dire les choses. La conjoncture fait que tout est compliqué, on ne sait pas où on va, c’est dur. Les instances ne doivent pas faire n’importe quoi.
  • Je n’arrive pas à concevoir l’idée de jouer sans spectateurs
Êtes-vous inquiet pour l’avenir de votre sport ?

Je m’interroge.

Quand va-t-on reprendre ?

Comme tout le monde, je ne maîtrise pas tout sur le virus, donc je ne peux pas trop en dire. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, il y a plein de choses que je ne saisis pas. Le sport ne sera pas "une priorité", a dit la ministre des Sports mercredi. Il va falloir être patient. J’ai vu son tweet. Je trouve malheureux qu’en tant que ministre des Sports elle dise ça. On voit bien pendant ce confinement que le sport à une place ultra-importante dans le bien-être des gens en société.

Vous imaginez-vous entrer dans Aimé-Giral devant des tribunes vides ?

Sincèrement, non. Je n’arrive pas à concevoir l’idée de jouer sans spectateurs.

Pour ou contre le rugby d’été ?

Ça ne me dérange pas du tout, je préfère jouer sous la chaleur que l’hiver, clair et net. Nous, joueurs, on attend surtout les instructions. Que ce soit l’été, l’hiver ou trois matches par semaine, rien à fiche, l’important est de rejouer au rugby.

Cette incertitude vous mine-t-elle mentalement ?

C’est le plus dur. On a l’impression d’avancer de trois pas puis de reculer de dix. Cette impuissance, ce sentiment de ne servir à rien, de ne pas pouvoir faire ce qui t’a fait vibrer jusqu’à maintenant, il n’y a rien de pire. J’ai des journées bien remplies en famille mais je n’arrive pas à m’enlever de l’esprit qu’il me manque quelque chose. "Le Monde d’après"…

D’un coup de baguette magique, que changeriez-vous dans le rugby actuel ?

Je ne sais pas, j’aime tout ! Ha si, je n’aime pas la surmédiatisation autour de la violence dans notre sport, alors que c’est bien géré en interne. Le rugby sera toujours un sport de contacts, il y aura toujours de la violence dans les chocs, ça ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui compte, c’est d’avoir progressé sur le suivi médical et la prise en charge des joueurs. Mais la société est ainsi, tout est surmédiatisé, tout le monde commente tout, et ça me dérange. Personne ne nous met le couteau sous la gorge pour jouer. Quand tu es petit, tu te fais mal le samedi, mais tu reviens le samedi d’après. Les joueurs pros savent très bien qu’ils pratiquent un sport à risques, comme le surfeur qui peut se noyer sous une grosse vague. Donc parfois, ce débat va trop loin.
  • En Pro D2, tu gagnes bien ta vie mais tu ne peux pas faire l’Américain
Le rugby pro va entrer dans une période d’austérité. Baisse des salaires, fin de l’inflation. Un mal pour un bien ?

Déjà, je trouve qu’en Pro D2 les salaires sont raisonnables. Tu gagnes bien ta vie mais tu ne peux pas faire l’Américain, claquer de partout et te prendre pour un autre. C’est un rugby que j’aime, à la croisée des chemins entre le monde ultraprofessionnel et des joueurs qui gardent les pieds sur terre. C’est mon point de vue. Les disparités sont grandes avec le Top 14, où il y a des salaires énormes, mais je ne suis pas du tout envieux, quand on te donne, il faut prendre. Peut-être que la crise sera une bonne chose pour mieux réguler le marché et revenir à des choses moins déraisonnables. Il y a du pour et du contre, car les carrières sont courtes. Le rugby est fortement médiatisé, tout le monde croque dans le gâteau mais je trouve qu’en Pro D2, il reste assez humain et proche des supporters.

En quoi cette crise sanitaire peut-elle vous changer ?

Je me rends compte que ces dernières années l’ultraconsommation était la normalité. Là, je suis en famille, on vit des moments simples, on se régale aussi. La vie va à 200 à l’heure mais ces moments en famille ont beaucoup de valeur. La société te pousse à acheter alors qu’au final tu mets toujours la même chemise.

Peut-être faudra-t-il consommer différemment ?

Je ne suis pas écolo pur et dur mais je réalise que ces derniers temps on a des efforts à faire à ce niveau aussi.

Cette période d’introspection est-elle plus difficile à vivre pour les joueurs en fin de carrière ?

Je ne cache pas que j’y ai pensé. J’avais vraiment envie de finir la saison fort, d’aller chercher quelque chose et de vivre un super truc avec le club, pour tout ce qu’on a fait cette saison après la relégation. Malheureusement, ce ne sera le cas, on retombe un peu dans la sinistrose rugbystique. Il me reste quelques années encore, et là, j’ai l’avantage de bien me régénérer physiquement. Il faut voir le positif, je fais plein de choses qui me permettent de me sentir plus fort. Je suis plein d’énergie. De quoi vouloir en profiter encore plus intensément… Je comprends que j’ai eu la chance de vivre un paquet de bons moments. Sur le coup, tu évacues car tu es programmé pour avancer, tu dois toujours gagner et tu ne profites pas. Là, je savoure, je regarde quelques images, des moments forts, je prends la mesure des choses. Mais l’histoire n’est pas terminée.


Recueilli par Vincent Couture
 
A propos de l'économie du rugby évoquée dans l'article, la présentation du bouquin d'un ex joueur de rugby, "Quand j'étais superman" de Raphaël Poulain :

"Mai 2010. Sur le bord du trottoir, un brun mal rasé de 1,86 m pour 100 kilos a installé son petit étal pour le vide-grenier de son quartier. À vendre ses maillots du Stade Français ou de l'équipe de France, ses survêtements, ses chaussures ... Raphaël Poulain, ex-rugbyman depuis deux ans, est au RSA ; quelques mois plus tôt il a failli glisser dans la clochardisation.
Printemps 1999 : un « cheval fou » de 19 ans impose son physique et sa fougue dans les compétitions de jeunes. Il ne sait ni plaquer ni faire une passe, mais peu importe pour Bernard Laporte, à qui son physique hors norme plaît. Le voici du jour au lendemain dans le club phare de la capitale, avec un salaire confortable, un studio, un cabriolet, table ouverte dans les bars branchés de Paris.

En quelques mois, Raphaël devient un espoir du rugby français. D'étape en étape, il raconte sa carrière sans faux semblants et porte un regard tendre mais sans concession sur un monde qui est passé en quelques années du « rugby de village » au sport-business, avec ses sponsors et ses déferlantes médiatiques. Aujourd'hui, sans amertume mais sans illusion, il se souvient du petit enfant qui rêvait d'être Superman et se voyait indestructible.

Raphaël Poulain a été rugbyman professionnel de 20 à 28 ans. Après une brève expérience de comédien, il se destine aujourd'hui à la profession de coach mental."
 
Mathieu Acebes n’a qu’une hâte : reprendre le rugby et se projeter sur la saison prochaine. Entre fatalisme et introspection, le capitaine de l’USAP livre ses réflexions sur le rugby, ses excès et ses espoirs, avec le virus au cœur de la vie…


Connaissant votre tempérament, on vous imagine comme un lion en cage…

J’en peux plus là… J’essaie de garder une activité entre guillemets normale mais c’est compliqué de passer d’un quotidien à m’entraîner, être avec les copains, partir en déplacement, à une vie où je m’occupe 24h/24 de mes enfants puisque mon épouse travaille (infirmière à Médipôle). Cette crise est inimaginable, elle restera marquée dans les livres d’histoire.

Qu’est ce qui vous manque le plus ?

Le vestiaire avant de sortir sur le terrain. L’adrénaline, cette faculté à se transcender, à se mettre dans des états extrêmes, à rentrer dans cette bulle où tu as l’impression qu’il ne peut rien t’arriver. Tu te sens alors intouchable. Avec le recul, tu réalises que c’est une chance inouïe de pouvoir vivre ça.

Le rugby, sport de contacts par excellence, est-il plus impacté que les autres dans une perspective de reprise ?

Honnêtement, je n’aurai pas peur des contacts, au contraire, j’ai hâte de les retrouver. Bien sûr, il faut faire attention et réunir les conditions pour éviter de diffuser le virus, mais j’espère qu’on va avancer et pouvoir reprendre une vie à peu près normale. Les médecins de clubs l’ont assuré : sans tests, pas de reprise possible. On parle du sportif mais je pense qu’au niveau sociétal on aurait déjà dû tester beaucoup plus de personnes, comme l’ont fait d’autres pays. On a perdu du temps en tournant autour du pot, on entend tout et son contraire, c’est ce qui me dérange. Du coup, le monde du sport est durement impacté, on navigue à vue. Je suis en attente de faire des tests ou tout ce qu’il faut pour pouvoir rejouer. Si on me disait qu’il fallait faire 500 bornes en courant, je le ferais.
  • Nous ne sommes pas des rats de laboratoire
Le projet actuel prévoit pour la Pro D2 des phases finales sans accession à l’élite. Quelle est votre position ?

J’ai clairement évoqué mon mécontentement au niveau des assemblées qu’on a eues. Mon point de vue est simple : reprendre les phases finales pour le Top 14, avec le Brennus au bout, c’est quand même le Graal du rugby français. Je peux le comprendre, même si ça crée des injustices, notamment pour Toulouse. Mais faire reprendre la Pro D2 sous prétexte de récupérer trois sous alors qu’il n’y aura personne au stade, c’est complètement stupide. Nous ne sommes pas des rats de laboratoire. Je ne vais pas jouer pour le bon plaisir de gagner trois sous alors que le but suprême est de monter dans l’élite. Le titre de champion de France de Pro D2 n’est valable que s’il y a l’élite au bout. Si tu prives la pro D2 de ce billet-là, c’est une catastrophe sans nom pour l’image de ce championnat ultra-compétitif qui apporte beaucoup de choses au rugby français. Les gros clubs sont les premiers à puiser dedans pour récupérer des joueurs, donc il ne faut pas nous léser. C’est la catastrophe parce que les présidents n’arrivent pas à se mettre d’accord.

Votre verdict final ?

Si vraiment ils bloquent les montées, je trouve ****** de reprendre. Ça fait mal mais il vaut mieux geler la saison, repartir à zéro et basta, on bascule sur une autre ambition. Là, finir la saison comme ça… Il faut renoncer à la saison en cours.

L’économie s’impose devant l’équité sportive ?

C’est clair. Certains présidents du Top 14 ont refusé un Top 15 ou un Top 16 sous prétexte d’avoir à partager les droits télés en plus de parts. Par contre, ça ne les dérange pas qu’on fasse monter deux clubs de Fédérale en Pro D2 et que cette dernière se partage les droits en dix-huit. À un moment, il faut se regarder en face et dire les choses. La conjoncture fait que tout est compliqué, on ne sait pas où on va, c’est dur. Les instances ne doivent pas faire n’importe quoi.
  • Je n’arrive pas à concevoir l’idée de jouer sans spectateurs
Êtes-vous inquiet pour l’avenir de votre sport ?

Je m’interroge.

Quand va-t-on reprendre ?

Comme tout le monde, je ne maîtrise pas tout sur le virus, donc je ne peux pas trop en dire. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, il y a plein de choses que je ne saisis pas. Le sport ne sera pas "une priorité", a dit la ministre des Sports mercredi. Il va falloir être patient. J’ai vu son tweet. Je trouve malheureux qu’en tant que ministre des Sports elle dise ça. On voit bien pendant ce confinement que le sport à une place ultra-importante dans le bien-être des gens en société.

Vous imaginez-vous entrer dans Aimé-Giral devant des tribunes vides ?

Sincèrement, non. Je n’arrive pas à concevoir l’idée de jouer sans spectateurs.

Pour ou contre le rugby d’été ?

Ça ne me dérange pas du tout, je préfère jouer sous la chaleur que l’hiver, clair et net. Nous, joueurs, on attend surtout les instructions. Que ce soit l’été, l’hiver ou trois matches par semaine, rien à fiche, l’important est de rejouer au rugby.

Cette incertitude vous mine-t-elle mentalement ?

C’est le plus dur. On a l’impression d’avancer de trois pas puis de reculer de dix. Cette impuissance, ce sentiment de ne servir à rien, de ne pas pouvoir faire ce qui t’a fait vibrer jusqu’à maintenant, il n’y a rien de pire. J’ai des journées bien remplies en famille mais je n’arrive pas à m’enlever de l’esprit qu’il me manque quelque chose. "Le Monde d’après"…

D’un coup de baguette magique, que changeriez-vous dans le rugby actuel ?

Je ne sais pas, j’aime tout ! Ha si, je n’aime pas la surmédiatisation autour de la violence dans notre sport, alors que c’est bien géré en interne. Le rugby sera toujours un sport de contacts, il y aura toujours de la violence dans les chocs, ça ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui compte, c’est d’avoir progressé sur le suivi médical et la prise en charge des joueurs. Mais la société est ainsi, tout est surmédiatisé, tout le monde commente tout, et ça me dérange. Personne ne nous met le couteau sous la gorge pour jouer. Quand tu es petit, tu te fais mal le samedi, mais tu reviens le samedi d’après. Les joueurs pros savent très bien qu’ils pratiquent un sport à risques, comme le surfeur qui peut se noyer sous une grosse vague. Donc parfois, ce débat va trop loin.
  • En Pro D2, tu gagnes bien ta vie mais tu ne peux pas faire l’Américain
Le rugby pro va entrer dans une période d’austérité. Baisse des salaires, fin de l’inflation. Un mal pour un bien ?

Déjà, je trouve qu’en Pro D2 les salaires sont raisonnables. Tu gagnes bien ta vie mais tu ne peux pas faire l’Américain, claquer de partout et te prendre pour un autre. C’est un rugby que j’aime, à la croisée des chemins entre le monde ultraprofessionnel et des joueurs qui gardent les pieds sur terre. C’est mon point de vue. Les disparités sont grandes avec le Top 14, où il y a des salaires énormes, mais je ne suis pas du tout envieux, quand on te donne, il faut prendre. Peut-être que la crise sera une bonne chose pour mieux réguler le marché et revenir à des choses moins déraisonnables. Il y a du pour et du contre, car les carrières sont courtes. Le rugby est fortement médiatisé, tout le monde croque dans le gâteau mais je trouve qu’en Pro D2, il reste assez humain et proche des supporters.

En quoi cette crise sanitaire peut-elle vous changer ?

Je me rends compte que ces dernières années l’ultraconsommation était la normalité. Là, je suis en famille, on vit des moments simples, on se régale aussi. La vie va à 200 à l’heure mais ces moments en famille ont beaucoup de valeur. La société te pousse à acheter alors qu’au final tu mets toujours la même chemise.

Peut-être faudra-t-il consommer différemment ?

Je ne suis pas écolo pur et dur mais je réalise que ces derniers temps on a des efforts à faire à ce niveau aussi.

Cette période d’introspection est-elle plus difficile à vivre pour les joueurs en fin de carrière ?

Je ne cache pas que j’y ai pensé. J’avais vraiment envie de finir la saison fort, d’aller chercher quelque chose et de vivre un super truc avec le club, pour tout ce qu’on a fait cette saison après la relégation. Malheureusement, ce ne sera le cas, on retombe un peu dans la sinistrose rugbystique. Il me reste quelques années encore, et là, j’ai l’avantage de bien me régénérer physiquement. Il faut voir le positif, je fais plein de choses qui me permettent de me sentir plus fort. Je suis plein d’énergie. De quoi vouloir en profiter encore plus intensément… Je comprends que j’ai eu la chance de vivre un paquet de bons moments. Sur le coup, tu évacues car tu es programmé pour avancer, tu dois toujours gagner et tu ne profites pas. Là, je savoure, je regarde quelques images, des moments forts, je prends la mesure des choses. Mais l’histoire n’est pas terminée.


Recueilli par Vincent Couture
Merci cool
 
J'aime beaucoup tout ce qu'il dit , j'aimais son engagement sur le terrain , je trouve que son raisonnement se tient , loin de l'image de "cap boix" qu'il semble donner PARFOIS en match !
Merci et Bravo MATHIEU !
Es pas boix! Il dépose juste son cerveau dans son sac de sport avant d'entrer sur le terrain. C'est assez fréquent en rugby, un des plus célèbres était un ancien seconde ligne ariégeois de soutien, qui faisait la paire avec Bouguignon, au RCN, Francis Dejean, docteur en droit, c'était un vrai ****** sur le terrain. Dans la même catégorie, Paul Goze, très cultivé à la ville,très primaire au champ.
 
Es pas boix! Il dépose juste son cerveau dans son sac de sport avant d'entrer sur le terrain. C'est assez fréquent en rugby, un des plus célèbres était un ancien seconde ligne ariégeois de soutien, qui faisait la paire avec Bouguignon, au RCN, Francis Dejean, docteur en droit, c'était un vrai ****** sur le terrain. Dans la même catégorie, Paul Goze, très cultivé à la ville,très primaire au champ.
Je me souviens de Dejean le 2ème ligne de Narbonne. En effet, sur un terrain , il était vraiment méchant ce type et puis il s'échappait pas sur un terrain. Ils avaient vraiment une belle équipe à cette époque là.
 
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