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Du coq à l'âne

santgaldric

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Article Rugbyrama

Rétro 2019 : Perpignan, du coq à l’âne
Par Emilien Vicens

TOP 14 / PRO D2 - Du Top 14 à la Pro D2, des sévères défaites aux larges succès, de cancres à premiers de la classe… Les Catalans ont vécu une année 2019 très contrastée.

Le fait de l’année : Une relégation bien digérée
Janvier 2019, Perpignan est au plus mal. De retour en Top 14, après quatre saisons de purgatoire, le club catalan vit un enfer depuis des mois. À l’entame de la phase retour, les Sang et Or affichent le bilan de treize défaites en treize matches. Lanterne rouge, l’Usap n’est pas encore mathématiquement condamnée, mais se dirige tout droit vers une nouvelle relégation à l’étage inférieur. Recrutement manqué, un jeu sans doute trop ambitieux, et quelques coups du sort défavorables… Les entraîneurs Patrick Arlettaz et Perry Freshwater ne pourront rien changer. Malgré deux victoires décrochées au printemps, Perpignan doit se résoudre à retrouver la Pro D2.

Entre-temps, le président François Rivière et le manager Christian Lanta ont fait le choix de la continuité. Staff et joueurs cadres prolongés… à défaut d’être balayé d’un revers de la main, le traumatisme d’une saison cauchemardesque doit alors se résorber en interne, avec du temps. Une cicatrice encore apparente lors du coup d’envoi de la saison 2019-2020. Jeu brouillon, prises de risque minimales, résultats irréguliers… Durant deux mois, l’Usap n’est plus vraiment l’Usap. Mais l’arrivée de Gérald Bastide comme entraîneur de la défense et de la technique individuelle a insufflé un nouvel élan.

Tout comme les recrues Damien Chouly, Piula Fa’asalele ou encore Thibauld Suchier. L’éclosion de jeunes catalans, Lucas Dubois, Matteo Rodor et Alban Roussel en tête, donne également un vent de fraîcheur à l’effectif usapiste. S’ensuivra un sans-faute à Aimé-Giral, où l’attaque catalane est euphorique, puis le retour d’un certain pragmatisme à l’extérieur. Décembre 2019, Perpignan s’installe sur le fauteuil de leader et est sacré champion d’automne. Parfait symbole d’une relégation bien digérée.

La déclaration : "J’ai très honte", Enzo Forletta le 26 janvier
15e journée de Top 14. Après quatorze défaites de rang, l’Usap accueille la Section Paloise à Aimé-Giral. L’objectif est on ne peut plus clair : cette réception de Pau est sans doute la dernière chance pour les Catalans d’entrevoir un maintien historique. Durant la semaine, les discours convergent vers cette échéance capitale, et l’état d’esprit qui doit l’accompagner. Mais sur le terrain, tout ne va pas se passer comme prévu face aux Béarnais. Les visiteurs s’imposent 30 à 24, malgré trois essais des Sang et Or.

Abattu en conférence de presse d’après-match, le pilier gauche Enzo Forletta emploie des mots aussi durs que lucides : "Je ne lâcherai rien parce qu'aujourd'hui j'ai très honte. Je n'ai pas l'impression d'avoir fait le nécessaire, d'avoir fait mon devoir. J'ai honte personnellement, et de voir les gens continuer à nous soutenir à la fin, on ne le mérite pas. Je ne lâcherai pas mon maillot, je ne le jetterai pas au milieu du vestiaire et je n'abandonnerai pas". Un mois plus tôt, le Catalan avait choisi de prolonger son contrat à l’Usap malgré une proposition de Clermont.

De longues minutes, de trop longues minutes, Enzo Forletta est resté les yeux rivés au sol.

Sans doute l’image que je retiendrai de cette saison douloureuse. Le moment aussi, où j’ai compris pourquoi le pilier gauche a choisi de prolonger avec Perpignan.

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Le match : Montpellier 10-28 Perpignan (16 février)
Trois semaines après leur dernière défaite à Aimé-Giral contre Pau, les Catalans se rendent à Montpellier sans aucune prétention… Ils vont pourtant, ce jour-là, décrocher leur première victoire de la saison, et signer un authentique exploit. Pris à la gorge d’entrée, sur un contre de Jean-Bernard Pujol, le MHR n’est clairement pas dans un bon jour. En face, vingt-trois usapistes déchaînés, intraitables. Sans complexe ni pression, les coéquipiers de Tom Écochard ont joué avec leurs tripes sur la pelouse du GGL Stadium.

Portés par une ligne défensive imperméable, et un Enzo Selponi des grands matches (100%, 23 points au pied), les Sang et Or s’imposent brillamment, 28 à 10. Un succès qui ne changera pas leur tragique destin, mais qui, l’espace d’un après-midi, donnera du baume au coeur à tout un club. Une victoire qui symbolisera, surtout, l’unité encore présente dans le groupe catalan.

Le joueur : Taumoepeau, symbole du renouveau
Il incarne à lui-seul les deux visages de l’Usap durant cette année. Arrivé à l’été 2018, Afusipa Taumoepeau était l’une des figures de proue du recrutement catalan la saison dernière. Mais l’ancien castrais, tout juste sacré champion de France, n’a pas été à la hauteur de sa réputation. Très utilisé par le staff, le centre est malgré tout à la peine. Offensivement, Taumoepeau ne fait aucune différence. Il est surtout fantomatique en défense face aux attaques du Top 14. Trop souvent coupable, l’Australien est pointé du doigt par les supporteurs.

Mais sa réponse sur le terrain, quelques mois plus tard en Pro D2, ne souffre elle d’aucune contestation. 15 matches disputés, 15 titularisations et une seule fois remplacé, Afusipa Taumoepeau est le joueur qui a le plus de temps de jeu du championnat. Il est surtout devenu la pierre angulaire du système catalan. Parfaitement complémentaire avec la puissance d’Adrea Cocagi, le joueur de 29 ans a déjà inscrit quatre essais cette saison. Sans compter ses nombreuses passes décisives.

La défaite qui fait tâche : Rouen 12-10 Perpignan (27 septembre)
Si les défaites en Top 14 sont nombreuses durant cette année 2019, c’est bien un revers concédé en Pro D2 qui fait tache pour les Catalans. Et malgré sa première place à l’issue de la phase aller, l’Usap peut nourrir quelques regrets à mi-championnat. À commencer par le nombre de points laissés en route à l’extérieur. Battus à Oyonnax (21-19), Nevers (14-10) ou encore Carcassonne (24-22), Perpignan a atteint le seuil du "non-match" sur la pelouse de Rouen, fin septembre.

En tête d’une longueur à la pause, les coéquipiers de Mathieu Acebes font preuve d’une indiscipline totale et n’inscrivent pas le moindre point en seconde période. Face à des Normands loin d’être impressionnants, Perpignan s’incline 12 à 10, et laisse échapper de précieux points au classement. Après cette défaite, les Sang et Or réaliseront toutefois une série de huit victoires en dix matches.
 
Une poule est seulement la façon d'un oeuf de faire un autre oeuf.
 
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