Les vignerons indépendants des Pyrénées-Orientales tenaient leur assemblée générale ce jeudi 30 janvier 2025 à Perpignan. L’occasion de faire le point sur l’année écoulée et les perspectives à venir. Guy Jaubert, le président du syndicat, fait le point. Entretien.
Quel bilan tirez-vous de l’année écoulée ?
Force est de constater que le contexte climatique a encore une fois été très compliqué. La ressource en eau a été rare, il n’a que très peu plu en 2024. La sécheresse a donc encore fait partie de l’équation. Économiquement, ça s’est ressenti. Les marchés ne sont pas repartis, c’est toujours tendu à niveau là. La situation a été d’autant plus instable car depuis le printemps dernier, nous attendons des réponses de l’État. Ça devient de plus en plus pesant. Il va falloir qu’ils agissent rapidement, il en va de l’avenir de la filière.
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Il y a eu des discussions, des promesses… Quelles mesures attendez-vous de la part du gouvernement ?
Nous attendons concrètement que les discussions que l’on a pu avoir soient appliquées. Tout a déjà été négocié. Ça devait entrer en vigueur en fin d’année dernière mais la motion de censure est passée par là. Tout a été reporté. Tant que le budget n’est pas voté, ces mesures ne peuvent pas être mises en route. Parmi elles, la restructuration des encours bancaires avec un taux préférentiel. C’est la mesure principale qui permettra de consolider la trésorerie des entreprises. On espère que tout ça va très vite arriver…
En termes d’événements, qu’est-ce qui a marqué l’année 2024 ?
Plusieurs choses au niveau politique et syndical. Nous sommes représentés comme nous le souhaitions, maintenant, il faut qu’on apporte des réponses à nos questions.
Deuxième chose, en termes de communication, il y a le troisième Salon des vignerons indépendants à Saint-Estève, au mois de novembre. Ça s’est très bien passé. On est sur la bonne voie pour implanter ce salon durablement. Cet événement, c’est permettre aux entreprises de présenter leurs produits et vendre mais c’est également une démarche de communication collective pour tous les vignerons indépendants du département.
Parmi les pistes pour sortir de la crise, vous mettez en exergue les atouts de l’œnotourisme…
Il faut se projeter et penser à demain. Il y a plusieurs choses à faire : promouvoir les ventes, en France et à l’international, promouvoir nos pratiques culturales à l’évolution du climat. Pour que la viticulture se porte bien et pour préserver le paysage. Si à cause des arrachages, nos paysages se détériorent, nous n’aurons plus de support pour pratiquer l’œnotourisme.
Cette diversification est importante car demain, on ne vivra pas de nos productions comme on pouvait le faire il y a 15 ou 20 ans. On ne reviendra jamais à ce qu’on a pu connaître. Il faut donc se diversifier. Notamment vers l’œnotourisme pour avoir différentes sources de revenus. Ça se développe très bien dans les P.-O mais on veut aller encore plus loin car on est conscient que c’est l’une des clés de demain.
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