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Élections à la Ligue nationale de rugby - Le président sortant Paul Goze se confie à...

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Mardi prochain, 23 mars 2021, l’ancien président de l’USAP - qui restera comme étant le président à l’origine de la venue de Dan Carter - ne sera plus le patron du rugby professionnel français. Paul Goze passe la main...

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Mardi prochain, 23 mars 2021, l’ancien président de l’USAP - qui restera comme étant le président à l’origine de la venue de Dan Carter - ne sera plus le patron du rugby professionnel français. Paul Goze passe la main après 8 années de mandature. Mais il se dit prêt à « donner un coup de main », quel que soit le futur président.

Qu’est-ce que vous aimeriez qu’on retienne de votre passage à la présidence de la Ligue Nationale de Rugby (du 16 novembre 2012 au 23 mars 2021) ?


Maintenir et défendre le rugby des clubs professionnels et le faire prospérer. L’idée directrice, c’est celle-là : faire en sorte que les championnats de Top 14 et Pro D2 soient les plus attractifs, avoir des revenus en croissance.

Quelles sont les initiatives dont vous êtes le plus fier ?

Les revenus liés aux droits audiovisuels ont été multipliés par quatre pendant ma mandature. On est passé de 31 millions d’euros à 125 millions ce qui permet de faire émerger les championnats. Nous sommes très satisfaits de la visibilité que nous a donnée le diffuseur (Canal +) à des cases horaires très intéressantes avec deux ou trois matches sur Canal + premium. La régularisation du salary cap qui nous a permis de contenir les écarts entre les budgets des clubs de 1 à 2,5. Depuis six saisons en Top 14, il y a eu six champions de France différents (Toulon, Paris, Racing 92, Clermont, Castres, Toulouse, ndlr), ça veut dire que beaucoup d’équipes peuvent prétendre au titre, d’autant plus attractif.

Il y a eu aussi la mise en place des Jiff (Jeunes issus de la filière de formation) ?

J’ai fait en sorte qu’on ne compte plus les Jiff dans l’effectif mais sur la feuille de match. On est passé de 12 Jiff en 2012 à 17 Jiff obligatoires l’année prochaine sur la feuille de match. Du coup, de jeunes joueurs ont eu du temps de jeu et la conséquence c’est qu’on a aujourd’hui des jeunes de très grand talent et même de niveau mondial. C’est tout bon pour l’équipe de France. On s’est longtemps plaint de ne pas avoir d’ouvreurs de très haut niveau en France. Et maintenant, on en a trois d’un coup.

Barcelone ? Un bon coup

Le « bon coup » pour un Catalan comme vous, c’est aussi l’organisation de la finale du Top 14 au Camp Nou le 24 juin 2016 (Toulon-Racing 92, 21-29) ?

Ce n’était pas un combat gagné d’avance. Quand j’ai avancé cette possibilité en comité directeur, il y a eu pas mal de réticences. Mais il fallait bien trouver un stade puisque le Stade de France était pris par le championnat d’Europe de foot. Alors j’ai proposé Barcelone, qui plus est un vendredi soir. Ce fut une immense réussite avec un scénario incroyable (expulsion de Maxime Machenaud) et à la clé, un record du monde de spectateurs (99 124) pour un match de clubs.

Alors que la Ligue professionnelle de football est la risée de beaucoup pour avoir été léger sur le dossier Médiapro en pensant avoir raflé la mise avec un milliard d’euros avant que le groupe espagnol ne se retire en cours de match, vous, vous faites exploser les droits TV, qu’est-ce que vous ressentez intérieurement ?

Notre partenaire, Canal +, a augmenté le montant de ses droits audiovisuels et sera avec nous jusqu’en 2027. À partir de 2023, soit une augmentation de 17 % par rapport au contrat actuel, 113,6 millions d’euros seront versés chaque saison à la LNR. Cela permettra au rugby professionnel de poursuivre son développement. Nous sommes très contents pour nos clubs mais ça veut dire aussi que notre produit est bon.

On parle souvent de Top 12 ou Top 16. Vous, c’est le Top 14, point barre.

C’est la meilleure formule. Elle est incontournable. Philosophiquement, je serais favorable à un Top 16 mais c’est exclu, on n’a pas les dates. Un Top 12, ça n’amène rien si ce n’est à deux ou trois clubs qui ont beaucoup d’internationaux et veulent amoindrir le coût des doublons.

Parlez-nous de la Coupe du monde des clubs.

On espère que la première édition se déroulera dans l’hémisphère nord en 2022. On est en pourparlers avec le sud pour caler les dates au mois de juin dont la finale pourrait avoir lieu à Twickenham. Cette compétition aura lieu tous les quatre ans. La deuxième édition aurait lieu en 2025 pour ne pas entrer en concurrence avec la Coupe du monde de foot qui a lieu en 2026.

Venons-en à l’équipe de France. Quel regard portez-vous sur sa renaissance depuis la prise de pouvoir de Fabien Galthié et son staff ?

J’étais favorable à la nomination de Galthié même si je n’ai pas été consulté. Par sa manière d’être, c’est un entraîneur adapté au XV de France. Il a la chance d’être tombé sur un réservoir de jeunes joueurs de très haut niveau.

2023, c’est la Coupe du monde en France. Que peut espérer le rugby ?

Je suis assez optimiste. Je nous mets parmi les favoris pour le titre du fait des joueurs que nous avons et parce qu’elle se déroule aussi en France. Si l’équipe de France va loin, il y aura derrière un effet important d’adhésions des jeunes, des partenaires aussi.

Pourquoi les rapports avec Bernard Laporte ont toujours été un peu compliqués ?

Quand la nouvelle gouvernance de la Fédération est arrivée aux affaires, elle a imaginé s’approprier le rugby pro et le reprendre en mains. La LNR est autonome, structurée, indépendante financièrement. Maintenant, les relations sont plus apaisées.

Chacun chez soi…

Voilà… Avec un point commun : l’équipe de France. La mise à disposition des joueurs internationaux est importante dans la réussite du XV de France.

Je ne cherche pas à exister

Évoquons la LNR. Si vous aviez pu briguer un troisième mandat de président, vous l’auriez fait à 70 ans ?

Si les statuts l’avaient permis, je l’aurais fait. Mais comme les statuts ne le permettent pas, c’est bien aussi. Car je pense que c’est bien que les choses se renouvellent. Depuis huit ans, je fais les allers-retours Perpignan-Paris. On peut être un peu émoussé.

Il y a trois candidats (Alain Tingaud, Vincent Merling et Jean-René Bouscatel) pour vous succéder, qu’en pensez-vous ?

Ce sont trois profils assez proches et de fervents défenseurs du rugby des clubs.

Même sans être président, vous pensez encore pouvoir jouer un rôle dans les prochaines années ?

Oui, si on a encore besoin de moi. Il y a un statut de « personnalités qualifiées ». Il y a quatre postes à pouvoir. Il ne faut pas être président, être dans un collège (entraîneurs, joueurs, clubs, fédération, arbitres…). J’ai posé ma candidature pour être « personnalité qualifiée ». On est une dizaine à l’avoir fait. Nous avons discuté autour d’une éventuelle collaboration mais je n’ai jamais parlé d’une fonction. Les choses sont claires : je ne cherche pas de place, ni même de poste. Si je suis élu en tant que personnalité qualifiée, si mon expérience peut servir au collectif, pourquoi pas. Et ce que je vous dis là est valable quel que soit le président qui sera élu. S’il a besoin, il pourra compter sur moi.

Dans le cas contraire ?

Je resterai à ma place. Une bonne fois pour toutes, je ne cherche pas à exister.

Est-ce qu’on peut imaginer vous revoir un jour à la présidence de l’USAP ?

Non. C’est complètement utopique.

Recueilli par Eric Dubuis
 
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