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La chronique d'els de paris : Miracle a aime giral

Els de P@ris

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1 Août 2012
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LA CHRONIQUE D'ELS DE P@RIS : Miracle à Aimé Giral (USAP-UBB, 10ème journée)

Une opposition Bordeaux-Perpignan devrait toujours avoir une saveur viticole. Entre les crus bourgeois et les vins du terroir, entre le Cabernet – Merlot d’un côté et le Grenache – Carignan – Syrah de l’autre, entre ceux qui ont longtemps dominé la table française et ceux qui veulent la renouveler, on aimerait même y voir tout un symbole. Une lutte des caves en quelque sorte.

Las ! Une confrontation USAP-UBB a aujourd’hui bien davantage un doux parfum de l’hémisphère sud. Sur la pelouse, en comptant bien les joueurs originaires de Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Fidji, Tonga, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud et Argentine, ils devaient être 24 sur 46 inscrits sur la feuille de match (un peu plus du côté de l’UBB où ils sont majoritaires). On aurait pu faire un autre match : nord contre sud. On fait d’ailleurs d’excellents vins dans ces terres, parfois avec l’appui de vignerons catalans. Il est vrai aussi que du côté de Trouillas, il se fait un excellent « One block Muscat » qui a un petit goût néo-zélandais… Pour s’en tenir au rugby, ce sont tous d’excellents joueurs, mais leur surreprésentation est pour les clubs qui les emploie le signe de l’appartenance à la classe moyenne de l’élite du rugby français. La classe supérieure fait aussi son marché dans le Super 14 mais au compte-goutte et en lorgnant du côté des stars. Les compositions (je parle des équipes, pas des cépages) disent bien où nous en sommes, tant du côté de Bordeaux comme de Perpignan.

Circonstance aggravante, hier soir, la marinade et la douceur plongeait Aimé Giral dans une ambiance crépusculaire, légèrement brumeuse et, comme le stade était loin d’être plein, on a eu par moment l’impression d’assister à un match du championnat des provinces de Nouvelle-Zélande, entre North Harbour et Hawke's Bay. Deuxième symbole. Public catalan, il serait temps de reprendre le chemin du stade ! On ne s’ennuie jamais à supporter Perpignan.

Et à la fin, c’est l’USAP qui gagne
Car les confrontations entre les deux clubs sont très disputées et toutes tellement difficiles pour l’USAP. Ce n’est pas tant à cause de l’origine des joueurs que de la similitude des équipes et des projets de jeux. Cela a été souligné mille fois. Depuis l’arrivée de Marc Delpoux à l’USAP, ces matchs prennent en effet une saveur particulière puisque le coach catalan a façonné le jeu bordelais avant de rejoindre les rives de la Méditerranée où il a entraîné dans son sillage plusieurs des cadres actuels du club catalan (Lopez, Purll, Leo).

On se rappellera aussi que l’actuel manager de l’UBB a fait un séjour à l’USAP où il n’a guère eu le temps, il est vrai, d’apprendre la culture catalane. En le voyant dépité hier soir devant son verre de vin rouge, dans les locaux de l’école de rugby de l’USAP, en grande conversation avec Sylvain Deroeux, on se doutait bien de l’amertume qui devait l’habiter. Rentrer à Bordeaux avec zéro points quand on a marqué 3 essais à un adversaire qui n’en a inscrit qu’un seul est forcément décevant. En marquant le 4ème, l’UBB ramenait deux bonus (l’offensif et le défensif). A la dernière seconde du match, les Bordelais crurent même le marquer mais l’arbitre, sans hésiter et, comble de courage, sans même recourir à la vidéo, le refusa parce qu’un Catalan était couché sous le porteur de balle bordelais. De quoi agacer.

Mais il lui faut reconnaître à Ibanez une certaine dignité dans la défaite. Dans la presse bordelaise du matin, il ne s’en prenait pas à l’arbitre (non pas qu’il ait des raisons de le faire, mais c’est quand même une réaction assez fréquente, ces temps-ci) ou aux circonstances, mais il regrettait les fautes de ces joueurs et leur manque de maîtrise. Bon, à l’heure où nous mettons sous presse, nous n’avons pas encore eu la réaction de Vincent Etcheto. Tout est donc encore possible.

C’est comme ça à chaque fois les USAP - UBB. Deux écoles du jeu débridé et du mouvement général qui se neutralisent, des performances individuelles (ah, ce Talebula !), des cartons jaunes (4, ça devient le tarif habituel), à peu près mérités des deux côtés, quelques chamailleries, une pluie de pénalités, beaucoup de mauvais choix et quelques-uns de meilleurs, beaucoup de combat, pas toujours à l’avantage des Catalans. Mais enfin beaucoup plus de jeu, - brouillon sans doute -, de passes et d’intentions que lors d’un Toulouse - Toulon ou d’un Racing - Stade Français réunis. Tout cela ressemblait à du vin nouveau ou à du vin de messe. Mais c’était du vin. Pas de la tisane. Et à la fin, c’est l’USAP qui gagne et la bouillie reste bordelaise. Et c’est ça qui est bon !

Soyons honnêtes. Les essais bordelais ont été mieux construits que le nôtre, inscrit un peu au petit bonheur la chance. L’hasardeux coup de pied de Durand, juste devant la tribune où les Els de P@ris ont leurs quartiers, a bien été contré, ce qui relève sa course et change sans doute son rebond. Et on a la chance d’avoir un joueur qui réussit tout, y compris à passer dans un tour de souris, y compris à ce que le ballon lui revienne toujours dans les mains au milieu de trois Bordelais. Je parle du serial-marqueur Guitoune. C’est comme ça, en ce moment, à l’USAP. Il arrive un moment où la chance choisit le bon camp.

Comment gagne-t-on ? Tout le monde ne parle que de ça et c’est simplissime à résumer. Bernard (excellent dans le jeu) et Sanchez n’ont réussi qu’un 2 sur 7. Pendant ce temps, les Bordelais, emportés par leur fougue, ont été souvent sanctionnés. Toujours sur un nuage stratosphérique, James Hook, en face, n’a raté qu’une pénalité en réussissant une 9 sur 10. Au total, il nous offre 26 points sur 29 possibles. Fermez le banc ! Peut-on se permettre un petit bémol dans ce concert de louanges ? Malgré cette performance majuscule, notre superbe match killer devrait quand même éviter de rendre trop vite le ballon surtout quand à l’autre bout du terrain, il y a les bras de Talebula pour le reprendre… Hier, notre jeu au pied n’a pas eu son rendement habituel. Cela s’est senti, nous faisant davantage prendre conscience de la dépendance du jeu de l’USAP à la qualité du pied droit de Hook et à celle du pied gauche de Lopez. Quand les deux pieds ont une efficacité moindre ou ne sont pas utilisés à bon escient, c’est toute l’USAP qui court après le ballon. Nous avons quand même trop joué chez nous et sans ballon. Avec un buteur digne de ce nom, l’UBB gagne ce match. Et avec un peu de réussite, ils empochent aussi le bonus offensif. De quoi aurions-nous l’air ce matin ?

Evidemment, on a envie de croire que l’USAP a failli payer cher de se battre sur deux jolis fronts : la H Cup et le Top 14. En même temps, quand on joue le haut du panier, il est impossible de galvauder un déplacement à Limerick ou de ne pas rêver à un quart de finale européen. Donc, supportrices, supporters, rassurez-vous : dans un championnat où le 8ème compte plus de victoires que le 3ème et où le 13ème (relégable) compte une défaite de plus que le 3ème, nous n’avons pas fini de stresser avec le calendrier qui s’annonce. Si on arrive à passer en 2014 sans trop régresser au classement, on pourra déboucher quelques bonnes bouteilles pour la Saint-Sylvestre.

L'autre homme du match
Outre l’efficacité au tir au but du Ganxo, il y a quand même d’autres motifs de satisfaction. La qualité de la défense sur la ligne d’essai. Ou l’efficacité de notre mêlée quand elle joue à 8 : elle a soulevé plus souvent qu’à son tour la première ligne béglaise qui n’est quand même pas la première venue. Derrière, il reste à progresser dans l’exploitation de la récolte car le ballon n’est pas toujours utilisable comme il devrait.

La tonicité de Terrain rassure. Voilà un talon franc du gosier. Cela aussi fait plaisir de voir que Nico9 redevient un maître de chai, ce qu’il n’était pas à Colombes ou à Mayol. Ici, il est chez lui et ne laisse pas sa part aux chiens. Et puis, il y a l’autre homme du match : Pérez. De retour à son meilleur niveau ? Non. Mieux que ça. Il est peut-être plus fort qu’en 2009. Au four et au moulin. Ce qui est une performance quand on passe le match à découper tout ce qui passe. On le découvre plus sage, mûri, lucide, moins tout fou, plus discipliné. 2013-2014 s’annonce comme un grand cru de Pedro. Par quel miracle a-t-il été transformé au point d’éliminer peu à peu ses travers et d’améliorer ses points forts ? Le chroniqueur d’Els de P@ris lui dédie sa chronique car, au fond de lui, il est sûr que Perez est pour beaucoup dans le miracle d’hier soir. On n’a pas pour rien le visage de Jésus. C’est l’autre bonne nouvelle de cette soirée et elle mérite qu’on débouche sans tarder un Côte-du-Roussillon de haut vol. S’il progresse encore balle en main, il n’aura personne au dessus de lui parmi les joueurs français. On aimerait le voir vite en Bleu, même si cela nous compliquera la vie.

Au final, on craignait le « Merlot moqueur », bien que ce ne soit pas « Le Temps des Cerises » (1) (on n’ose même pas imaginer la réaction d’Etcheto si, par malheur, l’UBB avait gagné). On aurait pu avoir à évacuer notre tristesse à coup de Chasse-Spleen (grand « Moulis-en-Médoc »), ce qui aurait été une douce consolation. Mais non, on eu droit à un final digne de ce qu’on appelle à Calce : « Les caves se rebiffent ». La ligne a tenu bon. Les crus bourgeois attendront encore un peu. C’est toujours ça de pris, en plus des 4 points.

(1) Vous savez la chanson qui parle du gai rossignol et du merle moqueur…
 
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L'homme de l'art apprécie ce parallèle rafraîchissant. Personnellement, j'aurais plutôt ouvert un Maury :6775:
 
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